lundi 29 septembre 2008

Starbucks réplique à McDonald's

Starbucks et McDonald's, deux entreprises américaines qui connurent énormément de succès, mais qui, ces dernières années, se cherchent un peu. Les deux entreprises exercent leurs activités dans un environnement hautement concurrentiel et connaissent présentement certaines difficultés. Perte de parts de marché, de rentabilité, etc.

Cette nouvelle réalité amène ces organisations à se repenser. McDo pour sa part, a pris la décision de repositionner son offre en modifiant quelque peu son modèle d'affaire. Pour plus de détail sur cette nouvelle stratégie je vous invite à consulter cet article du Devoir, publié en janvier 2008.

En fait, l'idée pour McDonald's est de se lancer dans le marché du café en offrant aux consommateurs des capuccinos et des expressos. Mais ce n'est que le début puisque par la suite McDo vise à étendre l'offre à l'eau, au thé et à d'autres types de boissons. Le changement touche aussi à l'expérience-client puisque McDonald's installe des «baristas», c'est-à-dire des serveurs confectionnant des capuccinos et autres frappés à la façon de Starbucks.


Ça y est....le mot est lancé......Starbucks.

Car même si les dirigeants de McDonald's se défendent bien de vouloir attaquer directement Starbucks...Qui est le leader incontesté de ce segment de marché si ce n'est la célèbre compagnie de Seattle. Jusque là, rien pour écrire dans un blog. On assiste à un repositonnement d'affaires comme on en voit des centaines dans une année. Par contre, j'avoue que j'avais bien hâte de voir de quelle façon StarBucks allait réagir suite au repositionnement de McDonald's. Plusieurs options étaient envisageables. Il faut dire que la chaîne connaissait, elle aussi, son lot de problèmes. L'attaque directe de McDonald's s'ajoutait donc à l'équation.

Quelle ne fut pas ma surprise, de lire une tout petite depêche dans le jounal La Presse de samedi. passé. Le titre: «McDo-Starbucks: Les hostilités reprennent».

Je vous recopie ici une partie du texte car ça en vaut la peine:

«La riposte est venue d'où on ne l'attendait pas. Starbucks lancera aux États-Unis des nouveaux déjeuner gourmets, des sandwichs aux oeufs sur pain de spécialité qui contiendront des épinards, des champignons, des fromages ricotta et feta. On sait que le saut de McDo dans le café a fait très mal à Starbucks, qui perdait justement un peu de son prestige au moment de l'attaque café.»

Avouons que c'est quand même audacieux et culotté! Parmi la multitude de stratégies possibles, Starbucks réplique en utilisant la loi du Talion soit une attaque frontale.

Pour le moment, les deux entreprises visent encore des segments de marché qui me semblent différenciés (haut de gamme vs moyen et bas de gamme). Mais si la tendance se poursuit se sera une lutte à finir ou bien une fusion.......qui sait.

Bien sûr, nous en sommes encore loin. Mais d'un point de vue stratégique je suis tout à fait surpris du choix de Starbucks. Et vous, qu'en pensez-vous? Bonne ou mauvais stratégie?

samedi 27 septembre 2008

La motivation moteur de performance.

C'est le week-end et en ce sens allons-y de façon légère.

Je vous ai souvent entretenu sur l'importance de la passion comme de la motivation et de la mobilisation au travail. Ci-joint un petit clip humoristique pour illustrer le tout. Une image vaut mille mots.....

jeudi 25 septembre 2008

Votre système de ressources humaines est-il....cohérent?

La cohérence du système.....sujet passionnant pour certains, théorique, voire philosophique pour d'autres. Et pourtant.....

À mon avis, mieux vaut utiliser des pratiques de gestion moyennes mais cohérentes entres elle, qu'un «patchwork» des meilleures pratiques mondiales sans cohérence et non alignées stratégiquement.

Je m'explique.

Prenons, pour fin d'illustration le système de ressources humaines d'une organisation. Le système comprend les sous systèmes suivants:

  • Planification;
  • Recrutement;
  • Sélection;
  • Accueil;
  • Formation et développement;
  • Gestion de la rémunération;
  • Gestion du rendement;
Afin que le système soit aligné sur la stratégie, le gestionnaire doit tout d'abord prendre connaissance de plusieurs documents soit: la mission, la vision, le plan stratégique, les enjeux stratégiques et le plan d'affaires.

Ainsi, le cadre est en mesure d'obtenir une vue d'ensemble de l'organisation et de ses enjeux afin de bâtir son plan d'action. Poursuivons notre exemple et posons l'hypothèse qu'afin de réaliser ses ambitions d'affaires, le gestionnaire décide qu'il est primordial que les conseillers financiers sous sa responsabilités réalisent 11 entrevues-clients par semaine.

Comment s'assurer d'implanter efficacement et rigoureusement ce nouveau standard? En communiquant la décision et l'objectif à la prochaine réunion et voir comment les choses se présenteront? Bien sûr que non me direz-vous, personne ne fait ça ainsi.......;)

Vous est-il déjà arrivé que votre patron vous donne un mandat très important, selon ses dires, mais que jamais vous n'ayez été évalué et/ou rémunéré sur ces tâches? Ou encore que l'on ne vous ait pas donné les moyens/outils/ressources afin d'y arriver? Si vous répondez «oui» vous savez ce qu'est l'incohérence organisationnelle.

Mais revenons à nos moutons...

Donc, comment la cohésion de notre système de ressources humaine peut-elle être un puissant levier afin d'implanter le standard de 11 rencontres-client / semaine?

Déterminons tout d'abord les compétences requises afin d'être en mesure de réussir ce standard. Pour fin d'illustration, identifions-en deux:

  1. La capacité de gérer son temps et les priorités;
  2. Avoir le sens de l'initiative;

Maintenons, reprenons chacun des sous-systèmes individuellement:

Planification de la main-d'oeuvre: Afin de s'assurer que les conseillers financiers soient en mesure de rencontrer le standard, il est nécessaire de planifier adéquatement la main-d'oeuvre par un plan de relève interne permettant de remplacer les départs/maladie.

Il faut de plus, identifier les compétences clés en lien avec le poste (voir ci-haut) et réévaluer les exigences du poste afin de s'assurer que celles-ci permettent de recruter des gens possédant les compétences recherchées.

Recrutement: Le recrutement doit permettre d'attirer les bons candidats en lien avec les compétences recherchées. Il est donc important de fouiller les banques de candidats en croisant les CV avec les compétences recherchées. Il est aussi possible d'offir des stages aux étudiants et identifier ceux maîtrisant d'avantage les compétences recherchées afin de créer des banques de candidats.

Sélection: Les outils utilisés en sélection doivent permettrent d'évaluer les deux compétences recherchées, idéalement au moyen de deux outils de mesure pour chacune des compétences. (ex: entrevue, tests, simulation). Les candidats sélectionnés doivent avoir obtenus des cotes supérieures spécifiquement sur ces compétences.

Accueil: La phase d'accueil doit favoriser la transmission des valeurs de l'organisation. Il est donc important d'inclure des activités permettant au nouvel employé de bien saisir les enjeux d'affaires et d'être sensibilisé au fait que le nombre de rencontres-clients est un élément-clé de la stratégie de développement des affaires de l'entreprise. On pourrait penser à un dîner avec le président qui transmettrait cette vision par exemple.

Formation et développement: La phase de formation doit nécessairement inclure la transmission des processus d'affaires et des méthodes de travail à utiliser afin de maximiser son temps et ainsi, être en mesure d'effectuer les 11 rencontres-clients demandées. De plus, on pourrait offrir une formation sur la gestion du temps et des priorités.

Gestion du rendement: L'objectif de 11 rencontres-client doit être formalisé à l'intérieur de la gestion du rendement sous forme d'objectif à atteindre avec une cible et un dépassement.

Gestion de la rémunération: Enfin, l'atteinte et/ou le dépassement de l'objectif doit se traduire par un bénéfice monétaire et/ou non monétaire à titre de renforcement.

Donc, vous voyez qu'afin de réaliser l'objectif, l'ensemble des sous-systèmes sont alignés afin d'en favoriser l'atteinte et que cet objectif est lui-même aligné sur la macro-stratégie.

C'est ainsi que l'on intègre de la cohérence dans l'organisation, que l'on se donne toute les chances d'atteindre nos cibles et que surtout..on élimine le cynisme dans nos entreprises.

mardi 23 septembre 2008

Philip Morris s'achète une conscience?

La dépêche a de quoi saisir! «Philip Morris investit 16 millions dans Medicago»

Ça s'active chez Philip Morris par les temps qui courent! Tout d'abord la compagnie vient tout juste de finaliser la prise de contrôle du producteur de tabac Rothmans. Une transaction de 2 milliards de dollars. Ce faisant, Philip Morris International consolide son emprise sur le marché du tabac. En faisant l'acquisition de Rothmans l'entreprise acquiert ainsi les marques Benson & Hedges, Craven A et Mark Ten, de même que du tabac à meilleur prix de marques Accord et Québec Classique.

C'est donc une transaction importante, qui s'inscrit dans une suite logique pour Philip Morris visant le développement de son activité commerciale principale.

Après une telle transaction, je croyais que la compagnie prendrait une pause afin de «digérer» sa nouvelle acquisition.....jusqu'à ce que je m'étouffe dans mon café en lisant la nouvelle sur Medicago.

Medicago est une compagnie pharmaceutique de Québec qui produit des vaccins. Voyez comment la compagnie se décrit sur son site web:

«Medicago est une société de biotechnologie publique qui se spécialise dans le développement de vaccins et de protéines thérapeutiques en utilisant un système de production exclusif élaboré à partir de son expertise en génie génétique des plantes.

Pour faire face aux défis de l'approvisionnement en vaccins, Medicago a développé un système d'expression transitoire qui permet de produire des vaccins recombinants dans des plantes non transgéniques. Cette technologie offre des avantages importants de vitesse et de coûts par rapport aux technologies concurrentes basées sur les oeufs et la culture cellulaire. Cette technologie permet de produire un vaccin prêt à être testé en près d'un mois après l'identification et la réception des séquences génétiques de la souche pandémique. Cette rapidité pourrait permettre de vacciner la population avant que la première vague de la pandémie ne frappe et fournir de grandes quantités de doses pour le marché mondial incluant les pays en voie de développement.

Medicago développe son propre portfolio de vaccins contre l'influenza.»


L'investissement de Philip Morris est sous forme de placement privé qui permettra à la compagnie d'obtenir une participation de 49,9% de Medicago. Par contre, la transformation des bons de souscription en actions ferait passer la participation à 58%. En clair, il est tout à fait possible et faisable pour Philip Morris de prendre le contrôle de Medicago.

C'est quand même ironique ne trouvez-vous pas qu'une compagnie de tabac, investisse dans une compagnie de vaccins permettant de circonscrire une pandémie de grippe!! Vous n'aurez pas la grippe mais ne vous en faites pas, la cigarette vous achèvera!

Je comprend qu'il est payant pour une compagnie d'être un bon citoyen corporatif, de favoriser le développement durable, de faire attention à l'environnement, etc. etc. Je suis plus que favorable à de telles initiatives. Mais quand ton «main core business» est de rendre les gens malades avec la cigarette quand bien même tu les sauves de la grippe....il me semble que c'est un bien petit pansement sur une si grande plaie.

Ma surprise fut d'autant plus grande lorsque j'ai amorcé ma recherche sur Philip Morris et que j'ai constaté la très grande préoccupation de la compagnie pour la prévention du tabagisme, l'implication dans la communauté, la santé.....

On indique même sur le site:

«Fumer entraîne la dépendance. Il peut être très difficile d'arrêter de fumer, mais si vous êtes fumeur, cela ne devrait pas vous dissuader d'essayer.

Fumer entraîne des problèmes de santé graves tels que le cancer du poumon, les maladies cardiaques, l'emphysème et d'autres maladies chez les fumeurs. Les fumeurs sont beaucoup plus susceptibles que les non-fumeurs de développer des maladies telles que le cancer du poumon. Il n'existe pas de cigarette "sûre".»


..Et ça continue sur plusieurs pararaphes. Entres vous et moi, rendu à ce point aussi bien changer complètement de business plutôt que de continuer à offrir un produit si nocif tout en multipliant les initiatives pour se donner bonne conscience.

Mais en y pensant bien....au moins on aura pas la grippe. ;)

dimanche 21 septembre 2008

Les meilleurs marques mondiales.




Interbrand, le leader mondial de conseil en marques publie son classement annuel des meilleures marques mondiales.

Il s'agit d'un classement fort intéressant à consulter et ce, à plusieurs niveaux. Tout d'abord, Interbrand nous renseigne sur la valeur des différentes marques. On le sait, pour plusieurs entreprises, la valeur de leurs marques représentent leurs actifs les plus importants. Au surplus, pour certaines d'entre elles, la gestion de la marque est devenue, au fil du temps l'activité la plus importante, encore d'avantage que les produit eux-mêmes. Nike est un bel exemple de ce modèle d'affaires. Parlant de Nike, la compagnie apparaît au 29ième rang du classement. Selon Interbrand, la marque «Nike» vaut 12,672M$!!

Les tubulences actuelles sur les marchés financiers et la crise du PCAA se reflètent sur les résultats puisque les financières écopent. En effet, Citi perd 8 rang ainsi que 14% en valeur, Merrill Lynch perd 22 rang et 21% en valeur, JP Morgan perd 5 rang et 6%, Morgan Stanley perd 5 rang et 16%, et la liste s'allonge.

Coca-Cola demeure la meilleure marque mondiale avec une valeur de 66 667M$. En comparaison, Pepsi se retrouve au 26ième rang pour 13 249M$. Mince consolation pour Pepsi, la marque a progressée de 3% comparativement à 2% pour Coca-Cola.

Fait marquant, Google fait son entrée dans le top 10, un gain de 20 positions et une augmentation de 43% de la valeur de la marque.

H&M une compagnie de vêtement Suèdoise, conquiert le 22ième rang alors que la marque n'était même pas présente au classement 2007! Avouons que ce n'est pas banal.

À la lecture du classement on se rend rapidement compte que les technos ont la cote ainsi que les marques de luxe (Ferrari, Gucci, Rolex). Quant aux manufacturiers traditionnelles, c'est plus difficile pour eux, voyant leurs marques soit stagner soit perdre du lustre.

Interbrand présente donc un classement fort intéressant et ce, pour un public très diversifié allant du grand public aux gens d'affaires et aux investisseurs.

La gestion de la marque est un enjeu stratégique pour nombre d'organisations et Interbrand permet de l'illustrer parfaitement.

Pour de plus amples détails en lien avec ce classement je vous invite à aller ici et là.




mercredi 17 septembre 2008

Wal-Mart le banquier.

Après Canadian Tire et Loblaw Cos, voilà que Wal-Mart désire obtenir du gouvernement canadien le statut de banque.

Ce qui semble incongru à priori est en fait la suite logique du décloisonnement de plus en plus prononcé de l'industrie des services financiers au Canada. Le but avoué de Wal-Mart est d'offrir sa propre carte de crédit ainsi que des prêts d'intérêts à faible taux mais le moment où les prêts hypothécaires ainsi que les comptes chèques seront inclus à l'offre de service n'est peut-être pas si lointain.

Lorsqu'un consommateur recherche une institution financière ou des services financiers précis, il peut, en 2008, prendre en considération beaucoup plus que seulement les institutions traditionnelles (banques et caisses) car de nombreuses possibilités sont maintenant disponibles. Des compagnies d'assurance en passant par les courtiers, jusqu'à des joueurs comme ING, Canadian Tire et j'en passe!?

Avouons que l'offre est complète et la concurrence féroce.

Pas étonnant donc que les professionnels oeuvrant dans ce domaine trouvent que les exigences sont de plus en plus élevées. Concurrence oblige. Chacun désirant obtenir à peu près la même part d'un gâteau qui ne grossit pas aussi vite que l'arrivée de nouveaux joueurs.

Mais revenons à Wal-Mart. Il sera intéressant de voir le modèle d'affaires qu'utilisera l'entreprise en ce qui à trait aux services financiers. Il existe déjà un «Wal-Mart des services financiers». ING joue présentement ce rôle en offrant aux consommateurs des taux extrêmement intéressants. Il s'agit donc d'un positionnement stratégique axé sur le prix (taux). L'entreprise à une structure de coût minime, peu ou pas de conseil mais des taux, donc un prix, difficile à concurrencer. Est-ce que Wal-Mart tentera d'exporter son modèle d'affaires de détail aux services financiers? Si tel est le cas l'entreprise entrera en compétition avec l'ensemble des institutions financières mais beaucoup plus directement avec ING.

Bien sûr, l'objectif principal est d'implanter une carte de crédit qui permettra potentiellement d'augmenter les ventes mais aussi de diminuer les coûts des transactions de paiement. Mais une fois cette première étape franchie, quelle sera la stratégie et les intentions de Wal-Mart?

Avouons que la compagnie a mauvaise presse et que sa réputation de rouleau compresseur laisse songeur quand on se met à réfléchir en mettant bout à bout le terme Wal-Mart avec banquier. Bien que les tarifs risquent d'être fort intéressants, quels seront les pratiques d'affaires de Wal-Mart dans le domaine du service à la clientèle, des conseils financiers (si existants) et surtout, du recouvrement.

En fait, c'est cette crainte, soit celle de l'exportation du modèle d'affaires actuelle qui a fait avorter la tentative, par Wal-Mart, d'exploiter une banque en sol américain. La peur des banques de voir le rouleau Wal-Mart prendre d'assaut leur industrie mais aussi la crainte des syndicats de voir cette entreprise ouvertement anti-syndicale faire une percée dans un autre secteur que celui de la vente au détail a généré une opposition efficace. Un bon résumé de la situation américaine par ici.

Pour ma part je ne suis pas opposé à la demande de Wal-Mart. Je suis favorable à une saine concurrence et aux lois du marché. Pour quelles raisons devrions-nous nous opposer à cette requête? La peur? La crainte? Ce n'est malheureusement pas suffisant. Si Wal-Mart devient un rouleau compresseur en raison de sa performance et de son succès en tant que banquier se sera aux autres acteurs du milieu de devenir meilleur.

Par contre, et cet aspect des choses est primordial. En tant que nouveau banquier, Wal-Mart devra respecter l'ensemble de la législation s'appliquant à cette industrie En ce sens, aucun écart ne devra être toléré. Il s'agit d'une industrie fortement réglementée, et ce, afin de protéger adéquatement la confiance et les avoirs des consommateurs. C'est via le respect de nos lois que nous devons encadrer Wal-Mart (si nécessaire), pas en lui refusant l'accès au titre de banquier.


Le trois novembre est la date butoir afin de faire valoir des objections à cette demande. Il sera donc intéressant de suivre le dossier.

À ceux qui s'objectent, comment refuser à Wal-Mart ce que l'on vient d'accorder à Canadian Tire? Votre argumentation devra en tenir compte car les Walton, eux, y penseront, assurément.

Et vous? Qu'en pensez-vous?





lundi 15 septembre 2008

La passion: un exemple concret.

La passion est un des sujets les plus souvent abordés lorsque vient le temps de parler du succès. Passion et travail sont les éléments de base de la majorité des histoires à succès. Nombre de livres en ont fait état, et de nombreux autres le feront encore.

J’ai déjà d’ailleurs abordé la question dans un billet consacré aux motivateurs.

Rien de neuf donc lorsque l’on aborde la question du recrutement en lien avec la passion. Si on est un adepte du tandem passion/succès, en tant que recruteur ou gestionnaire cherchant la perle rare, on tente de dénicher un candidat qui a cette passion, cette fougue pour le travail offert.

À tel enseigne, que de plus en plus, ces caractéristiques ainsi que les compétences, prennent le pas sur les connaissances. Le raisonnement étant qu’il est plus aisé, en utilisant la formation, d’améliorer le niveau de connaissance d’un employé. Mais insuffler la passion, des compétences relationnelles ou de l’empathie….c’est beaucoup moins évident, pas impossible mais plus difficile, vous en conviendrez aisément.

Par contre, pour bien des gens, ce discours sur la passion et le travail relève plutôt d’un cliché de plus en plus présent de le monde de la gestion. Un espèce de concept fourre-tout permettant d’expliquer une pléiade de problèmes non résolus ou d’échecs récents.

Mon propos est donc de vous illustrer très concrètement, via un exemple vécu, l’effet de la passion dans une situation de recrutement.

Étant à la recherche d’un employé pour un poste présentement vacant j’effectue une série d’entrevues afin de dénicher la perle rare. Je rencontre donc un candidat et lui pose une série de questions sur son CV, ses expériences de travail, sa perception du poste, ses réalisations, etc.

Le candidat semble amorphe, peu enjoué, répond de façon monocorde, bref, il est ennuyant et semble sans vie. En tant que recruteur ces signes sont importants mais il faut aussi y faire attention et ne pas tomber trop rapidement dans les préjugés et les évaluations hâtives. Je poursuis donc mon entrevue et le candidat continue sur le même ton. Disons que recherchant quelqu’un de motivé et de passionné je ne sens pas que l'on est loin du compte..

L’entrevue se termine, je remercie la candidat et lui offre son manteau. Le stress de la rencontre étant tombé, l’atmosphère est moins formelle. Je questionne le candidat sur la route à faire et la distance à parcourir. C’est ainsi qu’il m’informe qu’il n’est pas pressé car il débute ses vacances et qu’il part en voyage avec sa fille. Je le questionne sur sa destination…

Et là…..tout change…..même physiquement.

Il s’illumine, il rayonne, il sourit, il est quelqu’un d’autre.

Il a passé dix minutes à me parler de voyage et d’archéologie. il n’est plus arrêtable, tellement que j’ai dû carrément mais poliment le mettre à la porte.

Que s’est-il passé? Il parlait d’une de ses passions. Il a reprit vie.

On comprend aussi que le poste affiché ne faisait pas partie de ses passions.

Pourquoi cette personne ne travaille pas en archéologie ou dans le domaine du voyage? Je ne sais pas.

Mais ce dont je suis sûr par contre, c’est que dans ces domaines, se serait sûrement quelqu’un de performant et d’heureux.

Ça j’en suis convaincu.

jeudi 11 septembre 2008

Tranche de bureau (1)

J'amorce aujourd'hui une nouvelle série de courts billets afin de vous faire sourire un peu, ou bien totalement vous décourager de l'humanité. ;)

Dans le quotidien d'un employé de bureau et encore plus en tant que cadre, nous sommes témoins d'une multitudes d'événements, parfois drôles, parfois tristes mais toujours révélateurs de la nature profonde des humains.
Je vous ferai donc part, de ces tranches de bureau au gré de mon humeur et des événements afin de vous faire sourire, réfléchir ou les deux à la fois.


Veuillez prendre note que je n'ai pas toujours été directement témoin de l'incident rapporté et que le texte se veut volontairement neutre en terme de lieu et de temps afin de préserver l'anonymat des personnes impliquées. L'objectif n'est pas de ridiculiser quelqu'un en particulier mais plutôt d'illustrer une situation mettant en vedette......l'humain.


Débutons donc par celle-ci.


Un recruteur reçoit un candidat en entrevue et lui explique la structure des prochaines questions. Il explique donc au candidat qu'il illustrera une situation particulière et le candidat devra expliquer comment il réagirait s'il était confronté à ladite situation.

Le recruteur prend bien le temps d'expliquer au candidat que se sont des situations fictives qui ne servent qu'à évaluer si le candidat possède et/ou maitrise telle ou telle compétence.


La première situation est la suivante: Vous devez établir un partenariat avec un professionnel mais au terme de quelques rencontres vous devez admettre qu'il existe un conflit entres-vous et que ce conflit ne cesse de prendre de l'ampleur. Comment réagissez-vous face à cette situation?......et la candidate de répondre:

«Mais pourquoi insinuez-vous qu'il y aurait un conflit? Je n'ai jamais de conflit avec personne voyons!»


Pour le plaisir de la discussion, comment auriez-vous réagi si je vous donne le rôle du recruteur?

mardi 9 septembre 2008

Je l'avoue, j'ai failli succomber.



Recrutement.


Le mot fait de plus en plus frémir les gestionnaires actuelles. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la rétention, le recrutement et le développement des talents deviennent des enjeux stratégiques prioritaires pour nombre d’organisations.

La tentation est donc très grande de laisser de coté notre livre 101 de gestion des ressources humaines et de téléscoper plusieurs étapes, pourtant essentielles, d’un processus de recrutement.

On le sait, il faut utiliser une approche équitable, objective. Quantifier le tout. Effectuer les enquêtes pertinentes (sécurité, prise de référence, etc.)

Mais sourtout…

ET surtout….

Il importe de bien évaluer les compétences requises pour le poste à combler. Les besoins de l’organisation, ses enjeux stratégiques. Tenter de rechercher le meilleur «fit» possible avec les valeurs de l’organisation, avec l’équipe de travail et donc, de définir les caratéristiques personnelles recherchées. Les évaluer. Il faut donc dresser un portrait du candidat idéal. Tout comme un casting de film et rechercher la meilleure personne pour remplir le rôle, CE rôle. Ce n’est pas tout d’être le meilleur acteur, il faut aussi être le meilleur pour le rôle pour lequel on auditionne.

Tout ça, vous le savez, bien sûr…

Mais tout comme moi, des fois, la tentation vous guette, vous courtise.

Dans un contexte de pénurie, tout change.

Il vous faut quelqu’un tout de suite. On craint la surenchère de l’employeur actuel, donc on ne demande pas de référence. On saute des étapes de peur de perdre le candidat. On fait de la surenchère. On fait des compromis sur le candidat idéal ou pire, on n’évalue même plus. Etc. etc.

Mais….

Ne succombez pas à la tentation. Gardez le cap sur la vision de votre organisation. Soyez patient. Recherchez le meilleur «fit» possible. Bref, jouez le livre et visez le long terme plutôt que de régler un problème à court terme…..bref ne jouez pas au pompier car on y perd plus souvent qu’autrement sur le long terme.

Je vous en parle car j’ai failli succomber dernièrement.

À la suite d’un processus de sélection je me retrouve, entres autres, avec deux candidats. L’un est un excellent candidat au regard du profil recherché. L’autre, ne correspond pas avec autant d’applomb au profil mais pourrait représenter une solide acquisition pour l’organisation ainsi qu’une relève très intéressante pour des postes de plus haut niveau d’expertise.

C’est comme tomber sur un ailier d’âge junior prometteur (pas un joueur de concession tout de même) quand vous avez besoin d’un gardien.

La tentation était grande.

Par contre, embaucher le deuxième candidat pour le poste actuellement vacant serait, à mon sens, bien que tentant, une grave erreur. Tout d’abord, les risques que cet employé s’ennuie à moyen terme sont grands. Deuxièmement, ce nouvel employé serait titulaire d’un poste qui ne lui convient pas, à court terme, et donc se retrouverait dans un situation potentiellement perdante. Cette personne, très ambitieuse, risque assurément de quitter l’organisation à la recherche de meilleurs conditions à court terme quand de notre coté nous recherchons de la stabilité sur ce poste. Bien sûr, il serait possible de lui donner une promotion au moment opportun mais cela laisserait tout de même le poste à combler de nouveau vacant, ce qui, en l’espèce, serait une erreur stratégique en fonction de notre anayse du marché. Et la liste des «contre» s’allonge……

Certains diront qu’il faut saisir certaines opportunités lorsqu’elles se présentent.

C’est vrai.

Par contre, lorsque la réflexion au niveau stratégique a été faite de façon sérieuse, pour en dévier, il faut d’excellents motifs car c’est bien souvent c’est cette voie qui est la plus prometteuse à long terme.

Et vous, succombez-vous à la tentation dans la tourmente de ce marché de l’emploi fou fou fou?

samedi 6 septembre 2008

Question sans réponse...

Dans une soirée où le rhume des foins était particulièrement violent, je zappais de façon aléatoire à la recherche d'un sommeil réparateur.

En chemin, je tombai sur l'une de ces merveilleuses infopubs où, cette fois-ci, on m'offrait une occasion unique moyennant cinq paiements faciles de 24,99$.

Quelqu'un pourrais me dire à quel montant un paiement devient......difficile??
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Bon, en fait je la connais la réponse, se sont toujours des paiements faciles. Si le montant de l'achat est trop important, on peut toujours amortir le tout sur 25 ans de façon à conserver des paiements faciles.

J'adore le marketing mais des fois.......misère!

MAJ

Continuons dans la catégorie des stratégies marketing qui m'exaspèrent car semble que cette semaine y soit dédiée.

Lundi soir je m'installe tranquillement afin de regarder un épisode de CSI New-York quand j'aperçois dans le coin inférieur droit une annonce m'invitant à regarder les nouveaux épisodes d'une série populaire à TQS. Bon, ce n'est pas la première fois que je vois ce genre d'infographie par dessus une émission à commencer par les logos des diffuseurs. Normalement, ces infographies sont tout de même assez discrètes mais là c'est, disons-le, plus volumineux.

On ne s'énerve pas, habituellement ces annonces disparaissent assez rapidement.....mais non....pas cette fois!!

Elle est demeurée tout au long de l'épisode!

Espérons que c'était seulement un projet pilote et que le résultat fut d'abandonner l'idée. Espérons-le.....

Un autre bel exemple d'une mauvaise utilisation des possibilités qu'offre le marketing.

mercredi 3 septembre 2008

Le coup de génie de Nintendo.


Au cours des dernières années, lorsque je faisais mon «coming out» sur ma passion pour les jeux video, bien souvent, les gens me regardaient bizarrement…..

Regard de bas en haut et de haut en bas afin, probablement, de valider mon âge réel et de déduire de ce chiffre un nombre aléatoire afin de déterminer mon âge mental.

Regarder près de 30 heures de télévision par semaine est une activité totalement et complètement acceptée socialement mais jouer 10 heures par semaine à des jeux vidéo est, au mieux, considéré comme un refus de vieillir, au pire, comme une pathologie incurable.

Puis vint la Wii……..

Avec la venue de la Wii, tout a changé.

Ma tante Gertrude me parle de jeux vidéo.

Les belles-mères, en parlent, les voisins, les grands-parents, les amis en parlent.….Tout le monde est allé dernièrement chez quelqu'un qui a une Wii.....et que c'était donc le fun, etc.….

Nintendo a réussi un coup de génie, il a réussi à agrandir de façon importante le marché des jeux vidéo et à se retrouver seul dans ce nouveau créneau…..le rêve de bien des stratèges!

Alors que Microsoft et Sony travaillaient d’arrache-pied sur les consoles de nouvelles générations, Nintendo se rendit compte qu’il ne pourrait rivaliser avec ces concurrents dans ce même marché. L’expérience du GameCube avait été douloureusement concluante à cette égard. Les joueurs actuels, les «hardcore gamers» étaient des adeptes du Xbox et de la Playstation. Nintendo étant rélégué au marché des 6-17 ans, majoritairement. En plus de dominer le marché des consoles portables.

Comment prendre de parts de marché dans ce contexte?

Il est peut-être possible de gruger des miettes de tarte supplémentaire….

Ou encore de réussir à avoir une plus grosse tarte. Si on vend l'idée à monsieur et madame tout le monde de jouer à des jeux et d’attirer ces nouveaux joueurs chez nous?

Bingo!

La Wii a carrément révolutionné le marché. Quand ma belle-mère pense à s’acheter une console de jeux, c’est toute une révolution!

Les «hardcore gamers» ne sont pas réellement intéressés à la Wii, mais le reste du marché, lui, l’est.

C’est donc un autre excellent exemple de stratégie d’entreprise fort efficace, et ce, autant dans la conceptualisation que dans l’exécution car présentement ni Sony, ni Microsoft ne réussissent à attirer cette nouvelle clientèle.

«Think out of the box» est une expression que j’adore et qui s’applique bien à ce cas….et maintenant je suis socialement accepté lorsque je parle de jeux vidéo.

Il était temps!

Capitaine manquant, équipe manquée?

Bon je sais, mon titre va beaucoup trop loin….

Mais je l’aimais bien ce titre alors…

Plus réalistement, l'absence, entres autres, de notre capitaine au tournoi de golf annuel du Canadien de Montréal est, à mon sens une erreur de jugement de sa part car :

1- C'est le centième tout de même!

2- Traditionnellement, le tournoi de golf lance la nouvelle saison. En tant que leader de cette équipe, sa présence est nécessaire. Je sais que le camp d'entrainement a été éloigné dans le temps mais est-ce si dramatique de passer une semaine de plus au Québec? (ou de faire l'aller-retour) Si oui, cela nous en dit long sur son niveau d'intégration, sujet très chaud la saison passée. On se rappellera l'imbroglio causé par son unilinguisme anglophone et le fameux vidéo de présentation de joueurs.

3- Depuis la montée du leadership de Kovalev au sein de cette équipe il me semble évident que Koivu devait affirmer son leadership à ce tournoi...Kovalev a donc pu prendre toute la place...

4- Le respect envers ceux qui contribue financièrement aux Canadiens de Montréal et qui par extension paient le salaire de Koivu.....le respect, le simple respect.

Dans toute organisation on souligne le lancement d'un nouveau plan d'affaires ou d'une nouvelle année financière et je puis vous assurer que l'absence d'un leader et/ou d'un gestionnaire à un tel événement serait assurément fort remarqué. Un vrai leader n'a pas à attendre une directive précise pour agir . En ce sens, le fait que le Canadien ait laissé le choix au joueur d'être présent ou non ne tient pas lorsque l'on pense au capitaine.

La question qui se pose maintenant c'est: Koivu est-il encore le véritable leader de cette équipe et/ou en a-t-il encore envie?