lundi 9 septembre 2013

Portrait des gestionnaires issus de la génération Y.

 

 

 

Au cours des dernières années j’ai dû lire pas moins de l’équivalent d’une tonne d’articles et de livres traitant de la génération Y. On m’a invité à plusieurs conférences sur le sujet et la liste des consultants offrant des services en lien avec ce thème est d’une longueur impressionnante.

La très grande majorité des textes discutant du phénomène de la génération Y mettent en garde les gestionnaires sur les difficultés à gérer les membres de cette génération. Il semblerait qu’ils soient très différents des X et des Boomers, qu’ils sont talentueux, qu’ils bouleverseront les entreprises, l’organisation du travail et les pratiques de management.

Les consultants et les auteurs forment et informent les gestionnaires sur les caractéristiques de cette génération et sur les nouvelles pratiques de gestion à mettre en place. Et ne vous méprenez pas, si vos employés Y ne s’épanouissent pas, ne demeurent pas fidèles à l’entreprise ou sont malheureux, ce sera la faute du gestionnaire et/ou de l’entreprise qui n’aura pas su adapter ses pratiques à cette génération. C’est malheureusement, trop souvent, le constat qui est véhiculé.

Très peu, trop peu de voix pour affirmer que cette relation employeur/employé se doit d’être bidirectionnelle. Que l’entreprise fasse évoluer ses pratiques est essentiel, certes. Mais aussi, que cette nouvelle génération comprenne, respecte et s’ajuste à l’environnement actuel des organisations, voilà un «accommodement raisonnable», pour reprendre un terme d’actualité, qui me semble plus que justifié.

Mais, voilà donc que je prends connaissance d’une étude effectuée par EY, «the global firm that includes Ernst & Young LLP » qui dresse le portrait des gestionnaires issus de la génération Y. À la lecture de ce texte, j’avoue avoir esquissé un léger sourire. La génération Y dans le siège du gestionnaire, assisterons-nous à l’histoire de l’arroseur arrosé?

Je vous reproduis ci-bas une traduction libre des principales conclusions de l’étude. Vous verrez, c’est franchement intéressant.

Selon cette étude, les gestionnaires de la génération Y:

  • Sont largement perçus comme s’octroyant tous les droits;
  • Ils ne sont pas considérés comme «des joueurs d’équipe», car ils préfèrent travailler seuls;
  • Ils sont très centrés sur leur propre carrière et recherchent des promotions;
  • Ces caractéristiques propres à cette génération, transposées dans un rôle de gestion, ne permettent pas d’assurer un leadership efficace. En effet, selon certaines études:

«Entitled workers, those who feel they are owed things from their organization and that their excellence is a given, are less likely to lead teams effectively and advocate for subordinates.

A 2010 study by Paul Harvey, then an assistant professor of management at the University of New Hampshire, found that entitled employees are more likely to feel frustrated on the job and to lash out at colleagues.»

  • Ils recherchent un haut degré de conciliation travail-famille et beaucoup de flexibilité de la part de l’employeur;
  • Ils sont ambitieux;
  • Ils sont perçus comme étant très compétents au regard des technologies et des médias sociaux;
  • Ils sont en mesure de s’adapter à plusieurs situations et à bien gérer des équipes avec des expertises variées ou de cultures différentes.
  • Une donnée qui m’a fait plaisir ( en tant que X ) est que 70% des répondants jugent que les meilleurs gestionnaires sont issus de la génération X. Par contre, soyons juste, l’inexpérience actuelle des Y pourrait jouer en faveur des X sur cet élément.

Maintenant que les membres de la génération Y prennent d'assaut les postes de gestionnaires et se retrouvent en position d’autorité, qui doit s’adapter à qui?

J’aimerais bien vous lire là-dessus…..

 

Source:  NBCNews, Daily Mail

 

 

Crédit photo: Bootload