lundi 31 janvier 2011

Planification de la relève des chefs d'entreprise et clairvoyance

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S’il existe une certitude parmi les professionnels oeuvrant dans le domaine des services financiers c’est bien celle voulant que les entrepreneurs soient actuellement très mal préparés en cas de décès et/ou de transfert de leur entreprise.

Au cours des prochaines années, au Québec, un nombre important d’entreprises changeront de main et bien peu de chefs d’entreprise y sont bien préparés. À tel point que cet enjeu fait partie du plan d’affaires d’une très grande majorité d’institutions financières et qu'il existe de nombreuses ressources afin d'informer et accompagner les entrepreneurs dans ce processus.

Fort de ce constat, quelle ne fut pas ma surprise de lire le sous-titre suivant dans le Journal Les Affaires :

«Les dirigeants auxquels nous avons parlé se disent bien préparés advenant leur décès»

Le problème c’est que si l'on ne fait que s’arrêter au titre, on retourne travailler en se disant que tout est beau au royaume de la planification de la relève au Québec.

En fait, le titre cache une réalité bien pire qu’un manque de planification. Non seulement il y a des lacunes importantes de la part de nos entrepreneurs en terme de planification de la relève, mais, en plus, ceux-ci se croient bien préparés.

Une simple lecture des témoignages présentés dans l’article nous le démontre.

Voyons plus en détail :

Lina est certaine que sa PME survivrait à son décès, mais n’a aucune convention d’actionnaires. Elle a identifié son successeur, mais ne sait pas si les autres actionnaires seraient d’accord avec ce choix. (Notez le point d'exclamation ajouté par le journaliste)

Réjean a identifié sa fille pour lui succéder, mais n’a pas terminé la mise en place de la structure financière qui permettrait à celle-ci d’acheter les actions.

Frédérick n’a pas identifié qui prendra la relève. Advenant son décès, sa femme pourrait tenir le fort aidé de….consultants.

Geneviève compte sur le franchiseur pour prendre la relève. Le processus de préparation de la relève sera amorcé bientôt. Elle croit que :

«Mon leadership et ma vision manqueraient sans doute à l’entreprise; c’est plus compliqué à trouver que du financement!»

(Je ne sais pas trop comment réagiront les membres de son équipe à la lecture de cette citation, j’avoue que ça me laisse perplexe….)

Daniel est le mieux préparé du groupe, rien à redire il a réalisé le travail qui devait être fait. Chapeau!

Finalement, Louis n’est pas tout à fait prêt, mais il en est conscient. Reste simplement à mettre les pièces du casse-tête en place.

Au final, alors que cinq de ces six entrepreneurs se croient bien préparés, dans les faits, un seul d’entre eux serait en bonne position advenant un décès.

Deux conclusions :

La première : Il est essentiel de ne pas se fier uniquement au titre d’un article.

La deuxième : Qu’est-ce qui est pire qu’un manque de planification? Un manque de clairvoyance.

«Personne ne planifie l'échec, mais l'échec arrive par manque de planification.»

- Auteur inconnu.

Êtes-vous aussi surpris que moi du contenu de ces témoignages?

Source de l'image: huntz

lundi 10 janvier 2011

Les tendances de l'année 2011 dans le domaine du management.

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Dans son édition du 8 au 14 janvier 2011, le Journal Les Affaires a demandé à dix experts du domaine des médias et du marketing de se prononcer sur les tendances de l'année à venir. Pour ce faire, chacun d’entre eux devait identifier un «buzzword» tel que «Hyperlocal» par exemple et fournir une brève explication justifiant ce choix.

En ce qui concerne les grandes tendances identifiées par le Journal Les Affaires, elles sont au nombre de dix:

  • Mobilité;
  • Médias sociaux;
  • Intégration
  • Tablettes;
  • Hyperlocal;
  • Barre 2D;
  • Petit;
  • 3D;
  • Océan bleu;
  • Ethnographie

J'ai trouvé l'idée intéressante, car elle m'a rapidement amené à me questionner sur les tendances propres à mon domaine d'intervention soit la gestion et le management.

Pour ma part, si j'avais à me prononcer en ce qui concerne plus précisément le domaine de la gestion afin de choisir un «buzzword» pour 2011 j'opterais pour le terme «marque employeur».

À mon sens, la pénurie de main-d'œuvre allant en s'accentuant les entreprises doivent trouver des solutions afin d'attirer, mobiliser et aussi effectuer la rétention de leurs employés. Dans ce domaine précis, au même titre qu'en management de façon général, il importe de se doter d'avantages concurrentiels durables.

En fait, il est relativement facile de copier les conditions de travail de nos concurrents. De plus, copier certaines pratiques de gestion n'est pas nécessairement souhaitable, mais assurément faisable.

Alors, comment se doter d'un avantage concurrentiel qui demeure relativement durable dans le temps? À mon sens, la solution passe par le développement d’une marque employeur forte, possédant des valeurs distinctives. Cette marque employeur permettra d'atteindre les objectifs d'attraction et de rétention tout en contribuant positivement à la mobilisation des ressources humaines. De plus, copier l'ensemble des éléments d'une marque employeur est une tâche à coefficient de difficulté passablement élevée.

En ce sens, je crois que le concept de «marque employeur» en sera un dont on parlera beaucoup en 2011.

Voilà donc pour ma propre suggestion.

À noter que j’ai bien évidemment aimé le terme «océan bleu» qui a été proposé par David Caissy. La pertinence du développement d’une marque employeur étant largement inspiré du concept développé par les auteurs Kim et Mauborgne.

Afin de bâtir la liste des tendances pour 2011 dans le domaine de la gestion et du management il n'y a pas mieux que les lecteurs de ce blogue. ;)

Je vous cède donc la parole qu’elles sont vos propositions?

J'ai bien hâte de vous lire à ce sujet.

Source de l'image: Rickydavid