vendredi 29 août 2008

Sundin joue à l'autruche.



Entrevue fort intéressante par la gang du matin de CKAC Sports avec J.P. Barry l'un des agents de Mats Sundin. Bon, d'accord, c'est un agent de joueur alors il répond de façon politiquement correct et on doit beaucoup interpréter pour découvrir les intentions réels du joueur. C'est vrai.

Mais quand même......


Selon Barry, avant tout chose, Sundin doit décider s'il désire retourner au jeu, point/barre. Donc, aucune négociation ni discussion avec des équipes de la LNH jusqu'à présent et ce, tant et aussi longtemps que la réponse à cette question soit connue. Si la réponse à la première question est dans le sens d'un retour au jeu, alors seulement à ce moment, ils étudieront les offres.


Mon billet sur Sundin avait comme thème central le fait qu'il n'était pas éthique de la part de Sundin de faire attendre les équipes car celles-ci ne peuvent mettre en place leur plan «B» et donc, le sort de plusieurs joueurs est liés à celui de Sundin. Voir le texte pour les détails.


À ce sujet, Michel Langevin a discuté de cette situation avec J.P. Barry. L'agent de Sundin a répondu que son client ne ressentait aucune pression à cet égard n'ayant pas fait de promesse à personne et n'ayant demandé à aucune équipe d'attendre sa décision...... ??!!!

Comme méthode afin de se cacher la tête dans le sable, c'est de niveau classe mondiale ça.....


Parlez-en aux joueurs sa
ns contrat qui attendent sa décision pour voir....

mercredi 27 août 2008

Maple Leaf et la listériose....la suite!



Seulement trois jours ont passé depuis mon dernier billet sur la crise qui secoue Maple Leaf que de nombreux développements surviennent. J’en profite donc pour faire une mise-à-jour mais surtout pour faire le point sur la façon dont l’entreprise gère la crise…..c’est principalement un blog sur la gestion tout de même!

Du coté de l’actualité, rien ne va plus. Les cas de listérioses augmentent, le nombre de décès aussi ainsi que le nombre de cas «présumés». En outre, le temps d’incubation de la bactérie étant tellement long que toute personne ayant consommé des charcuteries dans les derniers jours, est présentement en proie à une attente fort désagréable. On a beau avoir jeté tous les produits identifiés, comment être sûr que notre restaurateur préféré l’a fait, lui. De sorte que l’on commence à parler d’une véritable psychose collective.

Ajoutons au tableau qu’une demande de recours collectif contre la compagnie est présentement enclenchée par le cabinet d’avocats Merchant Law Group. La compagnie ayant admis sa faute publiquement, cela lui vaut des points bonus dans l’analyse de la gestion de la crise au niveau des relations publiques mais cela ouvre aussi la porte à des problèmes légaux puisque cette admission, par Maple Leaf, fait office de plaidoyer de culpabilité

Dans ce contexte, l’aspect financier des choses est loin de s’améliorer. Comme nous le mentionnions précédemment, le coût du rappel de l’ensemble des produits est évalué à 20 millions de dollars. À cette facture il faut ajouter la perte de valeur boursière suite à la chute de l’action de la compagnie qui poursuit sa dégringolade. Plus grave encore mais impossible à quantifier actuellement est le coût lié à la perte de confiance des consommateurs envers la marque. Plusieurs voix se lèvent actuellement affirmant ne plus acheter de produit Maple Leaf avant longtemps.

Du coté de la gestion de la crise. Un article fort intéressant à ce sujet dans le cahier Affaires du journal La Presse du mardi 26 août sous la plume de Jean-François Cloutier. On y mentionne que dans l’ensemble, les spécialistes accordent la note de passage à l’entreprise. C’est déjà pas si mal lorsque l’on considère qu’il s’agit réellement d’une situation totalement désespérée. Psychose collective, pertes de vies….que voulez-vous de pire? Comment, dans ce contexte, une organisation peut en sortir gagnante?

Plusieurs spécialistes se prononcent et j’aimerais pouvoir commenter leurs points de vue.

Tout d’abord les spécialistes reprochent à Maple Leaf de ne pas avoir réagit assez rapidement. Étant donné que c’est l’ACIA qui a sonné l’alarme, dans un contexte où Maple Leaf était au courant que quelques chose clochait, il appert que ce n’était pas assez proactif. C’est aussi le reproche le plus important que je puisse faire à l’entreprise dans l’ensemble de la gestion de cette crise. Perte de plusieurs points à ce chapitre.

Bernard Motulsky remet en question le fait que se soit le PDG qui soit monté au front dès le départ. Là-dessus je ne suis pas d’accord avec cette analyse. Habituellement, c’est effectivement la meilleure stratégie. Cela permet de faire intervenir le PDG, plus tard, si la crise s’intensifie. On a donc encore des cartes dans son jeu. Dans ce cas-ci, cette règle n’est pas applicable à mon sens en raison de la gravité de la crise. Des morts. Une contamination possible à l’échelle nationale. Ne pas faire intervenir le PDG aurait été fort dommageable. On aurait vertement critiqué l’entreprise pour son peu de respect envers les canadiens et le fait que Maple Leaf minimise la crise. Il ne s’agit pas ici, de quelques consoles de jeu vidéos qui surchauffent. On parle de vies humaines. Il fallait que le PDG s’en charge.

Jacques Nantel des HEC souligne quant à lui le fait que l’entreprise ait reconnue dès le départ le problème affirmant qu’il vaut mieux perdre de l’argent que sa réputation. Rien à redire sur ce point, je suis tout à fait en accord.

En ce qui a trait à la gestion interne de cette crise, en y incluant la communication avec les employés, il semble que se soit bien fait. Je vous invite à visiter le blog de Sophie Labelle qui vous informe d’avantage sur le sujet.

En terminant, Michelle Blanc nous informe sur la pertinence, dans ce contexte, de créer un blog de gestion crise. À la lecture de ce billet on se rend compte de l’importance, pour les organisations, de tenir compte des nouvelles technologies et des possibilités que celles-ci apportent.

Maple Leaf et la listériose….toujours un dossier à suivre.

dimanche 24 août 2008

Maple Leaf et la listériose.


Quel est le pire cauchemar que puisse faire le PDG d’une entreprise oeuvrant dans le domaine de l’alimentation?

Fort probablement d’avoir à gérer une crise liée à la contamination, par une bactérie, de ses produits. Pire encore, que cette contamination n’ait pas été détecté par son organisation mais plutôt par les autorités sanitaires. Pire encore, si cela est possbible, que cette contamination fasse des victimes….

Et bien, c’est ce qu’est en train de vivre, présentement, M. Michael H. McCain, le président et chef de la direction des Aliments Maple Leaf Inc.

En effet, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a avisé Maple Leaf que des tests portant sur trois produits s’étaient avérés positifs, indiquant de faible niveaux de Listeria monocytogenes. Pour plus d’informations sur cette nouvelle, vous pouvez consulter le communiqué de presse de Maple Leaf.

Au moment d’écrire ces lignes, 21 cas de listériose ont été relevés au Canada et le lien entre ces cas et la compagnie a été confirmé. Cette nouvelle a mené à un rappel élargi de produits. On parle maintenant de 220 produits rappelés par Maple Leafs, soit la totalité des produits fabriqués à l’usine de Toronto. (voir ce lien pour les détails). Au surplus, sur les 21 cas, quatre personnes en sont décédés et on s’attend à ce que d’autres cas se déclarent au cours des prochains jours puisque la phase d’incubation avant que les premiers symptômes de la maladie apparaissent peut être assez longue.

Bien évidemment, les conséquences, d’une telle crise, pour la compagnie sont dévastatrices.

Elles sont tout d’abord financières. Maple Leaf, estime à 20 millions de dollars le coût du rappel des produits. De plus, l’action ne cesse de chuter depuis l’annonce de la nouvelle et les derniers développements de la fin de semaine ne laisse rien présager de bon lors de l’ouverture des marchés lundi matin. De plus, il faut aussi penser aux conséquences financières, non quantifiable à ce stade-ci, en relation avec la perte de confiance éventuelle des consommateurs envers la compagnie. Si la crise est mal gérée, les risques sont énormes.

Les conséquences sont aussi humaines. Une telle crise affecte nécessairement le moral de troupes. Des pertes de parts de marché peuvent se traduire éventuellement par des pertes d’emplois, de la démobilisation, des départs, etc.

L’amplitude des conséquences négatives pour Maple Leaf dépendra de l’efficacité avec laquelle la compagnie gérera la situation. Il sera donc fort intéressant de suivre le dossier sous cet angle.

Jusqu’à présent, l’entreprise est proactive. Une lettre ouverte a été publiée dans les journaux expliquant la situation et les actions qui ont été entreprises. Les exigences de l’ACIA ont été respectées et même plus, les consommateurs sont tenus au courant des développements via le site web de l’entreprise et via les médias et finalement une série de mesure supplémentaires ont été implantées afin de mitiger les dommages.

Au niveau des relations publiques, la situation semble bien géré jusqu’à présent. Il sera important de maintenir ce niveau jusqu’à la fin de la crise.

Par la suite, il sera primordial de déterminer ce qui à fait défaut dans les processus de production et les processus de contrôles afin de s’assurer qu’une telle situation ne se reproduise plus. Les consommateurs pourront, peut-être, pardonner la première offense mais sûrement pas une récidive. Maple Leaf semble bien au fait de cette situation car M. McCain indique dans sa lettre ouverte que :

«….nous nous sommes entièrement engagés à restaurer votre confiance envers nous.»

Cette phrase implique qu’il considère cette confiance comme présentement perdue et qu’ils doivent la recouvrer.

C’est dans de telles moments que l’on peut vraiment juger de la force du management d’une organisation. Maple Leafs vit des moments difficiles, nous verrons dans les prochains jours de quel façon ils réussiront, ou non, à gérer cette crise.

Certaines critiques envers Maple Leafs commencent à se faire entendre. C’est normal. De mon point de vue je crois que la priorité est de s’assurer de résoudre la crise actuelle. Ni la compagnie, ni l’économie et la société canadienne n’a avantage à ce que cette crise dégénère. Par la suite, il faudra déterminer les causes de cette contamination. Si Maple Leafs a été négligent, fautif ou autre, il devront répondre de leurs gestes. Mais chaque chose en son temps.

En terminant, un petit tour des alentours….

La blogosphère commence à réagir à cette nouvelle à commencer par Sylvain Allard qui se questionne, à juste titre, sur la façon dont on conçoit la nourriture, particulièrement celle à grande échelle.

Petit clin d’œil : Cette réflexion m’a fait penser à l’usine à nourriture de Tricatel dans le film de Louis de Funès l’Aile ou la cuisse.

Finalement, à plus long terme, la solution se trouve peut-être dans les emballages intelligents, billet intéressant sur PakBec.

C’est donc un dossier à suivre.

jeudi 21 août 2008

Suggestion de sortie en famille: Le labyrinthe.

Si vous vous creusez la tête afin de trouver une sortie plaisante à faire en famille et ce, à peu de frais, j’ai une suggestion intéressante à vous faire.

Il s’agit du Labyrinthe de St-Jean-sur-Richelieu.

Je tiens tout d’abord à préciser que je n’ai aucun intérêt dans le labyrinthe qui est la propriété de L’A.S.B.L. Labytourisme, une association sans but lucratif de Barvaux-sur-Ourthe en Belgique. J’aime tout simplement, de temps à autre, sortir du sujet principal de ce blog afin de vous partager différentes choses, dont cette activité.

Ce parc à thème origine d’un concept très intéressant et innovateur puisque les visiteurs doivent retrouver leur chemin dans un grand labyrinthe de maïs! J’y suis allé, cette semaine, avec «mes deux plus vieux», un garçon de 7 ans et une fille de 6 ans et ils ont adoré leur journée.

Le labyrinthe est très bien fait et au moment de ma visite le maïs était assez haut ce qui créait un bel effet. Nous avions véritablement l’impression d’être à l’intérieur d’un immense labyrinthe duquel nous devions retrouver notre chemin. J’avoue, par contre, ne pas trop savoir si l’effet disparaît lorsque l’on visite le labyrinthe plus tôt en saison.

Afin de rendre l’expérience plus intéressante, des comédiens effectuent des animations à certains endroits du labyrinthe afin de constituer un histoire cohérente sous forme d’une quête afin de délivrer la forêt d’un dragon quelque peu dérangeant. Les enfants apprécient donc de rencontrer l’ogresse, une sorcière et un troll pour n’en nommer que quelques uns.

On remet aux visiteurs, à l’entrée, une carte du labyrinthe. Vous pouvez donc l’utiliser, ou non, selon votre degré de «bravoure». Il est très amusant d’essayer de s’en sortir sans la fameuse carte mais au moins vous savez, qu’en l’ayant, que vous ne risquez pas d’y passer la nuit!

Deux éléments, par contre, qui ont affecté négativement mon expérience-client. Tout d’abord, les cartes de crédit ne sont pas acceptées. Étant du type «plastique» on m’a chargé des frais supplémentaires pour utiliser le réseau Interac. Deuxièmement, il n’y a aucune animation entre 13hrs et 14hrs. Le labyrinthe est tout de même accessible mais, sans animation, vous ne pouvez faire avancer l’histoire. Étant arrivé vers 12h45 et n’étant pas au fait de ce détail j’ai donc dû attendre près de 1hrs avant de débuter la visite. Je comprends fort bien que les comédiens doivent se reposer mais il s’agit tout de même d’un défaut important de ce modèle d’affaires. Je suis persuadé qu’il serait possible d’éviter cette attente. L’utilisation, dans ce cas, d’un événement Kaizen apporterait, j’en suis convaincu, une solution à ce «processus brisé».

Malgré ces deux élément, globalement mon expérience fut très agréable, c’est pourquoi je n’hésite pas à vous recommander cette activité afin de passer de beaux moments en famille.

Bonne visite!

mardi 19 août 2008

La décision de M. Couillard et la privatophobie.

Source de la photo: Cyberpresse



C’est parti! Le débat est
relancé. L’annonce du passage de Philippe Couillard au privé a réveillé les groupes de pression québécois de leur dormance estivale. Encore une fois, ces groupes nous démontrent leur totale intolérance à la moindre possibilité d’un début de commencement de tentative de débat public sur la question.

Soyons clair, je ne suis pas libéral. Par contre, ce qui me déplaît au plus haut point dans ce genre de dossier c’est notre incapacité chronique à en discuter collectivement. Je ne vous dis pas de privatiser le système partiellement ou complètement. Je n’en suis même pas là. Je voudrais seulement que l’on puisse évaluer ces solutions. Le système ne fonctionne pas présentement, le statu-quo n’est donc pas une option. Pouvons-nous, SVP, regarder ces options? C’est à la base même du plus simple système d’amélioration continue. Par la suite nous ferons le débat public concernant une éventuelle décision.

Mais non……..

Au Québec, selon certains, pour être un vrai québécois, il faut être indépendantiste, être social-démocrate et être farouchement opposé à toute forme de privatisation de ce qui est présentement public. Pas de PPP, pas touche à la SAQ, à l’hyrdo-électricité, etc. etc.

Encore une fois, comprenons nous bien, je ne suis pas nécessairement favorable à ces options, je vous parle de la possibilité d’en discuter, simplement. Mais non, ces groupes ne veulent même pas en discuter, nous sommes des traîtres à la nation si nous le faisons. C’est là que je suis en total désaccord. Si je ne pense pas comme vous, cela ne veux pas dire que je ne suis pas un québécois. Cela veux simplement dire que…..je ne pense pas comme vous, sans plus.

Je déteste donc quand un individu, politicien ou autre, donne du québécois à qui mieux mieux en m’impliquant indirectement dans son idéologie. M. Duceppe est un utilisateur régulier de cette pratique. Il donne souvent des entrevues en mentionnant les valeurs des québécois et que si le gouvernement fédéral fait tel ou tel choix, cela va en l’encontre des valeurs des québécois et que ceux-ci ne seront pas d’accord…etc. À croire qu’il nous a tous demandé notre avis. Il parle en mon nom et ça m’embête.

Une illustration du type de réaction des groupes de pression se retrouve dans le récent billet de mon collègue bloggeur Le satellite voyageur. La dernière ligne du billet mentionne que :

«Allez, bonne chance M. Couillard ! Tous les citoyens du Québec vous saluent… le majeur levé !»

Notons l’implication de tous les citoyens du Québec dans sa prise de position. Cher collègue, je respecte votre opinion sans nécessairement la partager mais de grâce, ne m’impliquez pas. Ce n’est pas tous les citoyens qui pense comme vous, alors laissez-nous en dehors de ça.

Concernant la décision de M. Couillard, ma position rejoint entièrement celle de Vincent Marissal du journal La Presse. Position plus nuancée. Il fait lui aussi mention de la «privatophobie» québécoise et il pointe ce qui, selon moi, doit être la véritable question à débattre soit le possible ou l’apparence de possible conflit d’intérêt. En effet, M. Couillard se doit d’être très prudent sur cette question, il sera sous surveillance et c’est parfaitement justifié.

Dans ce type de dossier, tout comme en gestion, avant de prendre une décision ou de prendre position il est très important d’une part, d’essayer de prendre en considération l’ensemble des points de vue et possibilités et d’autre part, d’explorer l’ensemble des solutions possibles. Sans ce cadre d’analyse, nous tombons dans le dogmatisme et le dogmatisme n’a jamais fait avancer les organisations, pas plus que les sociétés pour la simple et bonne raison qu’il empêche l’émergence de solutions innovatrices. Certains groupes de pression auraient avantage à s’en souvenir.

samedi 16 août 2008

Une technique de remue-méninges.


Que l’on soit gestionnaire, professionnel ou autre, il arrive bien souvent que nous devions générer des idées afin de faire avancer un projet. Qui n’a pas vécu, à ce moment, une scéance de «brainstorming» (remue-méninges)? La scéance de remue-méninges est un exercice où l’on tente de faire émerger un maximum d’idées, loufoques ou pas afin d’atteindre un objectif précis.

Pour ma part, j’utilise souvent le remue-méninges afin d’élaborer des stratégies, d’identifier des causes à des problématiques ou encore afin d’identifier des pistes de solutions.

Cet exercice est souvent utilisé par des organisations favorisant la gestion participative, le travail d’équipe, la qualité et par extension l’amélioration continue.

Pour ce billet, j’aimerais vous proposer une technique de remue-méninges que j’affectionne particulièrement et dont je me sers régulièrement avec mon équipe dans différentes situations. Elle s’avère fort efficace et peut servir à générer des idées mais aussi à les regrouper et à les prioriser.

Cette technique m’a été enseignée par Jean Harvey, professeur à l’ESG UQÀM. Je n’en revendique donc pas la paternité, loin de là, mais je puis, par contre, vous confirmer son efficacité. Un merci tout particulier à M. Harvey pour son enseignement d’une grande qualité.

La première étape consiste à remettre à chaque participant des «post-it» sur lesquelles il pourront écrire leurs idées.

L’animateur pose la question à l’étude. Par exemple : «Comment pourrions-nous augmenter le niveau de formation des agents service à la clientèle?»

Les participants inscrivent leurs idées, en réponse à la question. Cela se fait individuellement, en silence. On inclut une idée par «post-it». Lorsque l’idée est inscrite on met le «post-it» au centre de la table.

Les participants génèrent un maximum d’idées, peu importe l’idée, loufoque ou pas, tout est bon et toutes les idées sont pertinentes. Lorsqu’un participant n’a plus d’idée, il peut regarder les «post-it» au centre de la table afin de s’en inspirer. Si d’autres idées émergent, ils les notent selon la même méthode.

L’exercice se termine lorsque les participants arrêtent d’écrire.

À ce stade de l’exercie, l’animateur récupère les «post-it» et débute la plénière. Celle-ci servira à lire les idées et à les regrouper en grand thèmes afin d’en diminuer le nombre et éliminer les redondances. Il est avantageux d’utilier un tableau afin d’y coller les «post-it» de façon à ce qu’ils soient bien à la vue. L’animateur peut questionner, reformuler, demander des précisions afin de s’assurer de la compréhension juste de l’idée et aussi afin que le groupe puisse avoir une compréhension commune de l’idée en question.

Une fois la plénière terminée, on se retrouve avec un paquet d’idées, regroupées en thèmes. Il s’agit donc d’une matière première fort riche.


Un cran plus loin, la priorisation….

Il est aussi possible de poursuivre l’exercice afin de prioriser les idées, de façon absolue ou encore mieux, selon certains critères (pondérés ou non). Je me sers souvent de l’exercice de priorisation avec mon équipe mais aussi lors de colloques.

Pour ce faire, l’animateur campe bien le sujet en indiquant aux participants les critères qui doivent être utilisés afin de prioriser. Par la suite, on remet à chaque participant trois collants de trois couleurs différentes. Par exemple, la couleur rouge, 9 points, le bleu, 3 points et le jaune, 1 point. Les participants doivent aller coller leurs….collants (sic) près du «post-it» de leur choix. En d’autres mots, leur premier choix en rouge et ainsi de suite. Dans cet exemple, nous voudrions prioriser trois éléments mais il est aussi possible de varier le tout. Il suffit d’avoir le nombre de couleur en conséquence et d’ajuster le pointage.

Une fois cette étape effectuée, l’animateur n’a plus qu’à comptabiliser le tout afin d’identifier les trois idées «gagnantes».

Cette technique est donc simple mais aussi fort efficace. Elle peut-être utilisée dans une multitude de contexte et elle vous permet, en tant que gestionnaire, de bénéficier du plein potentiel des membres de votre équipe, ce qui, à mon sens, est une condition essentielle à la réussite des organisations.

J’espère que ce billet vous sera utile. Si vous utilisez, vous aussi, des techniques de ce type. N’hésitez pas à m’en faire part, il me ferait grand plaisir d’échanger à ce sujet avec vous.

jeudi 14 août 2008

Les géants névrosés.

Ce matin, le journal la Presse nous annonce que Moody’s abaissera la note du constructeur automobile General Motors (GM) d’un cran soit de B3 à Caa1. Cette cote signifie une santé financière fragile. Les raisons invoquées ont trait à la difficulté de GM à redresser sa situation financière tout en continuant de brûler sa trésorerie.

On mentionne GM mais la situation n’est pas vraiment plus rose chez les deux autres «majors» américains soit Ford et Chrysler.

Mais que s’est-il dont passé? Comment des entreprises de cette envergure, ces mastodontes, ces géants peuvent-ils en arriver à ce point?

Évidemment, plusieurs raisons peuvent expliquer la présente situation, ma prétention n’est pas d’en faire l’analyse exhaustive. Par contre, j’aimerais m’attarder sur l’hypothèse que fondamentalement, ces organisations se sont peut-être perçues comme éternelles, invulnérables et plus importantes que leur industrie.

Dans la première minute, d’un premier cours de marketing on apprend aux étudiants l’importance d’analyser l’environnement externe et ce, sur plusieurs niveaux, (social, économique, démographique, etc). C’est un concept de base. Il est primordial pour une entreprise d’effectuer cette analyse afin de bien saisir l’environnement dans lequel elle baigne, d’essayer de prévoir les grandes tendances et donc d’aligner ses stratégies selon ces conclusions.

Il est donc impensable que GM et les autres n’aient pas effectué d’analyse de leur environnement externe. Ces mégas organisations possèdent une armée d’analystes scrutant l’environnement et ce, à un niveau mondial. Ce faisant, ils savaient, sans l’ombre d’un doute que :

- Le pétrole est une ressource limité et qu’un jour l’offre en souffrirait;

- Les pays en voie de développement tels la Chine et l’Inde voudront eux aussi, connaître niveau de vie comme le nôtre, auront les moyens de l’avoir ce qui mettra des pressions sur la demande.

- Le courant écologique, pro-environnement prendra de l’ampleur en raison du réchauffement global du climat et des problèmes environnementaux qui deviennent de plus en plus concrets dans le quotidien des gens.

- Ce faisant les voitures hybrides, électriques, éthanol seront de plus en plus en demande.

- La demande pour les gros SUV, Hummer et voitures plus imposantes seraient en diminution importante au cours des prochaines années.


Et pourtant……

En aucun moment la stratégie des trois grands ne fut modifiée. On continua à augmenter le nombre de modèles en segmentant encore et encore le marché. En poursuivant l’ajout de modèles de plus en plus énergivores pendant que les concurrents diminuaient la grosseur des voitures et investissaient massivement dans le développement de la technologie hybride tel que Toyota.

Pourquoi avoir fait fi des signaux de l’environnement….?

De l’extérieur, mon impression est que ces organisations ont eu une excellente lecture de l’environnement mais ne voulant pas modifier leur stratégies elles ont cru, à tort, qu’elles étaient assez puissantes pour dicter eux-mêmes les règles du jeu.

Ce n’est pas nous qui allons nous adapter au marché mais bien l’inverse. Nous allons décider le type de technologie qui sera à la mode. Nous allons décider quel type de véhicule les consommateurs achèteront. Nous sommes puissants, gros et nous sommes les meilleurs. Il y a des tendances qui se dessinent mais nous les renverseront……

On connaît la suite….

Morale de cette histoire. Personne n’est plus gros que son sport, personne n’est plus gros que son industrie, personne n’est éternel…

Lorsqu’une organisation se croit invincible, omnisciente, elle devient névrosée et c’est le début de la fin. Les gestionnaires modernes se doivent d’être à l’affut des signaux de l’environnement et doivent adapter rapidement les stratégies, sinon il y a péril en la demeure. Enfin, plus on est gros et plus on tombe de haut……plus on tombe de haut et plus les secousses dans l’économie seront importantes. Accrochez-vous, ça risque de secouer légèrement.

lundi 11 août 2008

L'éthique selon Sundin.

Il n’y a pas que la gestion dans la vie, c’est pourquoi je fais donc une légère disgression aujourd’hui afin de discuter un peu de hockey avec vous. Bon je le sais, nous sommes en plein mois d’août, il devrait théoriquement faire beau, nous sommes en pleine effervescence Olympique et je vous entretiens de……hockey! Mais que voulez-vous, on est fanatique ou on ne l’est pas et puis le cas Sundin est vraiment un cas particulier.

Donc, Mats Sundin. Joueur autonome depuis le 1er juillet, toujours sans contrat au moment d’écrire ces lignes, pire, on ne sait même pas s’il jouera au hockey pour la saison 2008-09, pire encore à mon avis, on ne sait pas non plus s’il a encore le goût de jouer hockey.

Toute la planète hockey est suspendue aux lèvres de Mats et de ses deux agents. Il ne se passe pas une journée sans que l’on écrive sur ce sujet, on va de spéculations en spéculations, puis, depuis quelques jours on sent que le ton change. De l’excitation nous passons à….de l’impatience voire de l’irritation. Nous sommes tous un peu tannés de ce dossier qui semble ne pas vouloir en arriver à une conclusion, fut-elle à Vancouver.

D’ailleurs, j’entends de plus en plus d’analystes dirent que nous ne devrions plus nous intéresser à ce dossier, que Sundin décidera bien de son avenir au moment qu’il lui plaira et c’est tout. C’est bien son droit après tout! Je ne suis pas tout à fait à l’aise avec cette position. Il n’y a pas que Sundin dans cette histoire, le sort de plusieurs est lié au sien et faire fi de cette réalité de la part du clan Sundin, me semble manquer quelque peu d’éthique et de professionnalisme…non? D’autant plus que je n’ai pas entendu les agents de Sundin mentionner cet aspect des choses. Tout semble tourner autour de Mats, il ne sait pas trop, il y songe, il devrait donner des nouvelles sous peu…etc.

Avant de présenter plus avant mon analyse une petite mise au point s’impose. Je ne suis pas dans le secret des dieux. Je dois me fier complètement aux informations données par le clan Sundin et des différentes équipes impliquées. Il est fort possible qu’une information capitale soit manquante et que celle-ci apporte un éclairage nouveau sur le dossier. Mon argumentation repose donc simplement sur les faits connus.

Donc, à ce jour, Mats est toujours en réflexion pour savoir s’il jouera la saison prochaine. Pouvez-vous bien me dire, qu’elles informations supplémentaires Mats obtiendra-t-il d’ici au début des camps d’entraînements qui l’aidera à prendre un décision? Qu’est-ce qui lui manque comme information? Je sais, je sais, c’est de son avenir qu’il s’agit et en fait il peux bien se décider le 15 septembre s’il le veux bien, même en février aussi, d’autres joueurs l’ont fait avant lui. En outre, il est encore dans une fenêtre où il serait en mesure de reprendre l’entraînement à temps pour être fin prêt pour le début de la saison, pourquoi lui mettre de la pression alors?

Mon point de vue : par professionnalisme, point. Par respect pour les autres joueurs de la ligue et pour les équipes intéressées par ses services. Combien d’équipe sont présentement en attente de la décision de M. Sundin afin de compléter leur alignement pour l’an prochain. Combien d’équipes jonglent avec l’idée d’attendre sa décision ou bien d’enclencher le plan B? Car si on va de l’avant avec le plan B, oublions Sundin car il n’y aura plus d’espace sous le plafond salarial. Combien de joueurs autonomes sont en attente de la décision de Sundin car leur offre de contrat est subordonnée, lié au sort de Sundin? C’est cet aspect des choses qui m’agace. Plusieurs bloggers parlent de l’effet domino du dossier Sundin.

Pendant ce temps M. Sundin réfléchit, pense, soupèse, analyse. J’espère sincèrement qu’il s’agit plutôt d’une stratégie de négociation qu’une réelle indécision. Par professionnalisme, respect et éthique il devrait se décider, le sort de trop d’individus est liés au sien pour qu’il puisse gérer cette situation en vase clos.

Le lien avec la gestion réside dans cet aspect des choses. Peu importe notre niveau dans l’organisation, il y a toujours des liens à faire entre notre situation personnelle, celle de l’organisation et même quelques fois celle de notre industrie. Il faut bien sûr, penser à nous mais aussi avoir à l’esprit que nos décisions ont des impacts sur d’autres individus. En tenir compte démontre notre sens de l’éthique et notre professionnalisme. En faire fi me semble fort inapproprié même lorsque notre nom est Sundin.

mardi 5 août 2008

Les motivateurs........pour le show!

S’il y a un domaine qui me fascine, c’est bien celui des motivateurs. Par extension je pourrais inclure aussi les livres et les sites internet qui parle du succès.

Pourquoi est-ce si fascinant?

Tout d’abord, parce que le nombre d’individus, d’organismes et de compagnies qui consomment ces livres et ces conférences est hallucinant. Qu’est-ce qui explique cette popularité? Je comprends fort bien que l’être humain aspire à la réussite et au bonheur et qu’en ce sens, la possibilité de découvrir la «recette magique du succès» est une invitation difficile à refuser.

Le problème vient du fait que bien souvent, lorsque l’on a assisté à une conférence sur le sujet, on les a presque toutes vues. Car au fond, le discours de ces motivateurs est relativement simple. En trois messages principaux je puis vous résumer 90% de la matière :

1- Ceux qui réussissent aiment ce qu’ils font. Ils sont passionnés. Quelqu’un qui agit dans le sens de ses forces et de ses passions a, toutes choses étant égales par ailleurs, une meilleure probabilité d’être heureux et performant. Dit autrement, si vous n’aimez pas être en relations avec les autres mais préférez plutôt la solitude, que diable faites-vous dans un poste de service à la clientèle?!

2- Fixez-vous des objectifs, un plan de match et un échéancier en conséquence. Pour arriver quelque part, encore faut-il vouloir y aller et utiliser le bon moyen de transport. Sans objectif et sans stratégie vous êtes telle la bouteille sur l’océan, voguant au gré du courant. La seule personne qui pilote votre vie c’est……..vous!

3- Soyez discipliné et rigoureux dans l’exécution de votre plan de match. Le talent c’est important mais insuffisant. Pour réussir il faut y mettre les efforts et la discipline. La différence entre les gagnants et les participants se joue souvent à ce niveau.

Voilà donc l’essentiel du message de ces motivateurs. Rien de bien sorcier n’est-ce pas? La difficulté provient bien plus de son application et surtout du courage que nécessite l’alignement sur la vision à long terme. Combien des fois ais-je entendu des gens parler de leur malheurs en invoquant le fait : «qu’ils n’avaient pas le choix». Encore une fois….qui est le pilote?

Donc, la difficulté dans l’application, message simple….alors pourquoi les motivateurs sont-ils si en demande?

Parce que ça fait un bon show. Ils sont en demande non pas parce qu’ils réussissent à augmenter la motivation de l’équipe mais bien plus car ils donnent un bon spectacle.

C’est la conclusion à laquelle j’en suis venu au fil des années. À mes débuts comme gestionnaire, j’ai moi aussi engagé des motivateurs. Tantôt pour fouetter les troupes, tantôt pour lancer une nouvelle année financière, tantôt pour clore un colloque.

Mes constats sont à l’effet que dans la très grande majorité des cas les gens ressortent de la soirée enthousiasmés. Très heureux d’avoir assisté à la conférence. Les commentaire sont à l’effet que le conférencier les a fait réfléchir à plusieurs situation et «qu’ils à donc raison»……pour les autres!

Par contre, sur le terrain, mis à part, l’euphorie à court terme, tout revient comme à l’habitude assez rapidement. Vous pensiez que le message serait compris par tel ou tel individu peu motivé…il n’en est rien. Mais la soirée fut fantastique. Ce qui en fait, est déjà très bien.

À mon avis, l’application des principes étant le nerf de la guerre, rien de mieux qu’un coach personnel ou un mentor. La démarche est plus structuré, les suivis plus serrés et les résultats plus probants.

Finalement, si votre objectif est de faire passer un message par une personne externe à l’organisation en vous disant que venant de lui ça passera mieux, je vous suggère plutôt de vous demander pourquoi venant de vous ça ne passerait pas! Désolé de devoir être si direct mais au hockey les coach se font congédier quand :«le message ne passe plus»….pensez-y! ;)

Donc les motivateurs pour le show!

Et vous, qu’en pensez-vous?