mardi 28 avril 2009

Votre organisation est-elle prête à affronter la grippe porcine?

Masque antivirus

La grippe porcine est présentement le sujet mondial de l’heure. Pas vraiment moyen de passer à coté. Que se soit via la radio, la télévision ou encore tout bonnement parce que votre collègue au travail, vous ayant entendu éternuer vous lance: «T’as la grippe porcine ou quoi?»…..vraiment pas moyen d’y échapper.

Mais au-delà de cette effervescence, la présence de ce virus est un rappel brutal que la continuité des opérations de votre entreprise ne tient qu’à un fil. Êtes-vous prêt à faire face à une pandémie de grippe qui aurait pour conséquence de toucher 30% de vos ressources humaines?

Avez-vous un plan d’urgence, de gestion de crise ou de contingence pour faire face à ce type de situation? Les pandémies, les cataclysmes, le terrorisme, l’espionnage industriel, etc. Ce n’est pas le nombre de catastrophes possibles qui manque.

Les réponses à ces questions interpellent directement votre capacité, comme organisation, à gérer adéquatement les risques. La possibilité qu’une pandémie de grippe porcine, aviaire ou autre est plus que probable sur un horizon de dix ans. Êtes-vous prêt?

Si vous ne l’êtes pas, il n’est jamais trop tard pour s’y attaquer et définir le plan de match pour faire face à une telle situation.

Mais, à mon sens, là n’est pas le réel enjeu. De plus en plus d’entreprises ont été sensibilisé, au cours des dernières années, à la gestion des risques. De celles-ci, de plus en plus se dotent de processus ayant pour objet de gérer ces risques et de prévoir les mécanismes à mettre en place au cas où….

La vraie question, celle qui tue, concerne les entreprises possédant un plan d’urgence et/ou de gestion de crise. Est-ce que le plan d’urgence est suffisamment connu pour que son exécution, le cas échéant, soit sans faille?

Le plan d’urgence que vous avez élaboré il y a trois ans se retrouve-t-il dans la filière #34 sans que personne ne s’y soit attardé depuis ce temps?

Il y a donc une nuance extrêmement importante entre posséder un plan de contingence et être en mesure de l’exécuter parfaitement. De plus, quand tout va bien, que l’entreprise est en croissance, qu’il y a des pénuries de main-d’œuvre, que les employés courent dans tous les sens, essayez de convaincre un VP ou un CEO de pratiquer le plan de contingence au cas où…….

Pourtant…..

S’assurer que votre organisation est en mesure d’appliquer les plans de contingence, et ce à tout moment, est primordial.

Au moment d’écrire ces lignes nous ne savons pas si nous parlerons dans le futur d’une pandémie ou d’une bonne frousse, mais peu importe. La situation actuelle doit nous interpeller sur notre capacité à faire face à la musique au cas où. Nous devons questionner notre gestion des risques et nous améliorer à cet égard.

De votre coté, que faites vous pour vous assurer que l’exécution de vos plans de contingence sera adéquate le moment venu?

lundi 27 avril 2009

Invitation à devenir membre du collectif Borg.

J’aimerais pouvoir soumettre des problèmes de gestion, des préoccupations ou encore des questionnements aux lecteurs de ce blogue afin qu’ensemble nous puissions nous entraider. Je suis persuadé que bien que nous habitions des pays différents et que nous travaillons dans des domaines variés les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont similaires.

Je ne prétend surtout pas avoir réponse à tout mais je suis sûr qu’une communauté de gestionnaires, d’étudiants, de professeurs, de professionnels et autres, peuvent, collectivement, amener des pistes de solutions très intéressantes. C’est d’ailleurs l’objectif du collectif Borg, soit d’utiliser les forces du groupe afin d’être en mesure de s’améliorer collectivement.

C’est dans cette direction que j’aimerais amener ce blogue soit un endroit où il est possible de s’informer sur ce que se passe dans le domaine du management, des dernières tendances, des dossiers plus fouillés mais surtout un vaste forum permettant à une communauté de s’entraider mutuellement face aux défis de gestion auxquels nous sommes confrontés en plus de permettre aux membres du collectif de bonifier leur réseau professionnel.

Si vous désirez faire partie de cette communauté et y contribuer je vous invite à vous inscrire comme membre du collectif Borg (Voir “devenir membre” dans le colonne de droite). Vous permettrez ainsi à la communauté de prendre vie et je pourrai, grâce à vous, ajouter beaucoup plus d’interactivité à cet espace virtuel.

Vous y gagnerez assurément de précieux contacts ainsi qu’un endroit où trouver des pistes de solutions lorsque vous n’en voyez plus.

Faisons de cet endroit une immense communauté de pratique….virtuelle….c’est le projet que je vous propose et j’espère que vous y répondrez favorablement.

De plus, si vous avez des questions à ce sujet n’hésitez pas à me contacter à gestionnaire.borg@sympatico.ca

dimanche 26 avril 2009

Suggestions de lecture semaine du 27 avril 2009

Je sors tout juste de la dernière séance de notre cours sur la gestion financière des banques et ce fut, comme anticipé, fort intéressant. Les résultats de notre équipe furent très satisfaisants. Nous terminons en première place pour le RNI et le ROE ce qui était, pour nous, nos deux principaux objectifs. Je sais que les membres de l’équipe de la banque #6 lisent ce blogue, j’en profite pour les saluer et les féliciter car malgré de mauvais résultats je puis vous dire qu’ils ne l’ont pas eu facile!

Ces dernières semaines pendant que j’étudiais, que je travaillais et que je bloguais, un entrepreneur en construction ayant définitivement beaucoup plus de talent que moi pour la rénovation a terminé les travaux de rénovations du sous-sol. Les enfants sont très contents de découvrir leur nouvelle salle de jeu mais la fin des travaux annonce le début, pour moi, de la corvée de peinture…..

Il y a vraiment des jours ou je me demande pourquoi j’entreprend autant de projets à la fois……;)

Mais si vous êtes là c’est probablement pour que je vous parle de mes découvertes de la semaine…alors allons-y!

Débutons ce tour d’horizon avec un témoignage sur la difficulté d’obtenir une mesure à valeur ajoutée lorsque l’on parle de satisfaction de la clientèle et d’une solution possible face à cette impasse.

La récession vous déprime? N’y succombez pas car il semble que les gestionnaires doivent demeurer positifs pour faire face à la crise.

C’est via le blogue de NSI Solution que j’ai pris connaissance de cet intéressant Podcast sur l’accueil des nouveaux employés. Une activité souvent négligée, mais combien importante et déterminante.

Le développement durable survivra-t-il à la crise? Une question pertinente à laquelle il importe de s’attarder.

Un tour très complet sur le lean office.

C’est via le blogue de Bertrand Duperrin que j’ai pris connaissance de l’identification par McKinsey de six facteurs de succès pour réussir les projets web 2.0 en entreprise.

La séduction serait-elle la nouvelle compétence managériale de l’heure? Séduction ou manipulation? Je vous laisse juger…

En terminant, vous le savez, je suis un grand fan de hockey et j’ai de la difficulté à accepter l’élimination hâtive du Canadien de Montréal ainsi que la deuxième moitié de saison épouvantable qui nous a été offerte. Difficile de mieux exprimer ma peine que via ce vidéo. ;)

Bonne semaine!

vendredi 24 avril 2009

Déambulations mentales d’un stressé.

anxiety

Deux nouvelles attirèrent mon attention en ce beau vendredi soir car elles concernent l’état psychologique des individus en période de récession économique. Ces mêmes individus qui travaillent actuellement au sein des entreprises. Ces mêmes individus qui font partie de vos équipes de travail. Ces mêmes individus qui sont vos gestionnaires.

Avouons que leur/notre état psychologique est une donnée à ne pas négliger et ce, autant du coté humain que du coté des affaires.

Cette pensée en amena une autre, puis une autre et c’est ainsi que mon esprit partie à la dérive. Je vous invite à me suivre dans ce billet…..volatil….

Je me doutais bien que l’humeur général n’irait pas en s’améliorant. À force de nouvelles plus déprimantes les unes que les autres; un peu gonflées artificiellement par la quête des cotes d’écoute; il faut ajouter de bien réelles situation de pertes d’emplois qui entrainent à leur tour un lot de problèmes économiques tout d’abord, puis sociaux, par la suite.

Puis je me suis inquiété davantage suite à une conversation avec une connaissance du domaine de l’assurance qui me mentionnait que son employeur avait augmenté significativement le budget d’indemnisation pour l’année 2009. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il est prouvé qu’en période de crise économique le nombre d’accidents et de décès augmente. Les gens sont plus préoccupés, plus stressés et donc, moins vigilants, ce qui augmente drastiquement le risque qu’un accident survienne.

Puis je tombe sur cette nouvelle qui confirme mes appréhensions. L’anxiété gagne du terrain. Deux Britanniques sur trois (66%!), se disent plus anxieux qu’auparavant et un sur sept souffre d’anxiété profonde avec toutes les conséquences qu’une telle situation peut engendrer.

Puis, sur une note, plus rigolote (ça fait du bien!), je passe sur cette nouvelle. Il paraitrait que le moment le plus stressant de la semaine serait le mardi à 11h45. Pas à 11h46, ni même à 15h52, non, non, non…..à 11h45 pile le mardi. Encore plus drôle, il semblerait que les lundis, les employés lisent leurs courriels et surfent sur les sites de réseaux sociaux. Le mardi par contre, la semaine de travail reprend le dessus et c’est à ce moment que les employés sont tentés de supprimer leur pause déjeuner…….??!! Une petit conseil: Arrêtez de surfer sur le net et vous aurez le temps de manger le mardi! ;)

Mais bon, redevenons sérieux. Ces nouvelles mettent aussi en lumière la confusion qui peut exister entre les différents termes liés à l’état psychologique des individus. Les journaux, les blogues, le langage courant crée beaucoup de confusion à ce chapitre. Par exemple, la première nouvelle nous parle d’anxiété tandis que la deuxième mentionne des données sur le stress.

Anxiété vs stress. Quel est la nuance entre les deux?

Je ne suis pas du tout un psychologue, je ne prétend donc pas connaitre toutes les subtilités sur la question.  Par contre, je crois que comme gestionnaire il nous importe de faire les distinctions et les nuances en la matière. En guise de conclusion à ce billet, je vous propose un petit aperçu des différents termes que j’ai puisé sur Wikipédia.

STRESS:

Au sens strict du terme la définition du stress ne comprend pas la réponse de l'organisme aux contraintes mais uniquement les contraintes elles même, par contre le terme "syndrome général d'adaptation" est approprié pour parler des réponses aux contraintes.

Biologiquement parlant le stress est une réponse de cet organisme pour maintenir l'équilibre biologique dans un état fonctionnel.

En psychologie, la notion de stress regroupe plusieurs notions :

  • le changement, la cause extérieure provoquant la réaction, l'agent stressant ; on peut désigner ceci par les termes de « contrainte » ou de « pression nerveuse » ;
  • la réaction d'adaptation à cette contrainte, que l'on peut désigner par le terme « tension nerveuse ».

On peut donc affirmer que le stress, c'est l'ensemble des réactions de l'organisme (positives ou négatives) à une demande d'adaptation.

ANGOISSE:

Le mot angoisse regroupe plusieurs sens et définitions. En psychologie il désigne un état de mal-être qui se manifeste par une sensation ressentie au niveau du corps. L'angoisse n'est pas un signe psychopathologique en soi. Lorsqu'il est corrélé à d'autres signes, en psychiatrie, l'angoisse devient un symptôme qui est, soit associé à d'autres pour un former un syndrome,  soit présenté de manière isolée. Dans certaines situations cliniques, une absence d'angoisse peut-être aussi alarmante qu'un excès ! En psychanalyse, l'angoisse est à la fois un concept métapsychologique dans la première topique puis, retravaillée dans la deuxième, et dès lors vue comme la manifestation clinique signal d'un conflit intrapsychique. En philosophie, le sujet a été traité par plusieurs auteurs et particulièrement l'existentialisme pour lequel elle prend la valeur d'un questionnement sur la condition humaine.

ANXIÉTÉ:

L'anxiété est pour la psychiatrie phénoménologique biologique et comportementale, un état d'alerte, de tension psychologique et somatique, en rapport avec un sentiment désagréable de peurs, d'inquiétude, voire d'autres émotions. Des manifestations physiologiques peuvent accompagner l'état d'anxiété : vertiges, nausées, palpitations, difficultés à respirer, contrition de la poitrine, transpiration. Néanmoins, quand les symptômes physiques sont très présents, on classe alors plutôt le phénomène sous l'appellation d'angoisse.

DÉPRESSION:

En psychiatrie le terme dépression du latin depressio[1]. , « enfoncement » désigne une maladie pour certains, ou un syndrome pour d'autres, dont la manifestation centrale est un état mental caractérisé par une lassitude importante, une dépréciation de soi, un pessimisme qui entraînent des perturbations importantes dans les rapports psycho-affectifs.

BURN-OUT:

Le syndrome d'épuisement professionnel ou burnout est un syndrome d’épuisement qui fait partie des risques psychosociaux professionnels, consécutif à l'exposition à un stress permanent et prolongé. Ce syndrome est nommé Burn Out Syndrome chez les anglophones et Karōshi (過労死) ou « mort par la fatigue au travail » au Japon.

 

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mercredi 22 avril 2009

Dix comportements qui permettent de conserver vos employés mobilisés lors de périodes difficiles.

nomotivation

Comment s’assurer que les employés soient engagés, motivés, mobilisés dans un contexte aussi morose qu’une récession? Le sujet n’est pas nouveau. Plusieurs billets, textes, études, articles tentent d’aborder la question, de l’analyser et de proposer des pistes de solutions.

La question n’est pas banale. Il est critique que les entreprises puissent compter sur une main-d’œuvre suffisante et performante pour traverser cette période difficile. La meilleure stratégie ne vaut rien sans une exécution parfaite et l’exécution parfaite, dépend, entres autres, de la performance des membres de votre équipe.

Tout ce préambule pour vous sensibiliser au fait que l’importance de l’enjeu justifie que l’on puisse discuter abondamment de la question et surtout que l’on puisse aborder ce problème sous tous ses angles.

Dans cette optique j’aimerais vous résumer un article écrit par Alexander Garrett dans sa série: «Crash course in….» Cette fois-ci il nous présente «CRASH COURSE IN... KEEPING YOUR STAFF ENGAGED». Ce texte a paru dans l’édition d’avril 2009 de la revue Management Today.

L’auteur nous indique les dix actions à effectuer pour conserver l’engagement des employés envers les objectifs de l’organisation. Le texte original étant en anglais j’ai traduit, en mes propres mots, les idées avancées.

1- Démontrez à vos troupes que vous avez un plan;

2- Soyez ouvert d’esprit mais réaliste;

3- La communication face à face est la meilleure lors de situations difficiles, utilisez prioritairement ce mode de communication et surtout, faites-le vous-même;

4- Impliquez vos employés;

5- Démontrez de la compassion;

6- Redéfinissez les critères de réussite et/ou de succès;

7- Soyez reconnaissant;

8- Célébrez les succès;

9- Soyez transparent;

10- Soyez optimiste.

Je sais, tout cela semble intellectuellement évident. Le plus grand défi étant de l’appliquer au quotidien.

Pour y arriver il importe de commencer quelque part. Pourquoi pas avec le point #1 et ce, dès demain, se sera déjà un excellent départ!

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lundi 20 avril 2009

Suggestions de lecture semaine du 20 avril 2009.

C’est le 20 avril et je suis en pleine période intensive puisque je suis sur une séquence de 21 jours de travail. Cette situation s’explique par le fait que j’ai deux fins de semaines de MBA consécutives afin de suivre le cours de simulation sur la gestion financière des banques. Disons que dans le contexte actuelle ce cours risque d’être fort intéressant! J’ai quand même retenu la leçon et m’abstiendrai de faire l’achat de papier commercial…c’est promis. ;)

Se sera donc une période exigeante mais qui promet d’être très instructive et intéressante tout comme ce fut le cas avec les textes qui ont retenus mon attention cette semaine et dont vous trouverez le détail ci-bas:

La littérature nous a souvent indiqué que la gestion des «survivants» lors des périodes de rationalisation est cruciale. À cet égard, le réputé Boston Consulting Group nous propose une analyse très à propos sur la question (en anglais).

L’intelligence au travail, c’est important? Un billet à lire surtout par la nuance apportée entre l’intelligence classique, l’intelligence émotionnelle et le lien entre les deux.

La vision prospective permettant d’élaborer une stratégie à moyen/long terme est-elle utilisée par les organisations et ces entreprises possèdent-elles les outils nécessaires permettant son évaluation? Les réponses sont par ici…..mais je vous préviens, ce n’est pas rassurant.

Se doter d’une vision et donner un sens un changement sont indéniablement des facteurs de succès pour appliquer un leadership transformationnel.

La responsabilité sociale et la théorie des parties prenantes sont intimement liées selon cet auteur.

Y-a-t-il quelqu’un qui doute encore que la gestion des risques est LE sujet de l’heure? Ce billet présente les dix risques les plus importants identifiés par les entreprises en 2009.

Plus la taille de l’équipe est grande, plus les gains sont importants. Un concept à découvrir en matière de gestion de la qualité à lire par ici.

C’est tout pour cette semaine.

Je vous souhaite de passer une très belle semaine. Pour ma part je vais tenter de digérer le fait que les Canadiens de Montréal ne sont tout simplement pas de taille contre les Bruins de Boston.

Misère….ça sent les gros changements cet été.

:(

vendredi 17 avril 2009

Entretien d’embauche: L’erreur à ne pas faire.

job interview

Ce dossier sur l’entrevue d’embauche m’a fait sourire. Dès le départ, on remarque le titre assez révélateur: «20 questions pièges en entretien d'embauche... et leurs réponses» L’utilisation du mot “piège” nous informe clairement sur le point de vue de l’auteur quant à la relation existant entre les candidats et les entreprises.

Cette vision qui présente le processus de dotation comme un combat, une lutte à finir entre le candidat et l’organisation est, à mon sens, beaucoup trop répandue.

La réalité est tout autre et l’application de techniques permettant, supposément au candidat de «déjouer» le spécialiste RH est en fait non pas une arme à l’encontre de l’intervieweur mais la plus belle arme pour se tirer soi-même dans le pied.

Malheureusement, j’ai trop souvent rencontré, moi-même, des candidats qui tentaient de deviner ce que je cherchais à savoir où à entendre afin de me servir le discours, qui selon eux, serait le plus doux à mes oreilles.

Bien que ces techniques puissent, dans certains cas, fonctionner. ….

Bien que ces techniques puissent éventuellement mener à l’obtention d’un poste, est-ce vraiment à l’avantage du candidat que d’agir ainsi?

Si votre objectif est d’obtenir le poste….peut-être.

Si votre objectif est d’obtenir un poste qui vous permettra de vous épanouir….sûrement pas.

Un bon processus de dotation ne vise pas à mettre en boîte les candidats, à exposer leurs faiblesses ou encore à relever systématiquement les incohérences.

Le processus de dotation tente de mettre en relation les compétences requises pour un poste donné avec celles des candidats en lice afin d’évaluer si ces candidats possèdent les atouts nécessaires à une performance dans l’emploi postulé.

De plus, le processus de dotation permet d’évaluer si les valeurs personnelles du candidat sont en adéquation avec les valeurs organisationnelles. Cet aspect de la question est extrêmement importante puisque dans le cas contraire, à moyen terme, le futur employé risque d’être fort malheureux dans une telle entreprise et ce, indépendamment de ses compétences.

Dans certains cas, l’entreprise sélectionnera un candidat moins compétent mais où le “”fit” est meilleur qu’un candidat plus compétent mais dont les valeurs sont éloignés de celles de l’organisation.

Dans ce contexte, si comme candidat, vous tenter de «déjouer» le processus d’évaluation et de dotation en espérant plaire au recruteur vous risquez tout simplement d’être engagé “sous de fausses représentations” et c’est à vous que vous nuisez en fait car votre nouvel environnement de travail risque fort de ne pas vous plaire et tout sera à recommencer.

L’obtention d’un emploi est aussi une question de «casting». Dans certains cas, ne pas être sélectionné est en fait, une bénédiction, car l’organisation aura détectée que vous ne seriez pas en adéquation avec ses valeurs.

Les meilleurs conseils que je puis vous donner lorsque vous êtes convoqué en entrevue sont:

- Préparez-vous adéquatement. Informez-vous sur l’entreprise, l’industrie et le poste offert. Un candidat bien préparé fait toujours une bonne impression.

- Pour le reste, SOYEZ-VOUS MÊME, AUTHENTIQUE! Répondez honnêtement aux questions au meilleur de vos connaissances. Si vous êtes sélectionné vous serez assuré que c’est bien vous qui venez d’être engagé et non pas une version modifiée de vous même. Ce faisant, vous mettez toutes les chances de votre coté d’être heureux dans votre nouvel emploi et d’y performer.

Le plus dur n’est pas d’obtenir un poste mais bien de le conserver, d’être performant et surtout d’y être heureux.

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mercredi 15 avril 2009

L’effet d’inertie appliqué aux organisations.

Inertie

Comme vous pouvez le constater à la lecture de mon profil, j’habite la ville de Candiac. Pour ceux qui sont familiers avec mon coin de pays vous avez remarqué que Candiac connait, au cours des dernières années, une croissance fulgurante. Plusieurs jeunes familles viennent s’y installer ce qui provoque un important boom immobilier.

La croissance de la construction résidentielle augmenta le bassin de population ce qui attira, bien évidemment, de nouveaux commerces de détail et de services.

Jusque là rien de bien surprenant me direz-vous, et bien c’est justement là, à cet instant précis que ça devient intéressant.

Si c’est évident pour moi.

Si c’est évident pour vous.

Alors c’est assurément évident pour les commerçants en place depuis plusieurs années.

Non?

L’augmentation rapide de la population de la ville amène nécessairement de nouveaux commerces ce qui intensifie la concurrence.

Merci de me confirmer cette évidence car à regarder aller l’épicerie et la pharmacie du coin, il y avait matière à se poser des questions.

Je m’explique.

Au départ deux pharmacies et une épicerie sont présentes sur le territoire afin de répondre aux besoins des habitants de Candiac. Ces commerces sont en situation de mini-monopole étant les seuls physiquement sur place. Il y a bien une autre épicerie pas trop loin, dans la ville voisine, mais chacun s’est trouvé une niche confortable et tout baigne.

Ces commerces offrent une belle gamme de produits. La qualité du service sans être fabuleuse est «correct» mais dans un marché où l’intensité concurrentiel est à feu moyen il n’y a pas réellement de danger.

Petite vie tranquille en banlieue…

Jusqu’au jour où on annonce la venue d’une nouvelle épicerie et d’une nouvelle pharmacie dans un horizon temporel de douze mois. Ces nouveaux commerces seront tout neufs, plus grands et mieux positionnés géographiquement.

Voyant la nouvelle, je fait remarquer à ma conjointe que les commerces en place devront rehausser leur jeu d’un cran s’ils veulent conserver leurs parts de marché. Mettant en pratique ce que je prêche je mentionne qu’ils devront trouver un avantage concurrentiel durable et l’exploiter au maximum. Ils devraient, selon moi, utiliser la prochaine année à leur avantage afin de se préparer adéquatement.

Étant très intéressé par la gestion et par les affaires, je pris donc un malin plaisir à analyser les faits et gestes de ces commerçants afin d’y déceler, d’identifier les stratégies misent en place pour contrer cette concurrence annoncée.

La conclusion de cette observation?

Nada.

Rien.

Patate.

C’est comme si j’étais le seul à être au courant.

Ha, il y eut bien sûr la rénovation de l’épicerie mais rien pour se donner un avantage concurrentiel quelconque. Une simple mise-à-niveau pour pouvoir jouer dans la même ligue que la nouvelle épicerie.

Donc, rien d’apparent afin de conserver les parts de marché, pas de promotions, de nouveaux services et/ou produits, aucune amélioration de l’expérience client…rien!

Pourtant, si l’on revient au début de ce billet, la venue de ces concurrents était d’une part évidente et d’autre part annoncée.

Ces commerçants ne peuvent plaider l’ignorance.

Alors comment expliquer le phénomène?

Certains pourraient alléguer que les commerces en place croient qu’il y de la place dans ce marché pour ces nouveaux joueurs sans que cela les affectent. Honnêtement, c’est un pari qui me semble risqué. Il y a bien une croissance démographique, mais à ce point, je ne crois pas.

Après réflexion, il y a, selon moi, deux explications possibles.

Premièrement le phénomène s’explique tout simplement par la physique. Il s’agit de l’effet d’inertie:

«c'est-à-dire que les phénomènes observés proviennent du fait qu'il faut fournir un effort pour modifier le mouvement initial d'un objet (« tout corps jeté dans l'espace tend à reproduire son mouvement à l'infini »

Même si ces entreprises voient le danger et veulent changer elles sont incapables de le faire. Elles font les choses d’une certaine façon depuis si longtemps que la force nécessaire pour amorcer un mouvement inverse est trop importante d’où leur état d’inertie.

En outre, cet état d’inertie les rend d’autant plus vulnérables qu’en étant pratiquement arrêtés l’accélération se fait plus lentement qu’un concurrent qui est, lui, en mouvement.

C’est ce que je me tue à expliquer à mon plus vieux qui est défenseur au hockey. Un bon défenseur doit toujours être en mouvement, jamais arrêté car si l’attaquant de l’autre équipe prend possession de la rondelle, fonce vers la zone adverse et que le défenseur est statique, l’attaquant le dépassera bien avant qu’il ne s’aperçoive de ce qui lui arrive.

Il en va de même avec les organisations. Une entreprise qui s’endort et adopte une routine confortable ne pourra déployer l’énergie nécessaire afin de modifier sa trajectoire lorsque se sera nécessaire.

La deuxième explication tire sa source du paradoxe d’Icare et des pathologies organisationnelles. Certaines grandes bannières se croient invincibles à tel point que l’analyse de l’environnement externe leur semble non-pertinente. Leur modèle d’affaires est le meilleur et même si les signaux sont omniprésents l’organisation ne s’en préoccupe pas, tout affairée qu’elle est à se convaincre qu’elle est assez forte pour dicter au marché ce dont il a besoin. (GM??)

Peut être suis-je dans l’erreur mais, en tout cas, pour l’heure, le stationnement de l’épicerie initiale me semble bien vide…….

Qu’en pensez-vous?

lundi 13 avril 2009

Suggestions de lecture semaine du 13 avril 2009.

Trop mangé de chocolat?

Pour ma part j’ai été raisonnable…quoique ces grains de café enrobés de chocolat noir….mmmm….enfin…passons…;)

Donc un beau week-end en famille dont une petite visite au LaserQuest avec l’équipe de hockey du plus vieux. Ce fut très très plaisant sur le coup mais le mal de cuisses le lendemain….ayoye! Le “pousseux de crayon” que je suis n’est vraiment pas en forme……c’est que c’est agile des petits hockeyeurs avec un fusil laser.

Pendant que je repose mes muscles endoloris c’est le temps de reprendre le collier avec un cours intensif au MBA, à moins que la grève des professeurs ne change la donne. Vous croyez que c’est possible, au Québec, de faire des études postsecondaire sans subir ou faire la grève? Pendant que vous réfléchissez à cette épineuse question, laissez-moi vous proposer quelques lectures intéressantes.

Débutons avec un billet complet sur la gestion en période de crise. Disons simplement que dans ce seul billet il y a matière à en développer plusieurs autres!

À méditer…..

On a en souvent parlé mais on a en jamais assez parlé.

Adéquation avec ses valeurs, voilà la trame de fond de cet article qui décrit les dix commandement du leadership authentique.

On en a que pour les réseaux sociaux, les communautés virtuelles et par extension, combien d’articles vantant les mérites de l’internet pour recruter ou inversement pour dénicher un nouvel emploi. L’internet est un in-con-tour-na-ble. C’est vrai, mais il est d’autant plus vrai qu’il importe aussi d’en mesurer l’efficacité.

En terminant, question de bien faire le tour de la question et pour vous prouver que, sur ce blogue, il y a de l’espace pour tous les points de vue un exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière de dotation. ;)

Bonne semaine!

vendredi 10 avril 2009

L’innovation selon Cascades.

Cascades

En effectuant ma veille habituelle sur les dernières parutions dans le monde de la gestion, je suis tombé sur un article tiré de la revue Pulp & Paper International (PPI) d’avril 2009. On y publie un texte d’Alain Lemaire Président de Cascades qui se trouve en fait à être un extrait d’un texte préparé pour un symposium qui eut lieu en 2008.

Ce qui a attiré mon attention c’est la façon dont M. Lemaire présente l’innovation chez Cascades. Voyons un peu de quoi il retourne.

Tout d’abord, l’innovation est ancrée à même les valeurs fondamentales de l’organisation. Se sont d’ailleurs ces valeurs qui ont permis à Cascades de se démarquer par rapport à ses compétiteurs et ce, depuis la fondation de la compagnie en 1964.

Pourquoi innover? Parce que les stratégies classiques ne permettent que difficilement de développer de nouveaux marchés. Pour y arriver il importe donc d’innover afin de se constituer un avantage concurrentiel durable. Mais il ne s’agit pas seulement de vouloir innover pour réussir à le faire. C’est l’organisation en entier qui doit être repensée afin que l’innovation puisse vivre et être un moteur stratégique. Pour obtenir ce résultat Cascades utilise un “Innovation Management System” qui se décline en quatre étapes.

  1. Génération et élimination des idées en fonction d’un processus établi;
  2. Sélection des projets en fonction de la stratégie;
  3. Développement et innovation;
  4. Commercialisation

Autre point intéressant soulevé par M. Lemaire est le fait qu’il affirme que le cycle d’innovation est exponentiel ce qui crée une spirale renforçant le processus d'innovation et la culture d’amélioration. Les projets se développent de plus en plus vite! De plus, bien qu’au départ l’innovation touchait des produits, maintenant elle touche beaucoup les processus.

Personnellement je trouve le discours de Cascades très intéressant sur plusieurs points. La culture d’amélioration continue et d’innovation, les valeurs organisationnelles, la capacité de se constituer un avantage concurrentiel durable, la mobilisation des ressources humaines travaillant dans un environnement aussi stimulant sans oublier l’orientation résolument verte de l’entreprise à la base même de sa philosophie d’innovation.

Voilà, je crois, un bien beau programme pour quiconque s’intéresse de près au domaine de la gestion!

mercredi 8 avril 2009

Doit-on abolir les machines à café au bureau?

gossip

Pour une majorité de gestionnaires, les rumeurs représentent une externalité négative inhérente à la vie de bureau. Présente à même l’ADN du tissu social de l’organisation, les rumeurs sont organiques et créent du bruit et de l’interférence face aux efforts officiels de communication.

Au début de ma carrière comme manager je considérais les rumeurs comme l’ennemi numéro un, le criminel que je devais traquer, enrayer, annihiler. Mon manque d’expérience me faisant croire que j’arriverais à dompter la bête. J’étais le boss et, de ce fait, c’est mon message qui devait vivre dans l’organisation! Je déployais maints efforts afin d’enrayer ce vice organisationnel. Voyant que je n’y arrivais pas, je pestais contre la nature humaine. Pourquoi tant de gens prennent plaisir à nourrir « les discussions de cuisines »? Pourquoi est-ce si difficile d’évaluer les différents points de vue avant de se faire une opinion? Pourquoi les gens ne discutent pas directement avec le principal intéressé plutôt que de faire des suppositions, des hypothèses des projections plus fausses les unes que les autres? Pourquoi le «second guessing» existe-t-il?

Pourquoi?

Pourquoi?

Mais au fond, la vraie question à se poser c’est plutôt pourquoi vouloir savoir pourquoi? Bien qu’il soit intéressant de discuter de ces questions entres amis le week-end autour d’une bonne bière importée, c’est plutôt, d’un point de vue managérial, l’image de Don Quichotte affrontant les moulins qui me vient à l’esprit.

Avec l’expérience vient la sagesse et avec la sagesse vient la sérénité… ..enfin….ça viendra….il paraît.

Blague à part, avec le temps j’ai fini par accepter que la rumeur fasse partie de mon quotidien. Non seulement je ne suis pas en mesure de l’enrayer mais au surplus j’aime maintenant la sentir près de moi.

La rumeur est un formidable outil de gestion en ce sens qu’elle permet de recueillir énormément d’informations sur l’entreprise. Par exemple, en y étant attentif vous pourrez mieux comprendre :

  • Comment fonctionne les réseaux informels dans votre organisation;
  • Qui a du pouvoir? Du leadership?
  • Quels sont les préoccupations des membres de votre équipe?
  • Quels sont leurs attentes?
  • Quels sont les mythes, préjugés, symboles, légendes qui circulent dans votre organisation;
  • Quel est l’efficacité de votre communication sur différents sujets,
  • Etc.

La liste pourrait être longue.

En fonction de ces informations vous serez en mesure de réajuster votre diagnostic organisationnel et modifier vos pratiques de gestion en conséquence. En outre, vous serez plus à même de communiquer adéquatement et d’adapter le tir rapidement si la situation l’exige.

La rumeur est votre alliée, elle vous parle, écoutez-là!

N’essayez pas de l’enrayer mais par contre, assurez-vous qu’elle se déploie dans un cadre qui soit acceptable aux vues des valeurs de votre firme.

Vous verrez, vous ne pourrez plus vous en passer! ;)

Image: Flickr

Yipee!

google

Question de partager ma joie avec vous, je suis heureux de vous annoncer que Le Gestionnaire Borg a maintenant un PageRank(PR) de 4! Le PageRank n’est pas la fin du monde en soi mais il est un indicateur comme un autre permettant de constater que Le Gestionnaire Borg s’affirme de plus en plus comme une référence.

Vous êtes de plus en plus nombreux à venir me visiter et je vous en remercie, sans vous ce blogue n’aurait pas sa raison d’être.

N’hésitez pas à commenter les billets car c’est via vos différentes interventions et vos points de vue que le blogue prend tout son intérêt.

Merci encore et n’hésitez pas à me faire part de vos suggestions d’améliorations ou encore me faire part  des sujets que vous aimeriez que je traite, il me fera grand plaisir d’en tenir compte.

Vous pouvez me contacter à: gestionnaire.borg@sympatico.ca

Au plaisir d’avoir de vos nouvelles et merci encore d’être là!

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dimanche 5 avril 2009

Suggestions de lecture semaine du 6 avril 2009.

C’est toujours étrange que de récupérer du temps lorsque l’on est habitué à mener plusieurs projets de front. J’ai toujours quatre enfants, un blogue et un emploi plus qu’à plein temps mais j’ai l’impression d’avoir du temps! C’est que je suis entre deux modules au MBA et même si j’ai débuté le travail final requis par le programme, j’ai le temps de jouer avec les enfants, reprendre mon retard sur mes enregistrements télévisuels et jouer à Civilization Revolution. Haaaa….la belle vie! ;)……Sans oublier de passer du temps avec ma charmante conjointe…Ahem….(J’ai failli causer un incident diplomatique)….;)

Étrangement c’est aussi plus calme du coté des billets sur la gestion…..une sélection écourtée donc, il y a des semaines comme ça!

Débutons par une suggestion en lien avec mon dernier billet, je vous suggère cet article qui traite, plus en profondeur, du type de rémunération requis afin d’assurer l’alignement stratégique et la pérennité de l’organisation.

Qu’est-ce que l’externalisation? Quand est-il opportun d’y recourir? De quelle façon? Autant de questions qui sont fréquemment posées et auxquelles vous trouverez réponse en lisant cet excellent texte faisant le tour de la question.

On discute souvent leadership dans les cours de gestion et dans les revues d’affaires mais force est d’admettre que l’élection d’Obama nous oblige à réévaluer et actualiser le concept.

Merci à Nicolas Racine de m’avoir pointé ce vidéo sur les dernières techniques de motivation des employés. ;)

Bonne lecture!

vendredi 3 avril 2009

Le FASB cède au lobby des banques américaines.

FASB

Les pratiques comptables sont, pour certains, un sujet aussi palpitant que l’étude des holoprotéines. Par contre, elles constituent un rouage extrêmement important de notre système économique. Des pratiques comptables rigoureuses et partagées permettent d’obtenir la meilleure représentation possible de la santé financière des entreprises procurant aux investisseurs les données nécessaires afin d’évaluer adéquatement le risque et le potentiel de rendement des différentes options d’investissement.

Au cours des dernières années, certaines normes comptables floues et facilement contournables pavèrent la voie à des abus. Ces abus prirent la forme de pratiques comptables «imaginatives» qui avaient pour objectif de gonfler artificiellement les profits des entreprises à court terme afin de présenter une image trompeuse de la santé financière réelle des organisations. Ces profits gonflés à l’hélium permirent, au passage, le versement de primes au rendement faramineuses ainsi que le paiement de stocks-options.

C’est ce type de rémunération, (stocks-options) qui créa de sérieux incitatifs à gérer les organisations avec une logique courtermiste. Afin d’y arriver, certains n’hésitèrent par à utiliser des moyens illégaux ce qui est évidemment condamnable mais ce fut, heureusement la grande minorité. Par contre, de nombreux dirigeants utilisèrent des pratiques comptables douteuses, à la limite des règles légales et éthiques afin de gonfler artificiellement les profits, jetant de ce fait, un écran de fumée sur la situation financière réelle des entreprises.

Signe que ce problème est important et répandu,  Stiglitz, dans son volume intitulé, «Quand le capitalisme perd la tête», traite abondamment de la question et particulièrement au chapitre 5 qui a pour titre: «Comptabilité: l’imagination au pouvoir».

Plusieurs des plus importants scandales des dernières années sont le fait de pratiques comptables douteuses, pensons à Enron, WorldCom et cie.

Après ces événements, un large consensus semblait se dégager à l’effet qu’il importait, plus que jamais, de réformer la comptabilité pour s’assurer que les normes comptables permettent aux investisseurs de juger adéquatement de la santé financière des entreprises et particulièrement des institutions financières. Au cours des dernières années, ces entreprises demandèrent aux gouvernements de ne pas règlementer leur industrie. Faites-nous confiance demandèrent-elles….avec les conséquences que l’on connaît.

Entendons-nous, je ne suis pas un grand apôtre de l’interventionnisme de l’État. C’est pourquoi je considère que l’application de normes comptables rigoureuses et efficaces permet au marché de fonctionner correctement. L’asymétrie de l’information et l’information erronée tuent les mécanismes du marché et le rendent dysfonctionnel. La comptabilité imaginative favorise ces disfonctionnement, c’est pourquoi il importe d’appliquer les meilleures pratiques comptables possibles.

Je croyais que les événements récents avaient démontré, hors de tout doute, la pertinence de cette position.

Je croyais que nous avions appris…..au moins…..pour les prochains mois.

Mais la nature humaine a cette fascinante capacité de répéter constamment les mêmes erreurs.

La preuve.

Et on ose affirmer que grâce à cette mesure le risque de voir des banques américaines s’effondrer est écarté.

C’est n’importe quoi.

Tout d’abord, attardons-nous au début de la nouvelle:

«Sous une pression politique intense, l'association professionnelle en charge de la standardisation des normes comptables aux Etat-Unis, le Financial Accounting Standards Board (FASB), a approuvé une modification de la règle dite de «mark-to-market», qui oblige les institutions financières à évaluer leurs actifs à leur valeur de marché.»

Les termes «pression politique intense» et FASB NE VONT PAS ENSEMBLE.

Les normes comptables ne doivent pas être influencées par la politique, elles doivent être élaborées en fonction de l’atteinte de l’objectif premier de la comptabilité soit de préparer une image la plus juste possible de la réelle situation financière des entreprises.

Point.

Cet assouplissement ne fera que jeter un écran de fumée sur la situation financière réelle des banques. Les actifs toxiques, agglutinés dans le bilan de ces banques ne sera pas plus sain parce que les banques pourront «jouer» avec la norme comptable. Vous n’êtes pas plus riche parce que vous pensez que votre maison vaut 500 000$ alors qu’elle en vaut réellement 300 000$ sur le marché!

Tout ça n’est qu’un leurre.

De plus, comment voulez-vous comparer financièrement les différentes banques entres-elles si leurs méthodes d’évaluation de ces actifs toxiques diffèrent? Aussi bien comparer des pommes avec des kiwis!

C’est décevant. Décevant de voir qu’un puissant lobby vienne à bout du gros bon sens. Décevant de voir que finalement, nous n’apprenons que rarement de nos erreurs. Décevant de voir que certains analystes se réjouissent de cette mesure.

Sérieusement, arrêtons de mettre de l’énergie à embellir la réalité. La rouille finira, de toute façon, par retraverser cette mince couche de nouvelle peinture.

Est-il possible de regarder la situation bien en face et de prendre actions sur les problèmes réels même si ça paraîtra moins beau sur les résultats du prochain trimestre?

Selon moi, les banques qui s’en sortiront seront celles qui joueront la carte de la transparence, du courage managérial, de l’honnêteté et qui s’attaqueront aux problèmes réels tout en donnant l’heure juste aux différentes parties prenantes.

Celles qui se joueront de l’intelligence des investisseurs, des clients et du public devront en assumer les conséquences. Je crois que la récréation des pratiques douteuses a assez duré.