dimanche 30 novembre 2008

Dix pratiques gagnantes pour mobiliser les membres de votre équipe lors d’une crise (1).

gagnant Soyons francs, depuis quelques temps je vous sens inquiets. Lorsque je consulte les statistiques de fréquentations de ce blogue, les critères de recherche les plus fréquents ont trait à la gestion des ressources humaines en période de crise.

Je comprends fort bien vos préoccupations. La performance des ressources humaines étant si intimement liée à la performance organisationnelle, quoi de plus naturel que de s’assurer que les membres de votre équipe demeurent mobilisés malgré un contexte difficile et insécurisant.

Afin de vous aider dans cette tâche je vous propose mon TOP 10 des pratiques gagnantes afin de mobiliser vos employés lors d’une période de crise.

Vous trouverez dans le présent billet les cinq premières pratiques, les cinq dernières seront publiées mardi prochain.

1- Identifiez les variables critiques.

Quelles sont les variables critiques permettant de mesurer ce qui vous préoccupe? Est-ce la mobilisation, la motivation, l’humeur, la satisfaction de vos troupe qui vous inquiète?

Une fois le choix de ce que vous voulez mesurer fait, il suffit de déterminer les variables à suivre. À titre d’exemple vous pourriez choisir de mesure le taux de roulement, l’absentéisme ou les écarts de performance. La seule limite est votre imagination.

 

2- Fixez des objectifs en lien avec ces variables.

Vous connaissez maintenant vos variables critiques, il est temps de fixer des objectifs de performance pour chacune de ces variables. L’important est de déterminer un objectif qui soit SMART.

 

3- Mesurez-les périodiquement!

Un de mes professeurs nous apprenait que:

«la variation est l’ennemie de le mesure mais elle est l’amie de celui qui désire l’améliorer.»

Que dire de plus?

 

4-Créez des symboles afin de faire vivre votre mission, votre vision et vos valeurs organisationnelles.

L’un des risques lors d’une crise est que l’organisation et les humains qui la composent perdent leurs repères. Dans ce contexte il est donc important de se regrouper autour de la mission et des valeurs de l’organisation.

Votre énoncé de mission a été élaboré lors d’un super colloque puis rangé dans le fond de la filière #13?

Si c’est le cas, il est grand temps de la ressortir. Regroupez votre équipe autour de la vision que vous vous êtes donnée. Créez du sens au sein de votre organisation.

Rien de mieux qu’un bon capitaine dans la tempête et quelle joie que d’apercevoir un phare aussi lointain soit-il.

 

5- Reclarifiez les rôles des membres de votre équipe et vos attentes envers eux.

Chaque joueur de l’équipe doit bien connaître son rôle et les attentes de l’organisation.

C’est vrai en contexte normal mais encore plus en période de crise. Pour s’en sortir, chacun doit remplir le rôle qui lui est dévolu mais si vous ne le communiquez pas, comment peuvent-ils le connaitre?

Si cette activité n’est pas bien réalisée vous perdrez la cohésion de votre équipe et quoi de plus important que la cohésion en période trouble?

La suite, mardi, avec en prime une onzième pratique que nous baptiserons 10+1.

vendredi 28 novembre 2008

La sociale-démocratie de………...droite.

santé J’aurais pu inclure ce billet dans ma série «Tranche de bureau» mais après mûre réflexion j’ai eu envie de traiter de ce sujet dans un cadre plus large.

Le point de départ provient d’une discussion anodine avec un collègue de bureau sur l’heure du lunch. Celui-ci me faisait part de ses ennuis de santé en m’informant, au passage, qu’il devra subir une intervention chirurgicale. Par contre, le système de santé québécois étant ce qu’il est, il ne connaît pas la date de l’opération puisqu’il est présentement sur une liste d’attente. Puis, bombant le torse, il me dit qu’il est chanceux dans sa malchance car connaissant la personne qui prend les rendez-vous pour le médecin il a pu être inscrit plus haut dans la liste?!

Le problème, c’est que depuis un mois, cela fait au moins cinq personnes qui me raconte à peu près la même histoire. Des fois on connaît le médecin, des fois une infirmière, une autre fois c’est le directeur du service mais ce qui est constant c’est que l’on a obtenu un passe-droit.

Au surplus, le premier cas dont je vous faisais mention n’a pu, finalement, être opéré à la date prévue. Pourquoi? Tout simplement parce que le médecin a, semble-t-il, été dans l’obligation de prioriser certains patients pour qui le délai médicalement acceptable était dépassé.  Oupssss….

Je vous parle des listes d’attentes en vue d’interventions chirurgicales mais je pourrais appliquer la même argumentation relativement aux listes d’attente en vue d’obtenir une place en garderie. N’importe qui gravitant de près ou de loin des CPE sait fort bien que la gestion des listes d’attente dans ce domaine est plus qu’approximative. Réseau de contacts, statut social, âge de l’enfant, comportement de l’enfant, autant de critères permettant de classer le rang des enfants dans la liste.

Vous ne me croyez pas?

Vous voulez un autre exemple?

Prenons le cas des pédiatres. Essayez de trouver un pédiatre qui accepte de prendre votre enfant dans sa clientèle juste pour voir. Bonne chance! Tout comme pour les médecins de famille, il y a pénurie en la matière. Une chance que le taux de natalité est bas au Québec car je ne sais pas comment on y arriverait…. Bref.

Ma conjointe ayant rencontrée un pédiatre qu’elle trouvait compétent et sympathique désirait dorénavant qu’il puisse suivre nos enfants. On s’enquiert donc auprès du personnel médical de la réputation dudit pédiatre. Irréprochable, compétent et très apprécié. Parfait!

Nous profitons de sa visite pour lui demander s’il acceptait de nouveaux patients. Sa réponse fut que sa clientèle était complète. Par contre, une infirmière nous ayant suggéré d’insister, nous décidâmes de tenter notre chance de nouveau. Voyant notre insistance, le pédiatre fut plus réceptif et finit par accepter. Le problème c’est qu’avant de le faire il nous soumit à une batterie de questions. Combien d’enfants, scolarité des parents, professions de parents, endroit où nous habitons, etc. Même en entrevue de sélection les questions ne sont pas aussi personnelles. Nous venions d’être «sélectionnés»

À tout ceux qui s’opposent avec véhémence à la venue du privé dans le domaine de la santé je vous soumet la réflexion suivante :

L’argumentation à l’encontre du privé tient souvent au fait que, ce faisant, nous diminuerions l’accessibilité aux soins de santé et que nous introduirions des iniquités liées à la condition socio-économique des individus. Dit plus directement, les riches seraient avantagés au détriment des pauvres.

Par contre, en fonction de ce que j’observe, c’est précisément ce qui se produit actuellement, seul le motif de discrimination change.

Au lieu de désavantager les gens avec de plus grands moyens financiers nous favorisons ceux qui ont un meilleur réseau de contacts et de plus grandes habiletés politiques.

Est-ce mieux? Je ne crois pas.

Comprenez-moi bien, mon objectif n’est pas de démontrer la nécessité d’introduire plus de privé dans le système de santé. Mon objectif est plutôt de vous démontrer qu’à vouloir être le plus équitable possible on réalise, dans les faits, complètement le contraire……

mercredi 26 novembre 2008

Results-Only Work Environment (ROWE) ou comment perdre sa cohérence organisationnelle en ayant l’air cool.

ROWE Le domaine de la gestion des ressources humaines n’en est pas à une mode près. La dernière en titre est le ROWE (Results-Only Work Environment). J’ai pris connaissance de ce régime de l’emploi où vous êtes évalués seulement d’après les résultats, via le Journal Les Affaires du 22 au 28 novembre aux pages 14 et 15.

L’idée derrière ce concept est que le rendement du travail n’est plus évalué qu’en fonction des résultats. Ce mode de gestion permettrait de générer des gains de productivité et rendrait les employés plus efficaces.

Se sont Jody Thompson et Cali Ressler, deux anciennes gestionnaires des ressources humaines chez Best Buy qui ont développé ce concept présenté dans leur livre: «Why Work Sucks and How to Fix It».

Voici les principaux principes du ROWE:

    1. «La participation aux réunions est facultative, les employés évaluant eux-mêmes si leur présence est nécessaire.
    2. L’emploi du temps d’un employé ne regarde que celui-ci.
    3. L’équilibre travail-famille est l’affaire de l’employé, pas celle de l’employeur.
    4. Le travail d’un employé est évalué en fonction de ses résultats seulement.
    5. Le service des ressources humaines devient accessoire: le gestionnaire s’adresse directement à l’employé et lui indique clairement ses tâches
    6. Le gestionnaire doit avoir pleinement confiance en ses subalternes.»

Aux premiers abord, un tel mode de gestion est séduisant. Responsabilisation, confiance, liberté, conciliation travail-famille. Et puis, après tout, n’est-ce pas les résultats qui compte?

C’est même difficile de s’y opposer, car ce faisant, on se sent presque coupable de ne pas faire confiance aux employés et d’être un gestionnaire contrôlant.

Mais quand on y pense plus à fond, ce mode de gestion a de grandes limites et il n’est applicable que dans un infime pourcentage d’organisation ou dans quelques services d’une organisation donnée.

Pourquoi?

Tout simplement parce que contrairement à ce qu’affirme Daniel Percival de chez IBM quand il dit que:

«Si la personne obtient les résultats attendus, il n’est guère pertinent de savoir comment elle l’a fait.»

La façon dont on fait les choses, donc les processus, est aussi importante que les résultats que ces processus génèrent. Si vous désirez améliorer vos résultats sur un horizon de moyen/long terme, le «comment» importe autant que le résultat final et ce, dans une majorité d’industries/entreprises.

Je m’explique.

La majorité des entreprises ont une stratégie qui implique un positionnement et le développement d’avantages concurrentiels durables. C’est donc dire que la façon dont vous faites les choses importe si vous désirez bâtir une image et une notoriété en lien avec cet/ces avantages.

Le lien entre stratégie et exécution est à la base même de toute démarche qualité et d’amélioration continue. Comment, alors, faire fi de la façon dont s’exécute la stratégie.

Prenons un exemple concret afin d’illustrer mon propos.

Imaginons une institution financière fictive qui a un positionnement haut de gamme et qui élabore une stratégie de développement des affaires basée sur l’accompagnement des clients tout au long de leur vie financière. Une approche tenant compte des besoins financiers et la réalisation des projets de vie.

Imaginons maintenant un conseiller financier travaillant à cette institution qui effectue son boulot selon les principes du ROWE. Étant maître du «comment» et voulant atteindre ses résultats de vente, il décide de générer des ventes selon une approche axée sur des produits vedettes et en jouant sur la tarification. Fort probablement qu’il pourrait, selon une telle stratégie, atteindre ses résultats.

Par contre, est-ce que cette façon de faire est cohérente avec la stratégie et le positionnement organisationnelle? Bien sûr que non. Est-ce souhaitable? Sûrement pas.

Mes détracteurs pourraient facilement m’indiquer qu’il s’agit simplement d’inclure la stratégie souhaitée à l’intérieur des objectifs fixés afin de contourner ce problème. Le hic, c’est que mon exemple est une simplification extrême d’une réalité complexe pour fin purement pédagogique. Si nous voulions réellement encadrer la prestation de travail afin de conserver la cohérence organisationnelle, l’encadrement serait tel que finalement, se sont les principes même du ROWE qui seraient bafoués.

En outre, à notre époque où les questions environnementales, éthiques, déontologiques, règlementaires et de gouvernance sont si importante comment ne pas se soucier de la façon dont les employés obtiennent leurs résultats? Poser la question c’est y répondre tant les exemples sont légions par les temps qui courent.

Pour les organisations pour qui la qualité est importante, pour qui le lien entre stratégie et exécution est à la base même de leur culture, elles ne trouverons pas, selon moi, dans le ROWE un modèle de gestion des ressources humaines intéressant.

Vous imaginez une entreprise certifiée ISO ne plus se soucier de la façon dont elle obtient ses résultats?

Et vous, qu’en pensez-vous?

lundi 24 novembre 2008

Dure journée pour Larry Smith.

Larry Smith2 Dimanche le 23 novembre 2008 fut une journée très difficile pour Larry Smith, et ce, autant au niveau sportif que du coté des affaires.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Larry Smith la semaine passée, moins d’une semaine avant le match le plus important de l’année soit celui de la Coupe Grey. Lors de cette rencontre, M. Smith nous a entretenu sur les facteurs qui, selon lui, mènent au succès. Je crois qu’il aura besoin de mettre en pratique ce qu’il prêche car la journée d’hier fut loin d’être un succès. Voyons-y de plus près.

Au niveau sportif:

Ce qui apparait évident au premier abord lorsque l’on pense à la journée du 23 novembre est cette défaite crève-cœur des Alouettes en finale de la Coupe Grey. Une autre défaite lors du match ultime, à Montréal de surcroît. Vraiment, c’est difficile à avaler mais s’il n’y avait que ça.

Au niveau de affaires:

Lorsque j’ai eu l’occasion de rencontrer Larry Smith, ce dernier a sollicité l’auditoire afin que nous achetions des billets pour la partie de dimanche. À ce moment, il restait encore des billets à vendre et c’était tout à fait légitime de la part de M. Smith d’espérer faire salle comble au stade olympique.

Ce qu’il ne devait pas savoir à ce moment, c’est que ce faisant, il risquait d’être victime de son succès.

Je m’explique…

Effectivement, ce fut un grand succès quant à l’assistance. Plus de 64 000 personnes assistèrent à la rencontre. Comme vous le savez, j’ai eu la chance d’être présent à ce match et je suis en total désaccord avec l’opinion du journaliste de la Presse canadienne lorsqu’il écrit que:

«Souvent décrié, le Stade olympique a une fois encore fait la démonstration que c'était un amphithéâtre sportif de première classe quand les spectateurs sur place ont le goût de faire la fête.»

S’il voulait écrire une Info Pub sur Montréal se serait parfait mais la vérité est tout autre. Le stade olympique n’est pas du tout adapté à un tel événement. On ne sent absolument pas l’ambiance générale. C’est clair que si les gens festoient dans la section où vous êtes assis vous allez trouver qu’il y a de l’ambiance mais vous n’avez aucunement la perception de ce qui se passe ailleurs dans le stade. Pour ma part, je n’ai jamais senti que nous étions 64 000 et qu’il s’agissait d’une finale.

Le son est pitoyable dans certaines sections du stade. D’où j’étais, j’entendais à peine ce que disait l’annonceur maison.

Voilà pour la bâtisse.

Mais là n’est pas mon sujet principal. Ce dont j’aimerais vous entretenir c’est le risque de ne pas être en mesure de gérer adéquatement un projet lorsque le volume des ventes ou de participants dépasse nos attentes. Dans le langage populaire on dira que la personne ou qu’une organisation est victime de son succès.

Et bien c’est exactement ce qui est arrivé aux Alouettes hier. L’organisation n’a pas été en mesure de gérer cet immense succès au guichet. Je ne sais pas si la faute revient à l’organisation des Alouettes, à la ligue canadienne de football ou à la Régie des installations olympique mais ce fut pitoyable.

Voici la liste des manquements dont j’ai eu connaissance:

  • Lors de notre arrivée via le métro on nous a indiqué de monter l’escalier menant aux installations de la RIO, nous faisant ainsi ressortir à l’extérieur afin d’entrer par une autre porte plutôt que de nous faire entrer via l’endroit habituel. Cette consigne à eu comme effet de créer énormément de confusion dans cette marée humaine. Tout un capharnaüm!
  • Les placiers étaient inexpérimentés et donnaient de mauvaises informations.

  • Les concessions étaient en nombre insuffisant, des files monstrueuses se sont formées très tôt et celles-ci ne se sont résorbées qu’en raison du point suivant.

  • Les concessions se sont retrouvées en rupture de stock pour les hot-dogs et les verres à bière. Lorsque les vendeurs se sont aperçus qu’ils ne pourraient fournir à la demande ils n’ont pas cru bon aviser les clients qui attendaient. Résultat: Les gens n’étaient avisés qu’une fois rendus au bout de la file après….20 minutes d’attente. Un sérieux problème de planification des stocks et de service à la clientèle.

Quant on pense que la moyenne des billets se vendaient à près de 200$ pièce c’est tout à fait inacceptable.

Comme vous le voyez, une mauvaise planification et d’exécution risque de transformer un succès en échec avec toutes les implications qu’un tel échec peut avoir, nous en avons une autre preuve flagrante avec cet exemple.

Le slogan de Mike Trestman l’entraîneur des Alouettes concernant le match de la coupe Grey était: «Everything  matters»

……je suis tellement d’accord avec lui.

vendredi 21 novembre 2008

Un autre petit tour de mon univers blogosphèrique

lecture La fin de semaine est à nos portes. Quel est le menu de votre coté? Pour ma part se sera un week-end totalement sportif. Le plus vieux de mes garçons joue une partie de hockey samedi après-midi tout juste avant que les Canadiens de Montréal ne suspendent au toit du Centre Bell le gilet du meilleur gardien de tout les temps soit le légendaire numéro 33….Patrick Roy. Espérons que la cérémonie n’hypnotise pas les troupiers puisqu’ils auront fort à faire pour disposer des Bruins de Boston qui font flèche de tout bois par les temps qui courent.

Comme si ce n’était pas assez, à peine remis de cette soirée, j’ai l’immense privilège de pouvoir assister à la coupe Grey opposant les Alouettes de Montréal aux Stampeders de Calgary. Tout un match en perspective et quelle fin de semaine de sport!

Mais avant que tout cela ne débute, pourquoi ne pas vous proposer certains billets qui ont attirés mon attention au cours des derniers jours.

Tout d’abord, deux billets de Gérard Roth. J’aime bien cet auteur car il réussi toujours à bien circonscrire les éléments importants de situations complexes:

Comment gérer l’information en période de crise.

Conduite du changement et démarche stratégique.

Pour ceux qui comme moi utilisent énormément les «post-it» lors d’événements Kaizen, Pascal Veilleux de NSISolutions nous propose tout nouvel outil afin de nous simplifier la vie.

Le blogue du Mouvement québécois de la qualité est, pour moi, un incontournable pour quiconque s’intéresse de près ou de loin à la qualité, au design et à l’amélioration continue des processus. L’ensemble des billets sont fort instructifs mais je vous en propose deux plus particulièrement:

Statistiques sur l’implantation ISO dans le monde.

Qualité dans les hôpitaux: l’urgence d’agir.

Si vous vous intéressez à Apple, un billet très instructif de la part de Nelson Dumais:

La part de marché d’Apple en péril?

Finalement, vous voulez surveiller la concurrence?

BON WEEK-END!

mercredi 19 novembre 2008

Canadian Tire l’optimiste, Home Depot le réaliste.

paradoxe Lire l’actualité et comprendre l’actualité sont deux choses distinctes. Cette affirmation est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’informations de nature économique à propos d’entreprises cotées en bourse. Encore plus lorsque cette information provient de la compagnie même ou de personnes qui lui sont apparentée.

Afin d’illustrer mon propos, laissez-moi vous présenter un exemple flagrant d’informations qui laissent, à tout le moins……songeur?

Je vais vous présenter deux nouvelles économiques, apparues sur cyberpresse à moins de trente minutes d’intervalles mardi le 18 novembre 2008 et qui semblent pointer dans deux directions complètement opposées.

Tout d’abord, voyez cet article. On nous informe que les résultats financiers de Home Depot au troisième trimestre de 2008 sont en baisse. La situation économique actuelle affecte durement  le quincailler. Par contre, les résultats sont tout de même supérieurs aux attentes du marché.

L’entreprise explique ses résultats de la façon suivante:

««Étant donné le ralenti continu de l'économie dans les marchés de l'immobilier et du bricolage ainsi que les conditions macroéconomiques négatives», le groupe considère maintenant que les ventes de l'exercice 2008 pourraient baisser de 8%.»

Une fois la lecture de la nouvelle terminée on se dit que tout ça fait plein de sens. Les États-Unis sont frappés plus rapidement que nous par le ralentissement économique. Les problèmes immobiliers et financiers plongent le pays dans une récession. Qui dit récession dit baisse des revenus et donc baisse des dépenses des consommateurs. Par extension les ménages reportent à plus tard certains projets et effectuent moins ou pas de rénovations durant la récession…..….ce qui explique la baisse du bénéfice de Home Depot. C’est logique.

Passons à la nouvelle suivante.

Cette fois-ci, cyberpresse nous présente une nouvelle sur Canadian Tire. En voici l’essentiel:

«Canadian Tire ne craint pas trop la récession, car le détaillant s'attend à une augmentation des travaux de bricolage.

C'est un gros marché pour la chaîne de magasins qui dessert justement les bricoleurs, avec ses produits pour l'auto et la maison.

Non seulement le détaillant compte sur des bricoleurs plus actifs, mais aussi qui devront s'alimenter.»

Comme nous le savons, normalement, le Canada devrait lui aussi entrer en récession, si ce n’est d’ailleurs, déjà fait.

Par contre, les dirigeants de Canadian Tire, semblent croire que contrairement à ce qui se passe pour Home Depot, l’impact de la récession ne sera pas de faire diminuer les projets de bricolage mais plutôt de les augmenter??!!

C’est bien beau de croire que les gens feront plus par eux-mêmes mais normalement, la logique économique nous enseigne plutôt que les gens reporteront ces projets, tout simplement. Évidemment, tout dépend en fait de l’intensité de ladite récession.

Selon-vous, sommes-nous face à deux entreprises avec une lecture complètement différente de l’environnement externe ou bien Canadian Tire essaie de rassurer les investisseurs en portant des lunettes tellement rose qu’un flamand n’y paraitrait même pas?

De deux choses l’une, ou bien la lecture de l’environnement externe est déficiente ou bien c’est la stratégie de communication qui l’est. Dans les deux cas, ce n’est pas positif.

Concernant le fait que les bricoleurs doivent s’alimenter, l’article fait ici référence à la nouvelle stratégie de Canadian Tire relativement à l’extension de la gamme de produits offerts. Pour plus de détails sur ce que j’en pense, c’est par ici.

Deux articles, deux visions complètement différentes.

Conclusion: Ne vous départissez jamais de votre esprit critique lorsque vous êtes à la recherche d’informations, c’est l’un de vos meilleur allié.

lundi 17 novembre 2008

Le prisme du discours

prisme Certains billets naissent à la suite d’un déclencheur tout à fait inattendu. Pour ce billet-ci, il est le fruit d’une conjonction d’événements. En voici la recette: Vous prenez tout d’abord trois jours de cours à l’université, vous ajoutez un débat dans un cours de stratégie sur les différents prismes stratégiques et finalement vous faites mijoter tout doucement en lisant ce billet de Nicolas Racine.

Fort probablement que pris isolément, aucun de ces éléments ne m’aurait inspiré, mais mis en conjonction il en est tout autrement.

Tout d’abord, soyons franc, le billet de mon collègue Nicolas m’a vraiment fait rire. Il a tellement raison quand il dit que:

«Ce qui frappe le néophyte, ce sont les expressions étranges qui pullulent dans le monde du management.»

C’est tout à fait vrai de dire que dans le monde de la gestion, il existe un jargon, des modes et des codes. Il est aussi vrai d’affirmer, que, comme partout ailleurs, ces codes sont quelques fois franchement ridicules, mal utilisés ou encore surutilisés. Je m’inclus dans le club. Mea culpea.

Dans le feu de l’action on ne s’en rend pas trop compte. Mais quand on prend le temps de s’y arrêter, on pouffe de rire.

Par contre, ce jargon a aussi son importance, une importance capitale même.

Ce qui m’amène à vous parler du prisme du discours. Les citations qui suivent proviennent de ce livre aux pages 46 à 50.

«Le prisme du discours considère la stratégie en termes de langage, une ressource utilisée par les managers non seulement pour communiquer, expliquer et déployer la stratégie mais également pour accroître leur influence, leur pouvoir et leur légitimité en tant que stratège».

«En d’autres termes, les managers s’appuient sur les concepts stratégiques et sur leur logique apparente pour convaincre leurs collaborateurs, leurs collègues ou leurs supérieurs.»

«Le discours fait alors partie intégrante de la culture,: implicite, difficile à expliciter, autoalimenté, difficile à contester où à réformer, il influe très fortement sur les comportements»

C’est donc tout à fait normal qu’un certain discours émerge de la culture managériale. Ce jargon commun permet de créer une légitimité, une appartenance et une crédibilité au sein du groupe.

Même si un gestionnaire à d’excellentes idées/tactiques/stratégies. S’il est incapable de les communiquer adéquatement et selon les codes culturels de son auditoire, jamais il n’obtiendra la légitimité requise afin d’être en mesure de les mettre en application.

Dans le livre, le prisme du discours réfère à la communication de la stratégie d’entreprise mais je crois que ce concept peut être largement élargie. L’importance de développer un langage commun est primordial afin de communiquer efficacement mais aussi pour développer une culture d’entreprise forte.

Les auteurs du livre mentionnent que les gestionnaires consacrent 75% de leur temps à communiquer, à collecter de l’information ou à persuader leurs interlocuteurs du bien-fondé d’une décision. Quelle preuve indéniable de l’importance de la communication pour un manager.

Posséder le discours stratégique permet aussi de «faire sens», d’amener les collègues et les membres de l’équipe à aligner les stratégies sur les valeurs, la mission et la vision de l’organisation permettant une compréhension claire des raisons motivants l’utilisation d’une stratégie donnée.

Cette compréhension claire devient ainsi le terreau fertile à une mobilisation forte des membres de l’équipe envers les objectifs visées par l’organisation.

En conclusion, il est tout à fait vrai de dire que le jargon/discours utilisé en management est à certains égards hilarant. Mais plus fondamentalement, il est aussi nécessaire puisqu’il contribue à promouvoir le pouvoir, l’identité et la légitimité du manager.

De toute façon, quoi de mieux que de s’amuser en travaillant! ;)

Pour discussion: Le prisme du discours est un concept contesté en stratégie. Il s’ajoute aux prismes de la méthode, de l’expérience et de la complexité. Bien qu’il soit peu contestable que la communication soit importante dans le domaine de la gestion croyez-vous que le prisme du discours soit pertinent en tant que définition même de la stratégie?

samedi 15 novembre 2008

Un bilan, un projet et une invitation pour…..VOUS!

communication Si vous le voulez bien, profitons de la fin de semaine pour faire un brin de jasette. Ce blogue a maintenant cinq mois d’existence. Déjà! Loin de moi l’idée de paraître vantard mais je dois avouer que je suis assez satisfait du résultat compte tenu du contexte. Partant de zéro, j’ai, jour après jour, appris énormément sur les différents aspects liés au fait de rédiger un blogue.  À cet égard, je tiens à remercier tout particulièrement The financial blogger, qui m’a été d’une aide inestimable dans la compréhension de ce formidable univers. Je puis maintenant m’adonner à une activité qui m’apporte beaucoup de satisfaction en me permettant de concilier plusieurs de mes passions soit l’écriture, la gestion, l’informatique et la communication.

J’ai eu peur, au départ, de ne pas être en mesure de soutenir le rythme. Ayant un travail à plein temps, des études au programme de MBA et surtout quatre enfants que j’adore, le niveau de risque était assez élevé d’obtenir un blogue mort-né. Mais j’ai maintenant la piqûre. Je dors moins, mais bon…..;) J’espère que vous avez autant de plaisir à me lire que moi j’ai à faire vivre le blogue.

Après cinq mois, je puis constater, grâce aux statistiques de fréquentations que vous êtes de plus en plus nombreux à venir me visiter. Je tiens sincèrement à vous en remercier.

Pour la suite des choses, ce que j’aimerais le plus améliorer c’est que nous puissions dialoguer davantage. Mon ambition est que ce blogue puisse devenir un rendez-vous incontournable pour toute personne s’intéressant de près ou de loin à la gestion. Un rendez-vous afin d’y puiser de l’information, certes, mais surtout, un espace où nous pourrions échanger sur différentes problématiques.

À analyser mes statistiques d’achalandage je vois bien que certains sujets vous tiennent vraiment à cœur. En tant que gestionnaire nous sommes bien souvent «lonely at the top». Échanger avec d’autres est une opportunité de ressourcement inestimable. Particulièrement si vous avez la chance de le faire avec des individus qui interviennent dans des domaines diversifiés.

En innovation on cherche à penser à l’extérieur de la boîte, «Think out of the box», pour reprendre une expression anglophone. La confrontation de différentes opinions sur un sujet donné contribue grandement à y arriver en nous faisant voir un angle différent d’une même situation et en confrontant nos positions naturelles.

J’aimerais donc que vous ne vous gêniez pas à interagir davantage afin de créer des discussions propices au développement d’idées innovatrices qui seront, au final, aussi bénéfiques pour moi que pour vous.

Bref, ne me laissez pas monologuer, votre apport est primordial.

À cet égard, je suis particulièrement inspiré par mon confrère Nicolas Racine du blogue La Plaine qui obtient toujours plusieurs commentaires suite à ses billets. Il a su créer un environnement et une communauté de lecteurs propices à de tels échanges. J’en profite pour l’en féliciter, c’est donc mon modèle en la matière.

Voici ce que je vous propose afin de stimuler les échanges:

  • N’hésitez pas à commenter, commenter et commenter, surtout si vous êtes en désaccord avec moi.
  • Si vous avez des commentaires, suggestions ou autre à formuler afin d’améliorer ce blogue n’hésitez surtout pas à m’en faire part.
  • Contactez-moi si vous désirez que j’aborde un sujet en particulier qui touche mes champs d’intérêts. Dans la mesure du possible, il me fera plaisir d’accéder à votre demande. Pour ce faire, utilisez le lien «contactez-moi» en haut à droite sur la page d’accueil du blogue.
  • Il vous est aussi possible de soumettre une problématique de gestion via mon courriel. Il me fera plaisir d’y faire plancher la communauté de lecteurs de cet espace virtuel.
  • Finalement, je vous invite à vous intégrer à la communauté en vous inscrivant au collectif Borg sous le lien «devenir abonné fidèle de ce blog». Ainsi je pourrai créer une petite communauté d’intérêts afin de réaliser les échanges visés par les point précédents et mettre en relation mes différents lecteurs. Une belle façon de réseauter.

Suite à mes recherches, je me rends compte qu’il y a peu de blogue indépendant en français qui traitent de gestion/management. Si vous avez des liens intéressants à me proposer à cet égard, je suis preneur.

Pour ma part, je vise à ce que cet espace devienne un forum incontournable pour les gestionnaires désirant échanger et ce, peu importe l’industrie ou le niveau hiérarchique de même que les étudiants ou toute personne intéressée par ce fascinant domaine.

En espérant que vous serez nombreux à répondre à cette invitation, j’en profite, une dernière fois pour vous remercier de visiter espace. Au plaisir de vous y retrouver et de pouvoir échanger avec vous.

jeudi 13 novembre 2008

Votre organisation est-elle un leader vert?

recyclage Cette semaine j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence diffusée par Steven Guilbeault portant sur l’environnement et le développement durable.

Je dois l’avouer, j’ai été très impressionné par M. Guilbeault. J’ai apprécié son calme, sa maturité et son sens de la responsabilisation collective. Je dois m’en confesser, je m’attendais à un discours plus revendicateur, plus engagé, plus, comment dire…….accusateur. Je me suis royalement trompé, et c’est tant mieux! À force de voir des clips rapides aux bulletins de nouvelles on se forge, consciemment ou non une opinion sur certaines personnalités publiques, fondée sur quoi en fait? Une connaissance, ma foi, fort superficielle. L’expérience de cette semaine me l’a vivement rappelé.

Pour moi, M. Guilbeault, ancien de GreenPeace, défendait à n’en pas douter, une cause noble, mais de la mauvaise façon. J’ai associé M. Guilbeault à certaines actions de Greenpeace que je désapprouvaient à l’époque. Il a tout simplement été victime d’un très mauvais effet de halo généré par mon inconscient. Heureusement, ce que j’ai vu cette semaine est tout autre.

L’assistance étant composé majoritairement de gens issus du milieu  des affaires le ton utilisé par le conférencier était parfaitement adapté à l’auditoire. Posé et calme, M. Guilbeault à commencé par nous présenter certaines définitions et certains faits relativement au développement durable, au réchauffement de la planète et à l’efficacité énergétique. Les faits sont pratiquement incontestables. Il y a présentement, un réchauffement de la planète, c’est indéniable. La seule zone où nos pouvons poursuivre le débat c’est sur l’amplitude et la vitesse à laquelle ce réchauffement s’opère.

Par des chiffres, des faits, M. Guilbeault nous a démontré l’importance d’agir mais ce que j’ai le plus apprécié c’est qu’il nous laisse écrire nous-même la conclusion. Pas d’accusation, pas de discours politisé, revanchard, propagandiste. La vérité toute nue, toute simple. Si collectivement, la planète décide d’agir, voici ce qui est possible de faire et les résultats que nous pouvons espérer, si la planète décide de ne pas agir, voici les conséquences possibles en fonction de la vitesse à laquelle le réchauffement s’opérera, point barre.

Je crois que la façon de porter le message est la bonne. Bravo!

Maintenant la partie Gestion/Affaires/Management…..

Un des éléments qui me fait croire que nous sommes très près d’un revirement de situation c’est que d’un point de vue strictement commercial il est présentement très payant de se soucier de développement durable et d’environnement. Ce n’est peut-être pas pour les bonnes raisons me direz-vous mais si cela permet de diminuer nos émanations de CO2…pourquoi pas?

Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés et conscientisés sur ces questions. Ils recherchent des entreprises socialement responsables, il y donc là une tendance qu’il ne faut pas sous-estimer.

De plus, les initiatives prisent par les entreprises afin de diminuer les déchets, d’augmenter l’efficacité énergétique ou autres sont rentables sur le moyen/long terme. Donc, en vous souciant de ces questions vous gagnez en notoriété, vous faites figure de leader en plus de créer de la valeur pour votre organisation.

Qu’attendez-vous?

Pour ma part, nous recyclons, nous n’utilisons que des verres à café recyclable ou préférablement des tasses. Lorsque nous utilisons les services d’un traiteur nous évitons la vaisselle jetable ainsi que tout ce qui contient du styromousse.  Lors de nos déplacements nous encourageons le covoiturage. Tous les produits de nettoyage sont biologiques. Le prochain projet: Le compostage.

Comme gestionnaire, en tant que représentant de citoyens corporatifs nous avons une responsabilité quant au progrès de notre société à prendre le virage vert.

Bien évidemment, tout n’est pas parfait. Même si nous avons posé plusieurs gestes dans le bon sens, bien des choses restent à faire. Il ne faut pas renoncer et poursuivre dans cette voie.

Si vous avez d’autres idées, ne vous gênez à me les soumettre, nous pourrons nous les partager.

Si vous voulez faire plus mais ne savez pas par où commencer, je vous laisse deux adresses internet qui vous serons utiles:

- Équiterre;

- Agence de l’efficacité énergétique du Québec;

 

mardi 11 novembre 2008

L’ajout d’une superstar vous garantie-t-elle une augmentation de performance?

star Le recrutement, la performance organisationnelle et la gestion des talents sont des sujets passionnants, particulièrement en ces périodes troubles.

C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai pris connaissance d’un article paru cet automne dans le MITSloan Management review.

De plus, si vous êtes un amateur de hockey doublé d’un fan des Canadiens de Montréal, l’analogie entre ce billet et la situation actuelle de l’équipe vous intéressera.

L’article, sous la plume de Boris Groysberg, Lex Sant et Robin Abrahams s’intitule: «When ‘Stars’ Migrate, Do They Still Perform Like Stars?»

Tous les gestionnaires, peu importe le domaine d’activité, sont à la recherche de l’employé d’exception, de talent, de l’ultra performant. Pour les besoins de ce billet nous les appellerons les «stars». Pensons à ces Gretzky, Lemieux, Malkin et Crosby si vous êtes amateurs de hockey.

Fait à noter, les auteurs soulignent que pour le 1% des employés les plus performants, ceux-ci offrent 127% de la performance d’un employé «moyen». Intéressant! Pas étonnant qu’on se les arrachent. N’est-ce pas ce que Bob Gainey tente de faire depuis quelques années lorsqu’il parle d’obtenir un joueur d’impact?

Une fois que l’on réussit à embaucher l’un de ces employés d’exception, à fort prix habituellement, la grande question est de savoir si ce nouvel employé saura reproduire le même niveau de performance au sein de notre organisation et si l’organisation le retiendra assez longtemps afin d’obtenir le retour sur investissement souhaité.

À ce chapitre, certains pièges se doivent d’être évités. Tout d’abord, les recherches démontrent que le risque que cette star ne reproduise pas le même niveau de performance est élevé. De plus, il ne faut pas sous-estimer l’effet de la venue de ce nouvel employé au sein de l’équipe. Il n’est pas rare de constater une baisse de productivité et de mobilisation parmi les employés actuels, particulièrement les employés d’expérience. En effet, ceux-ci n’acceptent pas toujours d’être relégués au second rang et ce, autant en terme de prestige que de salaire.

Pour continuer l’analogie avec le hockey on fait référence ici à la fameuse chimie que serait potentiellement brisée avec la venue d’un hypothétique Sundin/Gaborik/Kovalchuk…..

En outre, le simple ajout de talents n’est pas nécessairement un gage de succès, particulièrement sur le court terme. Les exemples sportifs dans ce domaine sont légions, fort «sur papier» mais incapable de concrétiser le tout sur la glace. Pensons aux Rangers de New-York, par exemple et peut-être…je dis bien peut-être, le Canadien édition du centenaire.

C’est donc dire qu’il y a des conditions de succès lors d’un transfert de star puisqu’il existe une variation importante dans les résultats suite à un tel transfert.

Selon l’étude, les éléments à considérer sont les suivants:

1- Plus il existe une interdépendance entre les membres d’une même équipe, plus le transfert risque de ne pas donner les résultats escomptés.

L’idée sous-jacente à cette affirmation est de constater que dans de tels cas, la performance passée de la star est en fait dû à une conjonction de l’apport de l’organisation et des autres membres de l’équipe ainsi que des compétences de ladite star. En conséquence, lors d’un transfert, si la première partie de l’équation est absente, il y a un fort risque d’une baisse de performance.

Certains emplois sont plus touchés que d’autres par cette interdépendance. L’exemple donné dans l’article est très révélateur à cet égard. On compare la position de botteur à celle de receveur de passe dans la NFL. Il est clair que celui qui doit botter le ballon joue beaucoup plus en vase clos que le receveur de passe, qui lui est en constante interdépendance avec tous les autres joueurs de l’unité offensive.

2- Les compétences acquises sont-elle en lien avec les compétences requises afin de supporter un niveau de performance supérieur.

C’est une évidence me direz-vous mais plusieurs organisations tombent dans le piège. J’ai déjà failli succomber moi-même.

Si vous avez besoin d’un quatrième défenseur et que vous recherchez un centre toute étoile vous risquez en fait de ne pas augmenter votre performance d’équipe voire même, de briser la chimie existante.

3- Les compétences requises demandent-elles une connaissance implicite de l’organisation.

Certaines connaissances et/ou compétences ne se retrouvent pas sur le marché externe car elles sont inhérentes à votre organisation. Que se soit en raison de votre propre système de vente, de l’informatique,  de la culture même.

Si ces compétences sont très présentes il est préférable de développer une star à l’interne qui aura été formée en fonction des ces compétences spécifiques.

Il en est de même pour le Canadiens de Montréal. Il est préférable, pour certains postes/positions d’utiliser des joueurs en provenance du club école car au sein des Bulldogs on enseigne aux joueurs le même système de jeu que celui utilisé par le grand club. Les réflexes et le mode de pensée des joueurs issus des Bulldogs représentent des compétences spécifiques à l’organisation. Un joueur provenant d’une autre équipe ne possède pas ces compétences.

En conclusion:

“You bought all the ingredients, you put them in a big bag, you shook it up, and you figured you’d get an instant championship. It must amuse you when people still foolishly write that you have loads of talent. You know you
just have loads of names.”

- T. Kornheiser (Washington Post)

Fort de ces informations je vous souhaite bon succès dans votre recherche d’étoiles!

dimanche 9 novembre 2008

Analyse de l’environnement externe requise.

stratégie Petit billet «hygiénique» en cette fin d’automne.

Si j’écrivais un blogue sur l’automobile je vous recommanderais de faire poser vos pneus d’hiver et de faire vérifier la mécanique de votre véhicule.

Si j’avais un blogue sur les finances personnelles il serait temps de vous recommander d’évaluer la pertinence de cotiser au CELI.

Si le sujet de ce blogue était le domaine de l’assurance je vous entretiendrait sur l’importance, à ce moment-ci de l’année, de faire vérifier votre système de chauffage afin que son fonctionnement soit optimal et que les risques d’incendie soient au minimum.

Mais je rédige un blogue sur le management…..

Alors?

Et bien je crois qu’en ces temps de fortes turbulences il est grand temps de réévaluer la dernière analyse de votre environnement externe.

À moins que vous n’ayez été un extraordinaire devin, les événements récents sur la scène politique, économique, sociale, technologique et juridique ont dû modifier sensiblement les conclusions de votre dernière analyse.

En conséquence, ces changements ont nécessairement un impact sur le plan stratégique qui prévaut actuellement au sein de votre organisation.

Nous vivons actuellement une période faste. Les événements se bousculent. Pour n’en nommer que quelques uns pensons aux nombreuses élections, à la crise financière, à l’imminence d’une récession, aux faillites de piliers de la finance, à la nouvelle loi sur la sollicitation téléphonique, à la listériose, à l’instabilité des prix du pétrole et à la valeur à la baisse du huard.

Afin de réviser adéquatement votre plan stratégique il importe de:

  1. Effectuer une analyse rigoureuse de la situation afin d’en dégager les tendances.
  2. Vérifier si ces tendance représentent des opportunités ou des menaces pour votre entreprise.
  3. Réexaminer les forces et les faiblesses de votre entreprise.
  4. Réévaluer votre stratégie. Il ne s’agit pas ici d’une modification importante de la stratégie initiale mais bien un réalignement en regard de votre nouvelle analyse de l’environnement externe. Il importe ici de distinguer stratégie et tactique.
  5. Réaligner les différents élément de votre système de gestion (ressources humaines, finance, marketing, etc.) sur la stratégie actualisée.

Des modifications importantes à l’environnement externe des entreprises forcent les gestionnaires à actualiser l’analyse plus rapidement que prévue initialement. Ainsi, il vous est possible d’y réagir plus rapidement soit en vous prémunissant à temps d’une nouvelle menace, soit en étant à même de profiter d’une opportunité plus rapidement qu’un concurrent.

Et vous, avez-vous revisité votre plan stratégique dernièrement?

 

vendredi 7 novembre 2008

Petit tour de mon univers blogosphèrique

lecture Le week-end approche, c’est donc le moment idéal afin de vous souligner les différents billets ayant retenus mon attention ces derniers temps.

Tout d’abord, sur le blogue du Perfologue, il vous est possible de télécharger, gratuitement, et ce, au moins jusqu’en décembre l’ebook «Vive la performance» qui traite du management de la performance.

Deuxièmement, afin d’améliorer la productivité des entreprises le Mouvement québécois de la qualité nous présente la méthodologie des 5S:

«Les 5S représentent une méthode de gestion essentiel pour amorcer une démarche qualité, de juste-à-temps ou d’amélioration continue (kaizen). Cet outil de qualité doit être développé en priorité dans les entreprises, avant toute autre démarche. Son nom est tiré des 5 opérations qui vont toutes dans le même sens, soit vers l’amélioration des poste de travail.»

Troisièmement, parlant d’amélioration et en y ajoutant un peu d’actualité cela nous donne un billet intéressant de nsisolution sur l’utilité des outils d’amélioration continue dans un contexte de crise ou de récession. Un billet qui tombe à point.

Quatrièmement, tant qu’à discuter de crise financière regardons de plus près ce que doivent faire les chefs d’entreprises en temps de crise afin de tirer leur épingle du jeu. Pour ce faire, un petit tour du coté du blogue «profession-dirigeant».

Finalement, comme dessert, un billet d’Yves Carignan sur les conflits ou plutôt l’absence de conflit intergénérationnel. Un point de vue assez différent du mien (sur les Y, en tout cas) mais qui contient certains éléments très intéressants du point de vue de la gestion des ressources humaines.

Bonnes lectures!

mercredi 5 novembre 2008

L’université de Soi.

Téluq Si vous êtes un habitué de cet espace virtuel vous savez que, pour moi, la passion, l’introspection et la connaissance de soi sont des éléments fondamentaux sur lesquels il faut compter lorsque vient le temps de prendre des décisions importantes dans notre vie.

L’utilisation de nos talents mène au succès. Le développement de ces talents mène au succès. La passion jumelée au succès mènent bien souvent au bonheur en amplifiant, au passage, le succès.

Je vous ai donc souvent entretenu, de différentes façons, de ces concepts.

Par contre, pour bien des gens, l’introspection n’est pas quelque chose d’innée, de facile à faire. De ce fait, la connaissance de soi est embrouillée et par extension l’identification des passions et des talents demeurent un luxe réservé à quelques privilégiés.

Quel ne fut pas ma surprise de découvrir qu’il existe un programme universitaire de deuxième cycle de 15 crédits permettant aux gens près de la retraite ou en réorientation de carrière de réfléchir sur ces questions et échanger sur le sens de la vie:

«Unique au Québec, ce programme veut répondre plus particulièrement au besoin que les personnes du mitan de la vie (autour de 50 ans) ont de redéfinir leur orientation de vie personnelle ou professionnelle ou encore leurs perspectives de retraite par une démarche de construction du sens de leur vie et d’élaboration d’un projet de vie significatif. La démarche proposée est une démarche d’exploration et de réflexion sur sa vie présente, passée et future, d’un point de vue cognitif, affectif, existentiel, ontologique et spirituel. Elle est alimentée par des lectures théoriques, des ateliers, des séminaires et des travaux réflexifs.»

Le programme est offert par la TÉLUQ et ils sont présentement à constituer de nouveaux groupes:

«Il existe actuellement peu de lieux pour réfléchir au sens de sa vie et échanger sur ce sujet. Un regroupement de trois universités a créé cet espace en lançant, à l’hiver 2004, le programme d'études de 2e cycle Sens et projet de vie (15 crédits).

À la TÉLUQ, nous sommes à constituer deux nouveaux groupes d'étudiants, soit à Montréal et à Québec, pour le trimestre d’hiver 2009. La date limite d’admission et d'inscription est le vendredi 9 janvier 2009.

Nous vous invitons aux rencontres d’information qui se dérouleront en novembre. Ces dernières vous donneront l’occasion de rencontrer l’équipe de professeurs responsables des cours et de discuter avec des étudiants qui ont complété le programme.

Pour obtenir plus de renseignements, veuillez communiquer avec le Service d’accueil et de renseignements, au numéro sans frais suivant : 1 888 843-4333.»

Pour plus de détails vous pouvez consulter le site du programme et/ou le feuillet d’information.

Pour ma part, toute initiative permettant de favoriser la découverte de ses talents, de ses passion et de favoriser le développement de projets de vie doit être souligné.

Ce n’est pas tout le monde qui, pour y arriver, choisira de s’investir dans un programme universitaire, j’en conviens.

Par contre, si ce programme vous intéresse ou si celui-ci pourrait intéresser une de vos connaissances, je vous invite à lui en faire part. La résultante pourrait être l’un des plus beaux cadeaux que vous pourriez lui faire.

C’est en tout cas la grâce que je vous souhaite. ;)

 

lundi 3 novembre 2008

Les déneigeurs font augmenter à eux seul l’inflation au Canada.

déneigeur Je ne vais probablement pas faire pleurer grand monde avec mes problèmes de banlieusard bourgeois mais je vais quand même utiliser ce billet afin de faire une crise de chaise haute toute thérapeutique contre……les déneigeurs!

Le blogue des dessins Drummond présente un bon résumé de la situation qui prévaut actuellement sur le marché si ce n’est que dans mon cas les augmentations de tarifs sont beaucoup plus importantes. Une fourchette variant entre 40% et 67% serait plus juste.

Mais si ce n’était que cela…..

La saison qui s’échelonnait auparavant du 1er novembre au 30 avril est modifiée pour devenir du 15 novembre au 15 avril! C’est vrai qu’avec le réchauffement de la planète on a perdu facilement un mois d’hiver depuis l’an passé. Si je tiens compte de cette réduction du nombre de jour couvert par le contrat l’augmentation frise 100%!!

Mais ce n’est pas tout…..

Certains déneigeurs, pas tous heureusement, ajoutent une clause dans les contrats afin de faire payer un supplément dans l’éventualité où il tomberait plus de 250 cm de neige durant la période du contrat. Par contre, nul trace d’une clause inverse qui me ferait bénéficier d’un crédit s’il tombe moins de 175 cm??!!

Je sais bien que pour les déneigeurs l’hiver 2007-2008 a été désastreux, faisant sortir la machinerie pratiquement à tous les jours et ce, jumelé à l’augmentation du prix de l’essence.

C’est vrai.

Par contre, pour un hiver comme celui-là, combien d’hivers où mes amis me taquinaient parce qu’il ne neigeait pas suffisamment et que je payais pour rien. Pour me défendre, je mentionnais au passage que moi je payais pour avoir la tranquillité d’esprit…NA!…mais là 100% d’augmentation, quand même!

C’est sans compter qu’il se sont tous parlés ces bougres de déneigeurs, faudrait bien que le bureau de la concurrence y jette un œil….

Étant patron et faisant partie du milieu des affaires, je suis assez favorable au libre-marché mais, à l’évidence, dans ce cas-ci les règles les plus élémentaires de concurrence ne semblent pas fonctionner…il s’agit d’un véritable petit oligopole ce qui crée une situation de marché imparfait.

Sous des prétextes tout à fait légitimes, on fait avaler aux consommateurs des augmentations abusives en espérant que la demande pour les déneigeurs soit inélastique.

Ce doit être le cas si je me fie aux nombres de poteaux de déneigeurs qui poussent ces jour-ci dans mon quartier.

Mais comme dans tout bon système économique il y a un point de non-retour et je me suis laissé dire que les vendeurs de souffleuses font des affaires d’or par les temps qui courent. Il y en a même un qui a écrit dans le journal local pour remercier les déneigeurs de leurs excès! Semble-t-il qu’il pourra s’offrir un gros cadeau de noël!

Sur ce, bon hiver!

samedi 1 novembre 2008

Chérie, passe chez Canadian Tire on a plus de pain.

canadian tire Drôle de décision que celle de Canadian Tire à l’effet d’étendre sa gamme de produits en y incluant des produits d’épicerie. En effet:

«En plus des pièces d'automobiles, des pneus et des outils, on pourrait bientôt retrouver sur les tablettes de ses magasins une gamme variée de produits allant du pain, à la pizza congelée en passant par les céréales.»

J’avoue douter très fortement du succès et de la pertinence de cette stratégie. Canadian Tire a toujours été très fort dans le domaine de la quincaillerie en raison, entres autres, de sa capacité à mettre sur le marché de nouveaux outils permettant au castor bricoleur qui sommeil en nous d’être plus efficace.

Pour ma part, j’ai toujours cru que la meilleure façon pour Canadian Tire de gagner des parts de marché était d’améliorer sensiblement son service à la clientèle et offrir aux consommateurs de plus beaux magasins (i.e.: allées plus larges et propreté).

Concernant le deuxième point, l’entreprise a investi beaucoup d’argent afin de moderniser et agrandir et les magasins en plus d’en construire de nouveaux. C’est donc en bonne voie de réussite de ce coté.

Par contre, le service à la clientèle est toujours aussi pitoyable. À tel point, qu’au début de ma carrière je rejetais systématiquement le curriculum vitae d’un candidat ayant travaillé chez Canadian Tire. J’ai tellement observé de gestes de non-qualité chez Canadian Tire que je ne voyais pas comment quelqu’un y ayant travaillé pourrait s’intégrer à une culture qualité.

Donc, en lieu et place d’améliorer le service, Canadian Tire a pris la décision de déborder du rôle traditionnel de quincailler afin d’entrer dans des domaines où la compagnie n’a à peu près pas d’expertise.

Ce changement a débuté avec les services financiers. Canadian Tire est maintenant présent dans ce marché et tente d’y faire sa marque.

La stratégie se poursuit maintenant avec les produits d’épicerie. Il semble, que se soit afin d’attirer une nouvelle clientèle soit…….les femmes.

J’avoue être extrêmement sceptique sur les chances de succès de cette stratégie. L’entreprise s’aventure dans un domaine déjà très concurrentiel où des joueurs majeurs sont présentement en guerre, tentant de s’arracher des centièmes de parts de marché dans un domaine où la marge bénéficiaire est somme toute, très faible.

Je ne suis d’ailleurs pas le seul à douter…..

Admettons que Canadian Tire réussisse son pari et qu’un nombre substantiel de femmes décident dorénavant d’acheter les produits d’épicerie à cet endroit. Croyez-vous sincèrement qu’elles consommeront d’avantage de produits automobiles et de quincailleries pour autant? À mon avis, se serait surprenant.

Peu d’entreprise ont la capacité de jouer sur plusieurs tableaux et avoir du succès tout en conservant une image d’entreprise et un positionnement fort. Mais il y a des exceptions, Costco et Wal-Mart en sont les exemples les plus frappants.

En fait, sous une raison admettons-le peu crédible, je crois plutôt que Canadian Tire tente justement d’offrir tout doucement la même gamme de produits que Costco et Wal-Mart afin de ne pas perdre des clients au profit de ces entreprises.

Sauf que pendant que Canadian Tire tente de rattraper ces joueurs, ceux-ci préparent déjà leur prochain coup d’éclat. À force de vouloir imiter on perd de vue son propre positionnement stratégique et donc son/ses avantage(s) concurrentiel(s).

L’innovation est ce qui diffère Canadian Tire de ses concurrents, espérons pour eux qu’ils ne l’oublieront pas.

Êtes-vous de mon avis?