J’assistais dernièrement à une rencontre entre collègues gestionnaires. Évidemment, ces rencontres sont propices aux échanges, chacun y allant de ses histoires, ses défis, ses enjeux, ses projets, ses problèmes du moment, ses angoisses, ses succès, etc. Bien sûr, certaines situations sont plus complexes, plus problématiques que d’autres. Ainsi en va-t-il de la vie organisationnelle.
Arrive l’heure du dîner et un des participants émit un commentaire à savoir qu’il se trouvait choyé. Il nous avoua qu’à écouter les différents problèmes discutés par les collègues, ces échanges lui faisaient du bien, car il réalisait ainsi sa propre chance, son propre bonheur. Il nous raconta qu’il se trouvait dans une situation où son équipe est mobilisée, les résultats sont au rendez-vous, l’atmosphère est excellente, bref tout allait bien et il appréciait sa situation. Pour rien au monde il n'échangerait sa situation.
Son commentaire m’a fait beaucoup réfléchir, car, pour ma part, les différents sujets abordés avaient eu l’effet totalement contraire. J’y voyais des défis, des opportunités, des problèmes complexes à résoudre, bref, ces échanges me stimulaient et me permettaient d’aller encore plus loin, d’évoluer.
Je ne sais pas si c’est réellement le cas pour mon collègue, mais son commentaire fit surgir la question suivante :
« Serait-il en train de s’installer trop profondément dans sa zone de confort? »
C’est un danger qui nous guette tous. Il est dangereux d’y succomber. Trop confortablement installé dans son fauteuil on en vient à aimer cette zone de confort puis progressivement à, sans trop s'en apercevoir, actionner le pilote automatique. Il est possible que pour un temps, tout aille très bien, mais, inévitablement, il arrivera un moment où l'on se fera dépasser. Le temps de réaliser ce qui vient de se produire et il est déjà trop tard.
Notre zone de confort est, en quelque sorte, notre pire ennemi. C’est une sirène attirante, ses chants sont envoûtants, mais ne vous laissez pas berner par ceux-ci. S’enfoncer dans sa zone de confort c’est renoncer à développer ses compétences, à s’améliorer, à progresser, à devenir meilleur, à confronter ses démons afin d’en sortir grandi.
Je vous propose une liste de cinq symptômes indiquant que vous êtes potentiellement trop bien installé dans votre zone de confort, vous reconnaîtrez-vous? :
1- Vous semblez être sur le pilote automatique.
Êtes-vous installé dans une routine confortable?
2- Votre niveau de stress est très très bas.
Chacun d’entres-nous à sa propre capacité d’adaptation au stress. Un niveau de stress supérieur à sa capacité d’adaptation est néfaste, mais un niveau trop bas est….endormant.
3- Vous n’avez que peu ou pas de problèmes du tout.
Les gens heureux n’ont pas d’histoire et quelques fois c’est du chaos qu’émergent les plus belles opportunités. Notre nature humaine nous pousse à éviter les conflits, la désorganisation, les dysfonctionnements, bref….les problèmes. C’est compréhensible. Par contre, mettez un peu de chaos dans votre vie, vous verrez que vous avancerez plus vite.
4- Vous évitez comme la peste les activités/tâches inconnues.
Vous aimez demeurer en terrain connu et désirez conserver le contrôle. Vous faites beaucoup de : «Been there, done that».
5- Vous évitez les situations qui confrontent vos peurs.
Par exemple, vous n’aimez pas parler en public et vous refusez des mandats ou des postes qui demanderaient de le faire. Ou encore vous refusez de suivre des formations qui demanderaient d’aller au centre-ville de Montréal, car vous avez peur de conduire à cet endroit.
Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, sortez de votre zone de confort, c’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire!
Source de l'image: Trevor Blake
9 commentaires:
Je n'es aucune zone de confort en ce moment c'est justement ce qui me pousse à agir , le chaos est beaucoup présent .
Votre intro me fait penser à une question d'examen que j'ai eu la semaine passée. La question nous demandait ce que nous pensions de l'affirmation suivante : "Si aucun problème ne vient aux oreilles du gestionnaire, cela veut dire qu'il n'y en a pas." Selon moi, cette affirmation est très probablement fausse et cache sûrement un problème de communication dans l'entreprise. Comme vous le dîtes, le gestionnaire peut ignorer les problèmes en les évitant ou encore son attitude n'incite peut-être pas ses subordonnés à lui faire part des problèmes rencontrés.
Comme consultant, comme membre de la génération X et comme 'whistle-blower' expert, je ne me souviens pas d'avoir été dans une quelconque zone de confort. Peut-être au cours de mes études secondaires, c'est vrai, je me suis endormi pendant le cours de physique. :)))
Bien dit, Marie-Claude. J'ai rencontré récemment de jeunes gestionnaires qui 'filtrent' ce qui monte aux patrons afin de ne pas les 'contrarier'. Ce manque de courage est à mon avis dangereux, particulièrement avec dans patrons dans leur 'zone de confort'.
Merci Borg pour ce forum. :)
Tout à fait juste, GB
Mes peurs m'ont toujours bien servi. Au collège, j'avais tellement paniqué à l'idée de parler en public que je me lançais sans réfléchir aussitôt qu'on demandait un volontaire.
Au travail (CSST), les clients en perte de contrôle émotionnel me donnaient de tels cauchemards que j'avais demandé avoir ce type de clientèle.
C'est ainsi que j'ai appris à me connaître, développer des mécanismes de défenses, de bons moyens pour établir de bonnes communications même dans des conditions non favorables.
@Eve-Catherine:
Bon succès dans tes projets et vive le chaos!
@Marie-Claude:
Bonjour,
Tout d'abord je suis bien heureux d'avoir de vos nouvelles.
Il peut s'agir, effectivement, d'un problème de communication ou tout simplement le bon vieux syndrome de l'autruche.
Affirmé qu'il n'y a pas de problème amène inévitablement la question de ce qu'est un problème. Pour ma part, ne pas avoir de problème en est un en soi..(encore cette fameuse théorie du chaos) ..alors...;)
Merci pour votre commentaire!
@Daniel Dutil:
Bonjour!
Long time no see.
Le courage managériale est une valeur qui m'est cher. J'espère que ces jeunes gestionnaires en découvriront les vertus.
Au plaisir!
@Jackss:
Tout de même à contre-courant ce réflexe de plonger vers vos peurs. Habituellement l'instinct de survie nous pousse plutôt à les éviter.
Pourtant, pour avancer, pour progresser il faut, idéalement les affronter. Je serais curieux d'en savoir plus. Pourquoi ne pas les avoir plutôt évitées??
Et pourquoi avoir supprimé votre message à caractère économique? Moi qui avais pris tout ce temps pour préparer une réponse, me voilà prêt et le commentaire a disparu....;)
zone de confort ? J'en rêve parfois, quelques heures, s'il vous plaît ! pour mieux repartir, oui vu mon caractère, je ne risque pas de m'encrouter dedans. Mais quelques heures ? quelques minutes, s'il vous plaît ! je découvre votre blog, y reviendrai de temps en temps
@aieaie:
Bienvenue sur ce blogue!
Ne pas confondre zone de confort et repos bien mérité. héhé. :)
Votre commentaire m'a fait découvrir votre propre blogue. Merci! J'y retournerai aussi.
Au plaisir.
Excellent billet ! Comme je le dis souvent... «Je m'emmerde sans défis. Donnez-moi du stress, de la pression et tout le kit...»
J'aime ça parce que j'apprends. J’apprends aussi à connaître mes limites, mes forces et mes faiblesses.
À bientôt j'espère ... et il faut sortir de sa zone de confort en passant sous Wordpress :P
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