La conciliation travail / famille est un sujet largement couvert ces dernières années. Dans ce contexte, c’est encore plus étonnant de découvrir un texte traitant du sujet avec un regard différent.
C’est pourtant l’agréable découverte que j’ai faite en prenant connaissance du billet de Gaëlle.
L’auteure aborde la question sous l’angle de la temporalité. Temporalité? Qu’est-ce que la temporalité? En fait, c’est un concept que vous connaissez fort bien soit la différence de rythme entre la vie professionnelle et la vie familiale.
«La vie professionnelle réclame de l'efficacité, la vie familiale réclame quant à elle une certaine lenteur.»
Gaëlle mentionne également :
«Passer de l'une à l'autre, de cette temporalité basée essentiellement sur la vitesse et le court terme à une temporalité basée davantage sur la lenteur, la durée et la patience demande beaucoup d'énergie, d'efforts et d'adaptation.
On ne peut pas gérer sa vie familiale comme sa vie professionnelle avec le même tempo. ll faut savoir ralentir, changer de rythme... Car si on exige autant de rapidité, de réactivité, on risque fort de se planter !
Et lorsque l'on court de l'un (vie professionnelle) à l'autre (vie familiale), les bugs peuvent être fréquents...d'où des sentiments possibles de frustration, d'impatience, voire de culpabilité.»
Pour plus de détails, je vous invite à lire le texte de Gaëlle dans son intégralité.
J’ai bien aimé cette façon d’aborder la question, car elle met le doigt sur quelque chose que je vis quotidiennement sans jamais l’avoir nommé et encore moins l’avoir réfléchi, du moins de cette façon.
Bien souvent, le premier réflexe que l’on a c’est de tenter d’isoler au maximum les deux vies. On a tellement entendu parler qu’il fallait laisser les problèmes du bureau au…..bureau. Pour imager le tout, l’un de mes anciens collègues disait toujours :
«On laisse le sac brun sur le perron en arrivant le soir et l’on prend le sac vert. Le lendemain matin, on laisse le sac vert et l’on reprend le sac brun.»
Inversement, lorsque l’on est au travail, on essaie de ne pas se torturer l’esprit avec les «dossiers familiaux» afin de conserver le niveau de concentration requis au travail.
Le deuxième réflexe est de réussir à concilier les objectifs/tâches/responsabilités/obligations de la vie familiale ET de la vie professionnelle, et ce, sans imploser ou pire, exploser.
Le concept de temporalité apporte une dimension supplémentaire dans le sens où il ne s’agit pas simplement de respecter le «mur» entre les deux vies/rôles mais aussi de ne pas agir, interagir de la même façon sans quoi :
«On ne peut pas gérer sa vie familiale comme sa vie professionnelle avec le même tempo. ll faut savoir ralentir, changer de rythme... Car si on exige autant de rapidité, de réactivité, on risque fort de se planter !»
En tant que gestionnaire et père de quatre enfants, l’arrivée à la maison a toujours été pour moi difficile tant la différence entre les deux univers est grande. C’était encore pire lorsque je travaillais tout près de la maison, mes enfants et ma conjointe désirant retrouver un père et un conjoint voyaient entrer subitement un……gestionnaire à la recherche de performance, d’efficacité et de résultats!
L’éloignement de la résidence par rapport au bureau exige, bien sûr, de plus longs déplacements, mais ceux-ci me permettent d’effectuer les ajustements mentaux requis avant d’entrer dans la vie familiale. C’est en tout cas mon expérience personnelle.
Ce que je retiens le plus du billet de Gaëlle c’est que, contrairement à ce que je croyais, ce n’est pas les dossiers du gestionnaire qui doivent demeurer au bureau, mais bien le gestionnaire lui-même.
Source de l'image: valilouve
6 commentaires:
J'ai déjà inscris un commentaire dans l'article de Gaelle. Dans le tien, je vais parler plus de la partie rôles que tu rajoutes.
Avoir tellement de rôles peut devenir frustrant. De mon côté, j'ai 3 enfants. Et j'ai tellement de rêves à accomplir. Je comprends donc très bien ce que tu vis.
J'ai lu il y a environ 3 ans le livre Priorité aux priorités et il parle justement de ça. Il amène 2 points intéressants:
1- Certains rôles peuvent être remis à plus tard (ex.: j'aime travailler le bois, mais je vais garder ça pour mes vieux jours)
2- Certains rôles peuvent être réalisés en même temps (ex.: aller faire des activités physiques avec les enfants)
De mon côté, ça m'a aidé à diminuer les frustrations. C'est loin d'être parfait, mais c'est mieux.
Merci pour cette contribution très intéressante. J'ai beaucoup aimé votre phrase de conclusion ! :-)
Je trouve également votre expression "ajustements mentaux "très juste.
Personnellement, je trouve parfois difficile de passer du tempo de la vie professionnelle au tempo de la vie familiale. Et pourtant, il est important de le faire ! Pour soi et pour ses enfants.
Certaines exigences et qualités demandées dans le cadre professionnel (rapidité, stimulation intellectuelle, changement, adaptation...) sont très différentes de certaines qualités requises dans le cadre familial (patience, routine, repères, stabilité, répétitions...). Cela demande une vraie gymnastique.
Même si, à côté de cela, je suis tout à fait consciente que certaines "comptences" développées dans la sphère professionnelle ou dans la sphère familiale peuvent s'enrichir mutuellement (d'ailleurs, j'avais rédigé un billet sur les parallélismes entre le rôle de manager et celui de parent).
PS : cela me fait plaisir de voir que mon billet rencontre de l'écho, surtout auprès de deux pères de famille ! :-)
Je comprends parfaitement la situation. J'ai moi-même 4 enfants, un mari (une chance), un chien... et mon bureau est à la maison :-( Alors laissez-moi vous dire que ça travaille fort sur mon système parfois!
Mes émotions passent souvent du: Argggh à quoi j'ai pensé d'avoir 4 enfants!! à: Je suis tellement chanceuse d'avoir 4 enfants!!! et au travers de ça il y a : arrggh maudit chien / viens ici mon beau toutou. Il y a également : chéri! pourquoi n'as-tu pas fait à souper!? Et mes ados - pré-ados: ghhheuh!? full yo! Tellement.
Les priorités...parlons-en! Je me sens souvent prises dans un cercle vicieux! Il faut leur donner du temps de qualité à tout ce beau petit monde là!! Et c'est ce que je m'applique à faire...Finalement, au bout du compte, c'est moi qui écope sur mon temps pour moi... (du temps pour moi?!!!? vous êtes malades! j'en ai pas...).
Il y a 10 ans j'ai décidé de travailler pour moi...J'ai décidé de faire ce que j'aimais d'abord. J'adore ce que je fais! Souvent, je dis que j'ai le luxe de choisir mes clients et mes activités professionnelles... mais quand j'y pense, ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité! C'est dans mon travail que je me réalise. C'est dans mon travail que je me ressource en énergie pour arriver à être là pour ma famille. C'est pas toujours facile, mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour y arriver!
Aahhhh ça fait du bien ça à matin de vous partager ça!! :-))
Conclusion:
J'aime...non j'adore mes 4 enfants qui me font vivre toute la gamme d'émotions possibles et inimaginables.
J'ai un mari extraordinaire...sans lui, je n'y arriverais pas!
J'ai un chien...(bon on en fera pas tout un plat...tant qu'elle fait ses besoins dehors ça va!!)
J'aime ma job!
Et après cette petit réflexion, oui, j'ai des frustrations et j'ai souvent l'impression que je n'aurai pas assez d'une vie pour faire tout ce que je voudrais faire.... :-(
Diane ;-)
@Mathieu Laferrière:
Bonjour Mathieu,
Comme je te le mentionnais sur Twitter, je ne savais pas que tu avais trois enfants! Félicitations.
Merci de nous partager tes «trucs» car je suis preneur.
Je fais un essai et on s'en reparle.
@Gaëlle:
Merci d'avoir laissé un message ici, c'est très apprécié. :)
À lire les commentaires, il est évident que la conciliation travail - famille est un combat de tous les instants mais la façon dont vous avez abordé la question apporte des éléments afin de mieux s'en sortir.
Bonne continuation avec votre blogue!
@Diane Nadeau:
Bonjour Diane,
Bien heureux de te retrouver ici.
Bienvenue!
Ton commentaire m'a évidemment fait beaucoup sourire et il reflète probablement ce que la majorité des gens vivent.
Félicitations pour avoir fait le saut afin de faire ce que tu aimes et de suivre tes passions.
Si tu as besoin de réécrire un commentaire «thérapeutique», n'hésite pas à revenir tu es toujours la bienvenue.
Salutations,
Tant la situation professionnelle impose un rythme soutenu rapide etintense, la vie familiale elle comporte un rythme plus lent, rempli de
silences, de rires, joies et de spontanéité.
En tant que travailleur autonome, je trouve parfois difficile de
séparer les deux mondes qui paraissent parfois aux
antipodes. Mon bureau étant à domicile, cela
complique encore plus les choses. Mes heures sont parfois
entremêlées de suivis auprès d'un
client, une brassée de lavage, lecture d'une proposition,
donner le bain à mon enfant, etc. Dans ce
contexte, la conciliation travail/famille prend tout son sens.
Finalement, je crois que cette temporalité
différenciée nous amène à
considérer le temps d'une manière
différente et à tendre vers l'enrichissement de
nos vies.
Alain Blais, Consultant organisationnel
http://www.alainblais.com
@Alain Blais:
Bonjour et bienvenue sur ce blogue!
Commentaire très pertinent puisque mon billet traite de l'importance, pour moi,du trajet en automobile pour créer un clivage entre ma vie professionnelle et personnelle.
En rédigeant cette partie, je me demandait, justement, comment les gens qui ont leur bureau à la maison faisaient pour arriver à créer cette «zone tampon».
J'imagine le défi lorsque tout s'entremêle.
Merci pour votre commentaire.
Au plaisir,
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