Dans sa dernière édition ( du 13 au 19 mars 2010), le Journal Les Affaires nous présente, en page 33, Robert Duguay d'Averna. M. Duguay est directeur du service de marketing et de capital humain. L’article inclut huit façons de fidéliser les employés d’une très petite entreprise en démarrage.
De façon générale, j’aime bien les idées de M. Duguay, car elles s’inspirent d’une vision systémique de l’organisation à laquelle j’adhère. De plus, plusieurs des éléments présentés s’appliquent autant à la petite entreprise qu’aux autres types.
Par contre, je diffère d’opinion sur certains points. J’ai donc reproduit ci-bas, les idées de M. Duguay (en gras) suivi de mes commentaires, le cas échéant.
- Votre réussite auprès de vos employés passe par votre branding. Élaborez vos valeurs d’employeur et assurez-vous qu’elles sont appliquées dans tout ce que vous faites.
Plus facile à dire qu’à faire, mais tellement à la base du succès organisationnel que c’est un incontournable. J’insiste sur le «tout ce que vous faites». Chaque geste, pratique, décision, politique, etc. doit être en cohérence parfaite avec vos valeurs organisationnelles sans quoi vous ouvrez une brèche au cynisme.
- Faites appel aux consultants RH au besoin. Plusieurs programmes gouvernementaux rembourseront une partie de vos frais.
Vrai, mais, selon moi, la modération à bien meilleur goût. Un consultant pourra vous offrir une expertise pointue absente au sein d’une petite entreprise. Par contre, assurez-vous d’obtenir une réelle valeur ajoutée à un coût qui soit raisonnable et compétitif.
- Définissez et propagez votre vision. Elle ne doit pas être confondue avec votre mission.
- Courez les concours. Même si vous ne gagnez pas, le fait d’être finaliste vous apporte de la visibilité et améliore votre réputation auprès de vos employés.
Je diverge d’opinion sur ce point, et ce, particulièrement pour une petite entreprise en démarrage. Pour la majorité des concours, il ne s’agit pas simplement de s’y inscrire et d’attendre le résultat. Chaque concours demande temps et énergie afin de réaliser le cahier de mise en candidature. Il faut faire valoir ses réalisations, etc. Dans certains cas, vous devrez réaliser des audits qui demandent aussi d’y affecter temps et ressources. Il importe de se demander s’il y a une réelle valeur ajoutée à déployer ces efforts et évaluer si ces ressources ne seraient pas mieux investies ailleurs, sur d’autres projets.
En outre, il ne faut pas non plus négliger l’impact, sur le moral des troupes, de subir plusieurs échecs consécutifs.
- Placez les bons employés au bon endroit.
Une gestion efficace des talents est capitale.
- Combinez les fonctions marketing et RH. « Parce que l’employeur doit traiter ses employés comme il veut que ces derniers traitent les clients ».
Bien que je sois tout à fait en accord avec cette affirmation, je suis loin de croire qu’il faille combiner les deux fonctions pour y arriver. Le marketing et les ressources humaines sont deux spécialités tout à fait différentes. Elles ont chacune leur particularités, leurs codes, leurs pratiques, leurs spécialisations.
Le fait de traiter les clients et les employés de la même façon s’inscrit dans les valeurs organisationnelles. Si elles sont fortes et vivantes, elles seront appliquées, et ce, même si la fonction RH est séparée de celle du marketing. C’est le comité de direction qui doit être le chien de garde des valeurs d’entreprises et en dernier lieu, le président.
À mon sens, combiner la fonction RH et le marketing représente plus d’inconvénients que d’avantages.
- Faites des évaluations de performance tous les trois mois. C’est trop lourd? Allégez le processus. Le but est de dialoguer avec l’employé et de rectifier le tir, si nécessaire.
Tout à fait!
- Évitez toute injustice. Le salaire n’est pas un facteur de motivation, cependant une rémunération injuste est un facteur de démotivation.
La grande majorité des études sur la motivation et la rémunération confirme ce fait, on ne le dira jamais assez.
Que pensez-vous des idées de M. Duguay?
3 commentaires:
Totalement d'accord avec votre analyse.
On entend trop peu "traitez vos employés comme vous voulez qu'ils traitent vos clients". Cela s'inscrit bien dans les valeurs et la stratégie de l'entreprise plus que dans la fusion de deux processus différents.
Cela ne nous empêche pas de repenser le processus marketing pour le mettre en phase avec ces valeurs. C'est là qu'on retrouve toute le bienfait d'un bonne analyse des interactions entre processus pour garder toute la cohérence du système.
@Jean Luc BESSONNET:
Bonjour,
Merci pour votre intervention. J'ai d'ailleurs eu plusieurs commentaires allant dans le sens du vôtre sur Twitter.
J'aimerais bien lire les arguments inverses. Je crois que la discussion pourrait être intéressante.
Au plaisir.
C'est intéressant, il ne doit pas aussi oublier la représentation du personnel, la considération des salariés, les rendre fidèles à l'organisation...
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