mardi 25 mai 2010

La peur tue l'innovation

peur du changement

La meilleure façon de ne pas échouer est de ne rien tenter. C’est la phrase qui s’est imposée à mon esprit, à la lecture des conclusions d’une étude des chercheurs Feirong Yuan et de Richard W. Woodman.

(Source : Magazine Premium volume 2, page 12)

Les chercheurs voulaient expliquer les raisons pour lesquelles les employés ne se bousculent pas pour proposer des suggestions d’amélioration/d’innovation. Il conclurent que la raison principale est la peur.

En effet, l’étude montre :

 

« ...qu’un employé, voire un gestionnaire, a plus peur de mal paraître qu’avoir envie de briller auprès de ses supérieurs hiérarchiques. »

En corollaire à cette affirmation, pour ma part, j’ajouterais que foncièrement, l’être humain rebute à perdre des acquis. Que ce soit des acquis en terme d’actifs, de possessions, de statut, de notoriété, de réputation, etc.

C’est entres autres, en vertu de ce principe que l’on est plus enclins à vouloir changer le monde et faire la révolution à 20 ans lorsque l’on a comme seule possession un t-shirt et quelques dollars en poche, qu’à 40 ans alors que l’on a une famille, une auto, une résidence et autres possessions. Dans ce contexte, on est beaucoup moins ouvert à faire la révolution, révolution qui risquerait de nous faire perdre ce que l’on a acquis/réalisé au cours des dernières années.

Il y donc, au départ, la peur de l’échec qui, s’il se matérialise, risquerait de créer une perte (financière, de réputation ou autres..)

Lorsque les acquis accumulés sont faibles, nous sommes plus aventureux, plus enclins à prendre des risques et à mesure que nous accumulons des «actifs» nous sommes «programmés» naturellement à plutôt utiliser des stratégies de conservation des acquis par opposition à des stratégies à plus fort potentiel (de gains, mais aussi de pertes).

L’ultime destination étant de ne plus prendre de risque du tout, de ne plus rien tenter afin de ne jamais devoir échouer. Il s’agit, à ce moment, de l’immobilisme pur. L’immobilisme est une illusion de réussite. Une réussite par défaut.

Par contre, si vous, vous ne changez rien, ne tentez rien, votre environnement lui, change. Et ce qui a fait votre réussite par le passé risque fort de causer votre perte dans le futur.

La peur sous toutes ses formes est mauvaise conseillère.

Comment donc contrer la peur afin de susciter l’innovation?

Simplement en éliminant, au maximum les différents risques associés à la génération d’idées.

  • Créez un climat de confiance au sein de vos équipes;
  • Valorisez les talents;
  • Assurez-vous qu’aucune idée ne sera dénigrée et que les proposeurs seront valorisés, que l’idée soit retenue ou non;
  • Assurez-vous que l’implantation de l’innovation ne crée pas de «perdants». Si c’est le cas, trouvez une façon ce créer une situation gagnant/gagnant. Si les suggestions créent des «perdants» et que ceux-ci réagissent, vous risquez fort de ne plus avoir de suggestions du tout.
  • Débutez fort avec plusieurs petits succès qui feront boule de neige.
  • Soyez très attentifs aux signaux de peur afin de les éliminer au fur et à mesure qu’ils se présentent.

N’oubliez pas que l’innovation naît, bien souvent, d’un ou de plusieurs échecs. En ayant peur d’échouer, vous vous privez de la possibilité de réussir!

Source de l'image: lafabriquedeblogs

3 commentaires:

Jean-Claude Plourde a dit...

Nous pouvons toujours garder ceci à notre esprit
«J’ai découvert 1000 façons de rater une ampoule de lumière avant de trouver comment en réussir une.»
Thomas Edison
Salutations!

Unknown a dit...

@Jean-Claude Plourde:

Bonjour M. Plourde.

Bienvenue sur ce blogue!!

Merci pour votre citation, elle résume très bien le fond de ma pensée.

Au plaisir.

Cybele Rioux a dit...

Intéressant et combien vrai!

Le rôle du superviseur est également important. Si l'organisation (représentée le plus souvent par le superviseur) ne reçoit pas l'idée d'un employé, la lui vole ou la ridiculise, ce dernier n'en présentera plus jamais de nouvelle.

S'il y a peu d'innovations dans une équipe, c'est parce que l'employé voit plus d'avantages à se taire qu'à parler. Parfois c'est la responsabilité de l'employé. Si c'est celle de l'organisation, alors elle a tout à gagner à renverser cette tendance pour profiter de cette source gratuite d'innovation.