vendredi 5 décembre 2008

Profession gestionnaire: Carencé affectif s’abstenir.

coeur Il y a de ces journées où un thème s’impose de lui-même, devient récurrent. Bien que nous n’y songions pas au lever du jour, à mesure que la journée progresse, ce thème prend de plus en plus d’importance jusqu’à ce que plusieurs liens nous y amène tel une toile d’araignée.

C’est exactement ce qui m’est arrivé dernièrement au sujet de la relation qu’à le leader d’une équipe vis-à-vis les membres de son équipe.

Le premier qui attira mon attention sur le sujet fut Pat Burns, qui lors d’une émission de radio commentait la situation de Guy Carbonneau avec le Canadiens de Montréal. À un certain moment, Pat affirma que l’objectif d’un coach n’est pas de se faire aimer mais bien de se faire respecter. Les coachs qui désirent être aimés serait mieux de changer de profession affirma-t-il.

Il est tôt le matin, je roule tranquillement vers le bureau, je prends une gorgée de café…hummm….et je me dis, qu’au fond, Pat a bien raison.

Il a raison, mais quand on y pense, ce n’est pas si facile à appliquer. On peut bien se raisonner et essayer de se convaincre que l’on est fort, que l’on a une carapace et que l’on est pas payé pour se faire aimer….mais……c’est tout de même un peu, pas mal, contre-nature.

Fondamentalement, l’être humain recherche l’approbation des autres, il recherche le bonheur. Ce raisonnement m’amène à me dire qu’il est d’autant plus important d’avoir une vie équilibrée et d’être bien entouré afin d’aller combler ce besoin à l’extérieur du travail.

Un leader, afin d’amener son équipe à se dépasser, à être mobilisé, doit faire une croix sur l’objectif d’être aimé de tous et de faire l’unanimité, ce qui importe c’est de conserver le respect des membres de l’équipe.

C’est à tous le moins la prétention de Pat Burns.

Je suis donc arrivé au bureau avec ces réflexions à l’esprit mais la journée débutant sur les chapeaux de roues, j’en viens à oublier ce moment de radio.

Arrive le dîner, je discute avec mon patron, bla,bla,bla….puis…j’entends:

«….ce qui importe au fond ce n’est pas de faire l’unanimité mais de conserver le respect de l’équipe….»

??!!

- Heu….oui, oui, en effet, répondis-je…on ne peut pas plaire a tous…l’important c’est de demeurer concentré sur la vision….

Tout de même bizarre cette notion de respect aujourd’hui tout de même…

Durant l’après-midi je rencontre un membre de mon équipe. Tout se déroule très bien jusqu’à ce que l’on aborde un sujet plutôt délicat. La demande qui m’est faite ne cadre pas du tout avec l’orientation qualité amorcée dernièrement. Par contre, je me doute bien que ma réponse ne sera pas «populaire». Repensant à la notion de respect j’explique à mon interlocuteur en quoi sa demande n’est pas recevable en fonction de la vision de notre équipe. Une fois cette position présentée nous avons abordé les pistes de solutions permettant de trouver une situation de compromis acceptable.

Une fois sorti du bureau, il était très clair à mon esprit que je ne venais pas de me gagner un ami mais j’étais tout aussi convaincu que l’on respectait ma position.

Le fait de vouloir être aimé à tout prix risque de vous coûter très cher en tant que gestionnaire.

Pour amener une équipe à bon port, il importe de garder le cap sur votre vision, vos valeurs organisationnelles et vos objectifs. Soyez transparent, donner du sens à vos décisions, demeurez respectueux mais ne tentez pas de plaire à tous.

Vous ne gagnerez peut-être pas de nouveaux amis mais vous serez un leader respecté et le respect est un ingrédient essentiel à votre succès.

P.S.: En revanche, pour vous trouver des amis, il y a toujours Facebook. ;)

2 commentaires:

Jackss a dit...

Très belle réflexion G.Borg!

Tout est là. Le principe est simple, pas toujours facile, mais fondamental.

J'ai déjà entendu un directeur régional responsable de la grande région de Montréal dire: Faites-moi pas rire avec vos relations humaines. Un gestionnaire sera toujours un écoeurant. Quand je mets quelqu'un à la porte, je suis un écoeurant...(...)

C'était sa façon d'attirer l'attention. Après explication, il avait dit à peu près tout ce que tu viens de dire avec beaucoup d'habileté.

J'aime bien ta vision. C'est intéressant de revenir ici me remettre de bonnes idées en tête.

Unknown a dit...

@Jackss: Rarement facile en effet. Tellement peu facile qu'il est beaucoup plus facile de ne pas être un écoeurant mais de ce fait, de ne pas jouer notre rôle de gestion.

D'ailleurs, n'est-il pas vrai que la plus mauvaise des décisions est celle que nous n'avons pas prise?