mardi 16 juin 2009

La protection bien illusoire d’un pseudonyme.

spider man

Pour le billet d’aujourd’hui je me permet de sortir du sujet principal de ce blogue afin de discuter avec vous d’une situation dont vous avez peut-être entendu parler soit la fermeture du blogue de Noisette sociale. Vous pouvez prendre connaissance du contexte de la fermeture en visitant ce lien.

Noisette Sociale a blogué sous un pseudonyme pendant deux ans. Il y a de cela quelques temps, elle a accordé une entrevue à un grand média québécois sous sa véritable identité sur un sujet qui n'était pas directement lié à la blogosphère. Au milieu d'un conflit entre blogueurs, sous la forme d'un commentaire anonyme, la véritable identité de Noisette Sociale a été dévoilée.

Source: http://blogosphere.branchez-vous.com

J’ai attendu quelques jours avant de commenter ce dossier tout d’abord afin de laisser retomber la poussière, pour dépersonnaliser le débat mais surtout pour pouvoir discuter de la situation de façon moins émotive que ce que nous avons pu observer ces derniers jours via les commentaires sur certains blogues.

J’aimerais utiliser cet événement comme déclencheur afin de discuter d’identité numérique de façon plus générale et plus particulièrement des pseudonymes.

Réglons tout de suite la question des individus en cause. J’avais de l’affection pour Noisette Sociale car c’est l’un des premiers blogue que j’ai découvert lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la blogosphère. J’était un fidèle lecteur, laissant quelques fois des commentaires au passage au gré des thèmes discutés. Quant au Voyou du Bayou c’était et ça demeure, pour ma part, un parfait inconnu. Voilà pour ma déclaration d’intérêts.

La réaction de la blogosphère est de façon générale la suivante: Pauvre Noisette et méchant Voyou du Bayou!

Mais est-ce vraiment là le fond du problème?

Pour ma part j’ai toujours eu la conviction qu’un blogueur qui écrit sous un pseudonyme est condamné à ce que son identité soit connue. Au surplus, si ce blogueur explicite clairement le fait qu’il ne désire pas être découvert, non seulement le sera-t-il mais son identité risque fort probablement d’être révélée au grand jour.

La blogosphère peut bien conspuer, avec raison, le Voyou du Bayou, il n’en demeure pas moins que si ce n’était pas lui s’en aurait été un autre, dans quoi? Un mois? Six mois? un an?

Pourquoi?

Tout simplement parce que 80% des gens aiment Spider Man car il protège la ville, 20% désirent ardemment connaître son identité et 0,5% y parviendra un jour.

L’erreur de Noisette sociale a été de bloguer sous un pseudonyme en sachant qu’elle devrait arrêter de le faire si son identité finissait par être révélée.

Si c’est aussi votre cas, fermez immédiatement votre blogue car il y aura forcément un petit malin qui finira par vous identifier, c’est la Loi des probabilités et la nature humaine qui agit, tout simplement.

Pour ce qui est de Noisette elle était encore plus vulnérable car si vous étiez un lecteur de son blogue vous aurez remarqué, tout comme moi, une phrase par-ci, une allusion par-là, qui indiquait au lecteur l’importance, pour elle, de cet anonymat. Tout était là pour attirer les prédateurs. Ajoutez à cela qu’elle ne faisait pas l’unanimité et vous avez le cocktail parfait.

Pour ma part je blogue sous le pseudonyme du Gestionnaire Borg. Sachez que plusieurs lecteurs connaissent mon identité et que pour peu que vous vous en donniez la peine il est assez facile de me «démasquer».

En fait, je ne cherche pas l’anonymat, mon pseudonyme sert simplement à faire une distinction claire et nette entre les idées véhiculées via ce blogue et la position officielle de mon employeur sur certaines questions. Je cherche simplement à éliminer le plus de confusion possible mais ce n’est pas non plus un secret d’état.

En terminant, Noisette sociale mentionne que nous devrions tous nous informer davantage sur l’identité numérique et elle a absolument raison. Par contre, dès la première minute du premier jour de son blogue. Dès le premier instant où elle a commencé à discuter de sa vie personnelle, le nom Noisette Sociale et son véritable nom étaient irrémédiablement liés. Le pseudonyme n’était en fait qu’une protection bien illusoire.

C’est là, selon moi, la véritable leçon à tirer de l’histoire de Noisette Sociale.

C’est là tout le poids du concept d’identité numérique.

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