Dans son édition du printemps 2009, la revue MIT Sloan Management Review nous propose une entrevue avec l’économiste Andrew Lo.
M. Lo propose des idées très intéressantes sur les causes et surtout ce qu’il importe d’apprendre de la crise actuelle. M. Lo étudie depuis plusieurs années les relations entre les décisions financières, la neuroscience et la psychologie. Un programme plutôt intriguant n’est-ce pas?
Étant donné que son analyse se fonde principalement sur sa conception des comportements humains il m’apparait très instructif de vous présenter les grandes lignes de ses idées et de son opinion sur la situation actuelle.
La première partie de l’article présente la vision de M. Lo sur les causes ayant mené à la crise du crédit et la façon dont les entreprises du domaine des services financiers ont effectué la gestion du risque.
Nous nous retrouvons donc au premier semestre de 2009 et l’environnement des entreprises s’est drastiquement modifié. Quelles sont les actions à entreprendre afin de saisir les opportunités qu’offre ce nouvel environnement et quelles sont ces opportunités?
Selon Andrew Lo:
- Les entreprises doivent réduire leur liquidités sur le marché des capitaux. Les coûts de crédit seront à la hausse et il deviendra de plus en plus difficile de lever de nouveaux capitaux.
- Étant donné qu’il y a énormément de liquidités dans le marché, les grands investisseurs quitteront prochainement les lignes de cotés et reviendront dans le marché mais particulièrement dans les marchés non-traditionnels tels que les fonds de couverture et les entreprises non cotées en bourse.
- Un des problèmes actuels est l’incapacité de déterminer correctement la valeur de certains portefeuilles de titres immobiliers. Une opportunité de marché existe pour quiconque réussira à créer un modèle d’affaires à la Ebay permettant de mettre en relation acheteur et vendeur ce qui permettrait de déterminer les valeurs marchandes via un marché d’offre et de demande et ainsi rendre ces actifs liquides ce qu’ils ne sont plus.
- L’auteur estime que la comptabilité doit développer une nouvelle branche soit le «risk accounting» afin de combler un besoin actuellement présent dans le marché auquel les comptables traditionnels ne peuvent répondre.
- L’économiste espère que la transparence sera de plus en plus au centre des préoccupations et qu’elle viendra teinter les pratiques de gestion et la gouvernance des entreprises. À tel point qu’il croit que la transparence deviendra un avantage concurrentiel pour certaines entreprises.
- La gouvernance des entreprises doit être revue. Le présent système basé principalement sur la valeur de l’action a démontré ses faiblesses. Les marchés ne sont pas aussi rationnels que nous le supposions en raison des nombreuses imperfections présentes. Ainsi, les différents changements qui s’opèrent dans l’environnement ne sont pas nécessairement évalués correctement par le marché. Les entreprises doivent être vues comme des organismes vivants. Il existe une relation très forte et complexe entre la logique rationnel et les émotions et nous avons sous-estimé cet aspect dans notre compréhension des phénomènes.
Personnellement je trouve l’analyse de M. Lo non seulement instructive mais aussi inspirante. La crise financière que nous traversons actuellement bouleverse l’ordre qui fut établi au cours de la dernière décennie.
Il est facile, suite à la crise, de crier aux loups et de vouloir tout changer, tout révolutionner. Avant de jeter le bébé avec l’eau du bain il est essentiel de recueillir différentes opinions, analyses et d’évaluer les leçons à tirer et les opportunités qui s’ouvrent suite aux changements qu’apportent la crise.
Je crois que les propos de ce professeur nous permettent de faire un pas de plus dans cette direction.
2 commentaires:
Très intéressant comme analyse ! Une menace doit toujours être vue comme une opportunité à un moment donné !... Les règles vont changer et il faut saisir ces opportunités.
Merci de nous partager ce genre de lecture positive !
Merci M. Carignan je tenterai d'en trouver d'autres.
C'est Gretzky qui avait raison, il faut aller où sera la rondelle pas où elle se trouve actuellement.
Mais dire ça c'est la partie facile de l'équation.
Tout le génie réside à voir les opportunités là où les autres ne voient qu'obstacles.
Salutations,
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