Constat troublant que celui qui nous est communiqué par l’Institut de la statistique du Québec au sujet du stress chez les travailleurs québécois. On y apprend entre autres que:
- 40% des employés québécois jugent que la plupart de leurs journées de travail sont assez ou extrêmement stressantes.
- 10% prennent des médicaments psychotropes afin de mieux supporter la situation.
Ce constat n’a rien de rassurant. On le sait bien, le stress est nécessaire et même souhaitable afin de fonctionner et d’être performant. Le stress en soi n’est pas un problème. Ce qui est problématique c’est quand l’intensité et/ou la durée du stress est tel qu’il dépasse le niveau au-delà duquel l’individu n’est plus en mesure de s’y adapter.
C’est donc un travailleur sur dix qui est sous médication afin d’être en mesure de fonctionner avec le niveau de stress actuellement vécu au travail. C’est énorme! Quels sont les raisons pouvant expliquer cette situation? Toujours selon cette étude, les raisons invoquées par les employés sondés sont:
- La pression psychologique (40%);
- Faible autorité décisionnelle (41%);
- Faible utilisation des compétences (46%)
Ces résultats sont intéressants car les préjugés habituels sont à l’effet que les travailleurs sont stressés car ils sont faibles, incompétents, peu en mesure de prendre la pression, etc.
Pourtant, les raisons ci-haut évoquées dressent un tout autre portrait de la situation. Reprenons-les une à une.
Pression psychologique.
En ce qui à trait à la pression psychologique il est difficile de pousser l’analyse très loin car c’est un libellé très large qui ne nous en dit pas beaucoup sur la nature de cette pression. Pression de la part de l’organisation? Des clients? Du patron? Les objectifs? Les sources de cette pression peuvent être multiples. Il serait par contre intéressant d’obtenir des compléments d’informations afin d’en savoir plus.
Faible autorité décisionnelle.
Rien n’est plus angoissant qu’une situation où nous n’avons pas le plein contrôle. Ce n’est pas tant la situation comme telle qui est stressante mais notre incapacité à pouvoir agir sur celle-ci. Que se soit par manque de temps, de ressources, d’autorité, de latitude, etc. Toutes ces situations créent une obligation de résultat sans toutefois octroyer les ressources nécessaires afin de livrer le résultat attendu.
Comme gestionnaire nous avons la possibilité d’éliminer une bonne partie de ce type de stress. Lorsque nous déléguons des tâches ou encore lorsque nous donnons un mandat il est importe de:
- Clarifier concrètement et précisément le mandat;
- Préciser les attentes en terme de résultats et de façons de faire;
- Valider le niveau de confort de l’employé et sa compréhension;
- Octroyer les ressources nécessaires afin de réaliser le mandat (argent, temps, autorité, etc.)
- Préciser l’échéancier;
- Faire confiance;
Ce faisant, vous contribuerez à diminuer sensiblement le niveau de stress.
Faible utilisation des compétences:
Félix Leclerc a dit:
«La meilleure façon de tuer un homme, c'est de le payer à ne rien faire.»
La sous-utilisation des compétences des employés est un corollaire de cette affirmation. Un moteur qui roulerait toujours à 1000tr/min serait rapidement encrassé. Il en est de même pour l’être humain. N’ayez pas peur de responsabiliser et d’utiliser au maximum les talents et compétences des membres de votre équipe. Vous croyez les épuiser en agissant ainsi? Au contraire, vous contribuerez à leur développement tout en réduisant leur niveau de stress!
Cette étude nous démontre la détresse actuelle d’un nombre important de travailleurs québécois. En tant que gestionnaires nous avons une responsabilité quant au niveau de stress vécu par les membres de nos équipes. Différentes pratiques de gestion simples permettent de diminuer le stress au travail. Il n’en tient qu’à vous de les appliquer.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire