La lutte que se livre Nintendo, Sony et Microsoft pour le contrôle du marché du jeux vidéo est fascinante et ce, autant en raison du fait que je sois un «gamer» depuis ma plus tendre enfance que de mon intérêt à observer les stratégies des différents acteurs en présence.
Réglons rapidement la question du gagnant puisqu’il est indéniable que Nintendo a présentement une avance à peu près insurmontable. Selon VG Chartz, la part de marché mondiale actuelle de Nintendo est de 49,5%. Comme je le mentionnais dans ce billet:
«Alors que Microsoft et Sony travaillaient d’arrache-pied sur les consoles de nouvelles générations, Nintendo se rendit compte qu’il ne pourrait rivaliser avec ces concurrents dans ce même marché. L’expérience du GameCube avait été douloureusement concluante à cet égard. Les joueurs actuels, les «hardcore gamers» étaient des adeptes du Xbox et de la Playstation. Nintendo étant relégué au marché des 6-17 ans, majoritairement. En plus de dominer le marché des consoles portables.
Comment prendre des parts de marché dans ce contexte? Il est peut-être possible de gruger des miettes de tarte supplémentaire….
Ou encore de réussir à avoir une plus grosse tarte. Si on vend l'idée à monsieur et madame tout le monde de jouer à des jeux et d’attirer ces nouveaux joueurs chez nous»
La matrice d’Ansoff permet de classifier et d’expliquer les différentes stratégies de croissance pour une entreprise. Dans ce cas-ci, Nintendo s’est positionné dans le cadran «extension de marché» lui permettant de découvrir un nouveau marché pour les consoles de jeux vidéo.
Reste maintenant la guerre entre Sony et Microsoft pour le deuxième rang. Les deux entreprises se retrouvent dans le troisième cadran de la matrice soit le développement de nouvelles consoles dans un marché existant.
Ces derniers temps, Microsoft a accru significativement ses ventes, battant Sony via une stratégie de réduction des prix de la console XBox 360. Bien qu’ayant vendu un plus grand nombre de consoles (possiblement à perte), est-ce que cela lui permettra de compenser en raison de parts de marché plus grandes et donc de meilleures ventes de jeux? C’est un pari risqué, d’autant plus que la console connait des problèmes matériels et que nous venons d’apprendre que Microsoft était tout a fait au courant de ces problèmes bien avant la commercialisation du produit en 2005.
Ouch!
Au surplus, il est extrêmement difficile de se créer un avantage concurrentiel durable via une stratégie de bas prix, à moins que le modèle d’affaires utilisé, permettent de protéger cet avantage, en raison du fait que la concurrence ne puisse l’imiter, ce qui n’est pas le cas en l’espèce. Les consoles de Microsoft se vendant à perte, il serait tout à fait possible pour Sony d’emboîter le pas.
Pour l’instant, Sony refuse de se livrer à une guerre de prix sur sa console PS3. Est-ce que cette stratégie sera maintenue si l’écart entre les ventes de Xbox 360 et celles de PS3 continuent à se creuser? Se sera très intéressant à suivre. Il est évident qu’il y a, dans l’esprit de Sony, un point à ne pas dépasser. La rentabilité n’étant pas générée via les ventes de consoles, plus une console est présente sur le marché, plus de jeux y sont développés et plus de jeux y étant développés plus il est intéressant d’acheter la console. C’est le principe de la saucisse Hygrade.
Sony doit donc surveiller son concurrent afin de ne pas le laisser s’échapper seul en tête.
La compagnie japonaise croit-elle que la supériorité technique de sa console viendra à bout de son concurrent?
C’est à suivre……
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