Soyons francs, depuis quelques temps je vous sens inquiets. Lorsque je consulte les statistiques de fréquentations de ce blogue, les critères de recherche les plus fréquents ont trait à la gestion des ressources humaines en période de crise.
Je comprends fort bien vos préoccupations. La performance des ressources humaines étant si intimement liée à la performance organisationnelle, quoi de plus naturel que de s’assurer que les membres de votre équipe demeurent mobilisés malgré un contexte difficile et insécurisant.
Afin de vous aider dans cette tâche je vous propose mon TOP 10 des pratiques gagnantes afin de mobiliser vos employés lors d’une période de crise.
Vous trouverez dans le présent billet les cinq premières pratiques, les cinq dernières seront publiées mardi prochain.
1- Identifiez les variables critiques.
Quelles sont les variables critiques permettant de mesurer ce qui vous préoccupe? Est-ce la mobilisation, la motivation, l’humeur, la satisfaction de vos troupe qui vous inquiète?
Une fois le choix de ce que vous voulez mesurer fait, il suffit de déterminer les variables à suivre. À titre d’exemple vous pourriez choisir de mesure le taux de roulement, l’absentéisme ou les écarts de performance. La seule limite est votre imagination.
2- Fixez des objectifs en lien avec ces variables.
Vous connaissez maintenant vos variables critiques, il est temps de fixer des objectifs de performance pour chacune de ces variables. L’important est de déterminer un objectif qui soit SMART.
3- Mesurez-les périodiquement!
Un de mes professeurs nous apprenait que:
«la variation est l’ennemie de le mesure mais elle est l’amie de celui qui désire l’améliorer.»
Que dire de plus?
4-Créez des symboles afin de faire vivre votre mission, votre vision et vos valeurs organisationnelles.
L’un des risques lors d’une crise est que l’organisation et les humains qui la composent perdent leurs repères. Dans ce contexte il est donc important de se regrouper autour de la mission et des valeurs de l’organisation.
Votre énoncé de mission a été élaboré lors d’un super colloque puis rangé dans le fond de la filière #13?
Si c’est le cas, il est grand temps de la ressortir. Regroupez votre équipe autour de la vision que vous vous êtes donnée. Créez du sens au sein de votre organisation.
Rien de mieux qu’un bon capitaine dans la tempête et quelle joie que d’apercevoir un phare aussi lointain soit-il.
5- Reclarifiez les rôles des membres de votre équipe et vos attentes envers eux.
Chaque joueur de l’équipe doit bien connaître son rôle et les attentes de l’organisation.
C’est vrai en contexte normal mais encore plus en période de crise. Pour s’en sortir, chacun doit remplir le rôle qui lui est dévolu mais si vous ne le communiquez pas, comment peuvent-ils le connaitre?
Si cette activité n’est pas bien réalisée vous perdrez la cohésion de votre équipe et quoi de plus important que la cohésion en période trouble?
La suite, mardi, avec en prime une onzième pratique que nous baptiserons 10+1.
5 commentaires:
J'ai géré de bonnes équipes de travail pendant plus de 20 ans. J'ai fait aussi de la gestion de projets. Je l'ai souvent fait en situation de crise, même avec de nouvelles équipes. Je devais livrer la marchandise dans des délais insensés. Et je suis fier des résultats.
Je reconnais que les 5 premières pratiquent que tu énonces sont fondamentales. J'ai toujours accueilli un nouvel employé avec une description de tâches, des objectifs, des moyens de contrôles précis connus à l'avances et des périodes de feed-backs périodiques.
Pour motiver une équipe, ce que j'ai trouvé le plus fort, ce sont les valeurs organisationnels. Je présentais mes valeurs, en discutait, provoquait des discussions sur les valeurs individuelles et collectives de l'équipe.
C'est intéressant et stimulant de te lire.
@Jackss: Merci de commenter, ton expérience dans le domaine de la gestion vient bonifier et dans ce cas précis appuyer mes propos.
Tu as raison en mentionnant que les pratiques énumérées dans ce billet sont fondamentales. Elle le sont tellement que j'ai même hésité à les présenter. Par contre, comme dans bien des domaines, la difficulté n'est pas théorique, mais bien, pratique. Les activités quotidiennes sont à ce point prenantes que l'on néglige le «fondamental».
Par contre, je suis heureux de constater que tu réussissais tout de même à appliquer ces notions malgré la charge importante de travail. :D
J'avoue ne pas toujours y arriver.
Suis-je le seul?
Ces pratiques fondamentales, je ne les ai pas maîtriser tout de suite. Il m'a fallu du temps pour développer les outils et les habiletés pour les utiliser efficacements.
Parmi mes valeurs, celle qui venait en tête de liste, c'était: le plaisir au travail. Nous passons plus de la moitié de notre temps au travail. Ce plaisir s'appuyait entre autre sur le plaisir de travailler ensembles. Pour moi, les plus grands défis, ceux qui soudaient l'équipe, c'était le plus beau cadeau qu'on pouvait se faire.
Et lorsqu'on parvenait à relever un défi presqu'impossible, on devait se sentir comme l'équipe qui applaudisait et se tapait dans le dos après l'atterrissage d'Appollo 13.
Une équipe qui s'entraide et y trouve son plaisir est au moins deux fois plus productive.
@Jackss: Tu touches un point tellement important soit celui du plaisir au travail et par extension celui du plaisir à faire partie d'une équipe gagnante.
Malheureusement, bien des individus ne connaissent pas ce bonheur et associeront irrémédiablement travail à obligation, plutôt qu'à plaisir.
C'est tout de même dommage de passer sa vie à la gagner pour paraphraser un auteur connu.
C'est vrai,
c'est un principe très simple. Et pourtant rares sont les gestionnaires qui en comprennent l'importance.
J'ai déjà pris, à pied levé, charge d'une équipe qui faisait du surplace, était en retard dans des échéances capitales. Le plaisir leur a donné des ailes.
Tout le monde se demandait ce que je leur avais fait. Et le produit final a été livré plus vite que prévu.
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